Commerce illégal des espèces sauvages : y contribuez-vous sans le savoir?

Quand vous entendez ou lisez les mots « commerce illégal d’espèces sauvages », qu’est-ce qui vous vient à l’esprit? Est-ce l’image d’un lionceau que l’on capture pour le vendre à un cirque à des milliers de kilomètres de son milieu? Ou bien est-ce une photo de braconniers armés de mitraillettes posant fièrement devant un tas de défenses d’éléphant?
C’est ce que je pensais, moi aussi : des gens à l’autre bout du monde qui font des choses que je ne ferais jamais.
Je ne me doutais pas que je participais probablement, moi aussi, au commerce illégal des espèces sauvages contre lequel se bat le Fonds mondial pour la nature (WWF) depuis sa création en 1961.
Il m’est déjà arrivé – et à vous aussi, peut-être? – d’acheter un bijou dans un kiosque au bord de la route pendant mes vacances dans le sud. J’avoue franchement que je ne savais pas exactement de quoi il était fait ni d’où il venait.
Corals (Corals); Bizerte, Tunisia
Bijoux de corail rouge en vente à Bizerte, en Tunisie. © Michel Gunther / WWF-Canon
« Le commerce du corail précieux est immense », m’a expliqué Ernie Cooper qui dirige l’équipe de Vancouver responsable du commerce des espèces sauvages pour le WWF-Canada et qui est également le représentant au Canada du réseau TRAFFIC. « On en vend dans toutes les grandes villes du monde. Combien de corail faut-il arracher au fond de l’océan, croyez-vous, pour alimenter un marché aussi gigantesque? »
Ma conversation avec Ernie, « le meilleur enquêteur du Canada dans le domaine du trafic des espèces sauvages » selon le magazine Canadian Geographic, m’a ouvert les yeux sur tout un univers de commerce illégal d’espèces comme, entre autres, certains insectes et plusieurs sortes de coraux. Un trafic dont j’ignorais tout jusque-là.
Red softcoral (Dendronephthya sp.).
Corail mou rouge (Dendronephthya sp.). © Jürgen Freund / WWF-Canon
Mais alors, que fait-on?
Heureusement pour les gens comme moi qui ne savent pas à quel point le trafic des espèces sauvages peut faire partie de la vie quotidienne, il y a TRAFFIC, le réseau international de surveillance du commerce d’animaux et de plantes sauvages qui s’assure que ces activités ne menacent pas la conservation de la nature.
Le réseau TRAFFIC a d’abord été mis sur pied en 1976 pour faire respecter la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en vigueur depuis le 1er juillet 1975. Il emploie aujourd’hui une centaine de personnes dans près de trente pays autour du monde, des gens qui ont à cœur la protection des espèces et qui proposent des solutions de conservation aussi pratiques qu’innovantes en se fondant sur les renseignements les plus actuels. TRAFFIC est en fait la seule organisation internationale de terrain qui se consacre exclusivement à faire en sorte que le commerce des espèces sauvages ne se fasse pas au détriment de la nature.
Ce sont ces personnes dévouées qui, en plus de surveiller les axes de commerce international et d’enquêter sur la contrebande, nous éduquent et nous sensibilisent afin que nous n’achetions pas d’articles en ivoire d’éléphant, par exemple. Et plus il y aura de gens comme vous pour lire des blogues comme celui-ci et s’informer des espèces interdites de commerce, moins il y aura de trafic illicite de produits dont l’exploitation menace non seulement la biodiversité, mais la nature dans son ensemble. La liste est longue : coraux rares servant de pierres précieuses en joaillerie, cornes de rhinocéros pour des potions « virilisantes », ailerons de requins, tortues de mer, arbres séculaires, pour ne citer que quelques exemples parmi les centaines d’espèces figurant au répertoire de la CITES.
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