Le paresseux – jamais animal n’aura aussi bien porté son nom

 Inga May
Lancé à pleine vitesse, le paresseux ne dépasse pas le 0,24 km heure, ce qui est encore plus lent que la vitesse moyenne d’un serpent, et environ 20 fois plus lent que l’humain marchant au pas. Il y a deux grandes espèces de paresseux – le paresseux à trois doigts, et le paresseux à deux doigts. Bien que les deux soient décrits comme appartenant au sous-ordre des Folivora – mangeurs de feuilles – les deux espèces ne sont pas étroitement liées, et on les distingue bien par le nombre de griffes. En plus, contrairement à son « cousin » à deux doigts, le paresseux à trois doigts a une queue courte (6 à 7 cm) et il est légèrement plus petit (environ 50 cm, contre 75 cm). Les deux espèces ne vivent qu’en Amérique centrale et du Sud, où ils habitent les forêts tropicales.
 

Bien que le paresseux soit très populaire auprès du public, on en sait très peu sur sa biologie, son mode de reproduction et ses besoins nutritionnels. La recherche avance très lentement car c’est un animal difficile à garder en zoo ou dans des parcs.
Il y a plusieurs années, un sanctuaire de paresseux a été créé sur la côte est du Costa Rica, avec la mission de protéger et réhabiliter le paresseux dans ce pays, au moyen de l’observation, de l’étude, de soins et d’analyses des animaux en rétablissement.

Tout cela a commencé en 1992, avec l’adoption d’un paresseux à trois doigts orphelin. Buttercup est vite devenu la mascotte de l’organisme et il a été donné au propriétaire du sanctuaire, qui l’a élevé. Peu de temps après, on lui a amené un deuxième paresseux, et le sanctuaire est maintenant reconnu pour sauver et élever des paresseux.
En 2009 j’ai eu l’immense chance d’aller travailler dans ce sanctuaire pendant quelques semaines, et cela m’a permis d’en apprendre davantage sur ce curieux animal et son caractère, mais également sur les menaces qui pèsent sur lui, et les problèmes quotidiens auxquels il fait face. Les lignes électriques qui traversent leur territoire constituent l’une des plus grandes menaces pour ces animaux.


Pendant mon séjour au sanctuaire, deux paresseux ont été admis pour que l’on soigne de sérieuses brûlures causées par les lignes électriques. D’autres paresseux ont été hospitalisés après avoir été frappés par des voitures ou parce qu’ils étaient orphelins. Quelle démonstration de l’impact de nos infrastructures modernes sur les forêts tropicales! Et il n’y a pas que les paresseux qui soient touchés, toutes les espèces qui vivent dans la forêt et dont l’habitat est détruit pour y construire des routes et des bâtiments en souffrent. L’expérience auprès des paresseux m’a démontré une fois de plus combien il est important d’y réfléchir à deux fois avant de  nous imposer à la nature.