Braconnage et commerce illégal de l’ivoire continuent de décimer les éléphants

En Afrique équatoriale, les éléphants sont durement touchés par une résurgence du braconnage. On estime que de 4 000 à 12 000 éléphants sont victimes chaque année des braconniers à la recherche d’ivoire – et l’année dernière a marqué un triste record de prises d’ivoire, selon le programme TRAFFIC du WWF, qui lutte contre le commerce des espèces sauvages.
Un nouveau rapport publié par le WWF et intitulé  Illegal ivory sales in Egypt, révèle que le commerce illégal des défenses d’éléphant est florissant en Égypte, en raison de l’absence d’application de la loi, et de la présence de nouveaux acheteurs – les Chinois.

Un sculpteur anonyme en plein travail sur des défenses d’éléphant.
Le rapport déclare que « L’Égypte demeure l’un des principaux marchés de l’ivoire en Afrique. Aucun article en ivoire – neuf ou vieux – ne peut être vendu légalement en Égypte sans un permis spécial, mais à ce jour aucun permis n’a été émis. »
« Le marché noir de l’ivoire a fortement reculé en Égypte entre 1998 et 2005, et nous avions été bien encouragés, mais la lutte contre le commerce illégal a perdu tout son élan, affirme Tom Milliken, qui a commandé l’étude.  Les responsables gouvernementaux ont failli à leur rôle de réglementation, et l’Égypte conserve son titre peu enviable de plus grand détaillant illégal de l’ivoire. Les touristes qui achètent de l’ivoire encouragent ce faisant un commerce illégal et incitent au massacre des éléphants d’Afrique. »
Un vendeur d’ivoire a déclaré aux rapporteurs que les acheteurs chinois peuvent dépenser jusqu’à 50 000 $US au cours d’une séance de négociation. D’autres affirment n’avoir eu aucun problème à sortir de l’ivoire d’Égypte, et certains ont même proposé de rédiger un reçu qualifiant un article d’antiquité ou fabriqué d’os de chameau.
Le service égyptien de la faune a le mandat de prévenir l’importation et l’exportation illégales de produits d’espèces sauvages, ainsi que la présentation de tels articles dans les boutiques, mais l’on dénombre peu de prises d’articles en ivoire depuis 2005, et les inspections de  boutiques de détail n’ont pas permis de mettre la main sur de l’ivoire. Pendant ce temps, l’ivoire continue néanmoins d’être sculptée et présentée au vu et au su de tous dans les marchés du Caire, sans que personne n’en soit inquiété.