Que savent les jeunes du réchauffement climatique?

Le gouvernement du Canada a émis cette semaine des commentaires sur l’efficacité des ONG lors des conférences des Nations-Unies sur le réchauffement climatique, et a déclaré que les jeunes « ne sont pas bien informés » et que certains d’entre eux « ne font pas preuve d’un réel engagement ou alors d’un engagement bien tardif ».
Tous les jeunes ne sont pas nécessairement des experts en matière de politiques ou de sciences des changements climatiques – bien que plusieurs d’entre eux le soient –, mais la plupart des jeunes sont experts quand vient le temps de saisir la longévité et la gravité du réchauffement climatique, et ce, comme seules des personnes qui vivront dans 50 ans sont véritablement en mesure d’apprécier.
Cette expertise et cette motivation ne sont pas rien, bien au contraire. Ainsi, le président des négociations lors de la conférence des Nations-Unies sur le réchauffement climatique en 2005 a attribué le succès de la conférence et la politique globale adoptée à l’influence exercée par la présence de jeunes au processus de négociation. Voilà une attribution qu’il vaut la peine de souligner, et d’encourager.
En ce qui touche à la science entourant la question et à la compréhension de l’enjeu, des sondages réalisés périodiquement révèlent que les hommes et les femmes de moins de 35 ans sont les mieux renseignés de tout le pays sur les changements climatiques causés par l’activité humaine.
Un nombre croissant de jeunes citoyens du Canada – ceux-là mêmes qui étaient adolescents ou dans la jeune vingtaine à la conférence des Nations-Unies – sont maintenant très engagés dans la recherche de solutions aux changements climatiques au Canada et dans le monde. Nombre de ces jeunes, qui demeureront dans l’ombre, ont même participé activement à l’élaboration de politiques détaillées en matière de réchauffement climatique pour la délégation du gouvernement du Canada, les équipes de négociateurs d’autres pays, voire pour l’organisme des Nations-Unies directement.
Je vous présente ici quelques membres d’un groupe très nombreux de personnes qui figurent parmi les mieux informées au Canada aujourd’hui, et qui ont représenté les jeunes de ce pays à la table des décideurs du Canada. Puisse leur parcours nous inspirer.
Rosa Kouri
Rosa Kouri a participé comme membre de la représentation de la jeunesse à cinq conférences internationales sur le climat entre 2005 et 2009. En 2005, l’Union internationale pour la conservation de la nature lui a accordé le titre de grande leader féminine, en reconnaissance de son travail auprès de la Délégation de la jeunesse canadienne et autres comités jeunesse d’organismes environnementaux. Peu avant la conférence de Copenhague sur les changements climatiques, Rosa Kouri obtenait sa maîtrise en politiques environnementales de l’université Oxford, pour une recherche – évaluée par les pairs et titulaire de prix – s’intéressant au potentiel de création d’emploi dans le sillage de la réglementation environnementale. Après ses études de maîtrise, elle a travaillé en élaboration de politiques en sciences et technologie à Environnement Canada. Mme Kouri est actuellement à Ottawa, où elle fait partie de l’équipe du bureau du chef de l’opposition officielle. Elle est membre fondatrice de la Coalition canadienne des jeunes pour le climat.
Robert Niven
Robert Niven est un scientifique et entrepreneur qui a participé à quatre conférences des Nations-Unies sur les changements climatiques au cours des sept dernières années, tour à tour en qualité d’expert, de membre de la Délégation de la jeunesse canadienne, et comme entrepreneur dans le domaine des technologies propres. M. Niven a créé et dirige deux entreprises dont les activités sont liées aux changements climatiques et à la réduction des émissions. La première, Carbon Sense Solutions, fournit des services de comptabilisation du carbone auprès d’administrations publiques et de multinationales, tandis que CarbonCure Technologies – entreprise de technologie propre soutenue par des sociétés de capital de risque – propose une technologie de capture et recyclage du carbone qui utilise le CO2 pour la fabrication de produits en béton plus propres, à coût moindre et à rendement supérieur. Cette technologie est déjà utilisée dans trois usines en Amérique du Nord et le marché international est dans la mire de l’entreprise qui vise à transformer la production de béton – la 2e industrie la plus polluante par GES – en un processus carbonégatif sans sacrifier aux coûts, à la capacité et au rendement.
