Obama s’engage à soutenir la lutte contre le braconnage en Afrique

Le 2 juillet, dans le cadre de sa visite officielle en Tanzanie, le président des États-Unis Barack Obama a fait une annonce sans précédent, promettant de fournir un appui concret aux pays africains ébranlés par les crimes contre la nature.
Le président Obama a notamment déclaré que « le braconnage et le trafic menacent la nature africaine. Aujourd’hui, j’ai promulgué un décret afin de mieux organiser les efforts du gouvernement des États-Unis dans cette lutte, pour que nous puissions coopérer avec les gouvernements de Tanzanie et d’autres pays. Cela comprend des millions de dollars supplémentaires pour aider les pays de la région à accroître leur capacité de relever ce défi. »
Merci Obama
Entre autres mesures, le décret présidentiel comprend :

  • Un engagement de 10 millions $ US pour améliorer la protection des espèces menacées dans certains pays clés d’Afrique.
  • Un groupe de travail présidentiel sur le trafic illégal des espèces, avec mandat d’élaborer d’ici six mois une stratégie nationale de lutte à la criminalité dans ce domaine, qui sera appuyé par un conseil consultatif d’experts indépendants.
  • Une révision de la stratégie transnationale états-unienne de lutte au crime organisé afin d’ajouter le trafic illégal d’espèces sauvages à la liste des crimes qu’elle cible, au même titre que le trafic d’armes, de drogues et d’êtres humains.

Le président des États-Unis a en outre fait remarquer que « le monde entier a intérêt à s’assurer de préserver la beauté de l’Afrique pour les générations futures. »
Mortel et dangereux
Le braconnage est le danger le plus immédiat qui menace les éléphants, les rhinocéros et les tigres sauvages. Il est aussi directement lié aux conflits régionaux, à la sécurité nationale et même au terrorisme.
« La promesse du président Obama de combattre cette vague de criminalité qui vide les forêts et les savanes du continent africain est une bonne nouvelle. Il donne un coup de fouet salutaire à toutes les personnes engagées dans la lutte contre ce trafic, des gardes-chasse sur le terrain aux groupes de conservation, en passant par les décideurs du monde entier », a souligné Carter Roberts, Président-directeur général du WWF-USA.
L’annonce de Barack Obama répond – et fait écho en l’amplifiant – à l’appel de plus en plus pressant de l’Afrique à l’aide internationale pour mettre fin au massacre sans précédent des éléphants et des rhinocéros sur le continent.
Près de 30 000 éléphants sont abattus chaque année pour leur ivoire qui se retrouve dans des marchés comme aux Philippines où l’on a dû détruire cinq tonnes d’ivoire saisi la semaine dernière. Le trafic illicite des espèces sauvages se rend même jusqu’aux États-Unis où, en mai dernier, deux hommes d’affaires ont été condamnés à des peines de prison et à d’importantes amendes pour le trafic de cornes de rhinocéros. Ceci au moment où les statistiques sur le braconnage de cette espèce en Afrique du Sud indiquent que 461 rhinocéros y ont été abattus depuis le début de l’année.
Appel à l’action du Fonds mondial pour la nature
Aux premières lignes de la lutte au braconnage et au trafic des espèces sauvages, le Fonds mondial pour la nature mène les efforts de sensibilisation des gouvernements et de la population pour « stopper le crime contre la nature » grâce à une campagne internationale concertée qui mobilise la force de notre réseau mondial, notre influence auprès des gouvernements et partenaires, ainsi que la passion de nos adhérents.
Le Fonds mondial pour la nature en appelle à tous les gouvernements – et plus particulièrement à ceux des pays où les marchés pour ces produits issus des espèces sauvages sont les plus importants, comme la Chine, le Vietnam, la Thaïlande et les États-Unis – de renforcer l’application des lois, d’investir dans les équipes de terrain et de s’engager à prendre des mesures à long terme de réduction de la demande.