Ben Powless
Ben Powless est un citoyen de Six Nations en Ontario. Il a participé aux travaux de la délégation de la jeunesse à diverses conférences des Nations-Unies sur les changements climatiques. Ben Powless mène des campagnes pour une justice climatique pour le Indigenous Environmental Network, et a dans le passé participé aux travaux du Youth Environmental Network. Il consacre son temps à la photographie, en lien étroit avec les questions entourant le réchauffement climatique et les conférences et sommets internationaux sur le sujet. Membre fondateur de la Coalition canadienne des jeunes pour le climat, il a participé activement comme bénévole dans le cadre de campagnes de sensibilisation aux changements climatiques. Conférencier enthousiaste, il est souvent invité à parler de changements climatiques et peuples autochtones aux quatre coins du monde et dans le cadre de conférences des Nations-Unies. Il a collaboré à plusieurs publications – en ligne et imprimées – sur les changements climatiques et l’environnement. Ben Powless a fait des études en droit de la personne, études autochtones et environnementales, ainsi qu’en développement rural durable.
Adam Scott
Adam Scott a participé à cinq conférences des Nations-Unies sur les changements climatiques et s’intéresse particulièrement aux politiques climatiques, et a fait partie du caucus des jeunes de la Commissions du développement durable. Dans le cadre de son rôle auprès de délégations jeunesse, il a eu l’occasion de discuter de politiques climatiques avec quatre ministres de l’Environnement du Canada, ainsi que plusieurs diplomates, bureaucrates et experts des quatre coins de la planète. Il a collaboré en qualité de chercheur aux travaux du groupe de recherche de Global Environmental Change à l’université de Guelph, et a collaboré à des travaux de recherche évaluée par les pairs sur le climat, sur les impacts et l’adaptation, recherche qui a été incluse par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat dans son quatrième rapport d’évaluation. Adam Scott est maintenant directeur du programme des énergies vertes de l’OSBL Environmental Defence, qui s’intéresse à la recherche et à la promotion de politiques énergétiques au Canada, et plus particulièrement à la recherche de solutions aux changements climatiques et à la politique énergétique en Ontario.
Claire Stockwell
Claire Stockwell a assisté à toutes les conférences des Nations-Unies sur les changements climatiques de la dernière décennie. Elle a dirigé les activités jeunesse parallèles à la conférence de Montréal en 2005 et elle est membre fondatrice de la Coalition canadienne des jeunes pour le climat. Elle a agi en qualité de conseillère en politiques et réglementation sur les changements climatiques et a présenté plusieurs positions ambitieuses en matière de politique climatique, de recherche et d’élaboration de programmes entourant les changements climatiques pour de nombreux pays dans le monde. Mme Stockwell a travaillé auprès du Potsdam Institute for Climate Impact Research, du programme sur les changements climatiques de l’Institut des Nations-Unies pour la formation et la recherche, et a siégé au conseil d’administration canadien du réseau international Climate Action Network. Elle a fait partie du groupe de représentants de la jeunesse à la toute première rencontre des chefs d’État à l’initiative du Secrétaire général des Nations-Unies en 2007. Claire Stockwell a également publié des articles spécialisés sur la réglementation en matière de changements climatiques, et notamment un article intitulé  Architecture of the Global Climate Regime: A Top-Down Perspective. Elle est titulaire d’une maîtrise internationale en politiques environnementales de l’université Roskilde, d’un baccalauréat en sciences de l’université McGill, et d’un baccalauréat international du Li Po Chun United World College. Mme Stockwell poursuit actuellement des études de doctorat sur les litiges liés aux changements climatiques à l’université Oxford.
L’information ci-dessus a été soumise par lettre datée du 10 août 2012  à l’honorable Peter Kent, ministre de l’Environnement, et à l’honorable Megan Leslie, critique en matière d’environnement.
Blogue de Zoë Caron
Zoë Caron est co-auteure de Global Warming for Dummies (le réchauffement climatique pour les nuls). Elle a participé à six conférences des Nations-Unies sur les changements climatiques, en plus des discussions du G8 et du G20 à la tête d’une équipe internationale veillant à ce que les changements climatiques demeurent sur la liste des sujets à discuter lors de ces sommets. Spécialiste du climat et de l’énergie de WWF-Canada, son travail consiste à assurer le leadership du gouvernement canadien en matière de politiques entourant les changements climatiques. Outre son travail auprès du WWF, elle est responsable des politiques internationales du plus grand blogue dans le monde traitant de changements climatiques, sur ItsGettingHotInHere.org, elle est membre fondatrice de la Coalition canadienne des jeunes pour le climat, et a été présidente du chapitre canadien du Sierra Club. Elle a parcouru l’Arctique et l’Antarctique dans le cadre d’expéditions liées aux changements climatiques, et a fait des études en sciences de l’environnement et des changements climatiques. De nombreux médias au Canada et aux États-Unis – Vanity Fair, ELLE, Green Living Magazine and Alternatives Journal – voient en Zoë Caron une véritable leader représentante de la jeunesse en matière de solutions aux changements climatiques.