Empêchons un déversement de pétrole de détruire un joyau écologique. Disons Non! au projet d’oléoduc.

Écrit par Art Sterritt, directeur général, Premières Nations de la Côte, et David Miller, président et chef de la direction, WWF-Canada
Que feraient les citoyens du Canada si la Grande Barrière de Corail était menacée de destruction? Ou si l’Amazonie était en voie d’être anéantie? Ils feraient ce que nous – et les citoyens du monde entier – ont fait et continuons de faire. Ils se lèveraient tous ensemble pour dire « Pas question! ».
Aujourd’hui, c’est ici, chez nous, qu’un joyau écologique mondial est menacé. La région du Grand Ours a besoin de nous.  Vous et moi pouvons faire quelque chose. Il suffit de dire clairement que nous sommes préoccupés comme citoyens. 

Humpback whale, Great Bear Rainforest, British Columbia, CanadaRorquals à bosse (Megaptera novaeangliae) plongeant dans les eaux de la forêt pluviale du Grand Ours, Colombie-Britannique © Natalie Bowes / WWF-Canada

La région du Grand Ours est dans la mire de la pétrolière Enbridge, qui veut y réaliser son projet d’oléoduc Northern Gateway, qui transporterait quotidiennement 525 mille barils de bitume dilué en provenance des exploitations de sables bitumineux de l’Alberta à travers forêts et cours d’eau. Un projet qui prévoit faire circuler annuellement 220 superpétroliers dans la zone marine du Grand Ours. Chronique d’un déversement annoncé.
Vous et moi pouvons aider à stopper ce projet – nous devons dire que nous sommes des citoyens préoccupés par le sort de notre nature, et du Grand Ours.  
L’endroit est unique au monde. Cette région de la Colombie-Britannique abrite l’une des dernières forêts pluviales tempérées encore intactes dans le monde et les dernières grandes rivières à saumon sauvages de la planète. La forêt est le seul habitat au monde de l’ours Esprit et du loup de la côte du Pacifique et elle abrite également le grizzly, qui se fait de plus en plus rare au Canada. Et les baleines menacées trouvent refuge dans la vaste zone marine.

Depuis une décennie, les Premières Nations de la Côte travaillent à mettre sur pied une économie responsable et durable fondée sur la santé des écosystèmes terrestres et marins. Ce modèle économique assure 30 000 emplois à temps plein et soutient diverses communautés qui habitent ce territoire depuis des générations, et constitue un des meilleurs exemples d’économie régionale durable dans le monde.

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© Conseil de la nation Heiltsuk

Ce n’est pas un endroit pour des oléoducs et des pétroliers.  Levons-nous tous ensemble pour dire notre préoccupation comme citoyens.  
Voici quelques données sur le Grand Ours

  • Selon Environnement Canada, les eaux de la zone marine du Grand Ours sont parmi les plus périlleuses dans le monde. Le climat imprévisible et la force de la houle en font une voie de navigation extrêmement dangereuse.
  • Une étude récente commandée par la province de la Colombie-Britannique a révélé que si un déversement de pétrole survenait dans cette région, on ne pourrait en nettoyer plus de 3 à 4 pour cent dans les 5 jours suivant la catastrophe.
  •  En dépit des déclarations du gouvernement du Canada, qui se targue de pouvoir mettre au point une stratégie « de calibre mondial » de prévention et de récupération de pétrole en cas de déversement, il n’existe pas de technologie adéquate pour récupérer le bitume dilué – beaucoup plus lourd que le pétrole – dans les eaux éloignées de la région du Grand Ours. Par ailleurs, la norme « mondiale » moyenne en matière de récupération de pétrole en cas de déversement n’est que de 15 pour cent, ce qui est bien loin de ce que la plupart d’entre nous considéreraient comme raisonnable ou rassurant.

Un déversement dans cette région serait une véritable catastrophe. Ce serait la mort d’un écosystème irremplaçable et la fin d’un mode de vie pour les personnes qui en dépendent. Vous avez le pouvoir d’agir en inscrivant votre nom  sur la liste des citoyens de plus en plus nombreux à exprimer leur préoccupation.

Great Bear Rainforest, British Columbia, CanadaUn des nombreux îlots rocheux dans la région du Grand Ours, Colombie-Britannique
© Tim Irvin / WWF-Canada

Ce n’est pas comme si la situation était nouvelle. Des déversements, on en a vus. Pensons à l’Exxon Valdez qui s’est échoué en Alaska – ce déversement a dévasté la faune et les communautés environnantes, et une génération entière a perdu son gagne-pain. Et que dire du Michigan, où un oléoduc d’Enbridge a déversé 800 milliers de barils de bitume dilué dans la rivière Kalamazoo. Trois ans plus tard, on nettoie encore.
Nous pouvons empêcher que cela se produise ici, dans la région du Grand Ours
Dans quelques semaines, la Commission d’examen conjoint remettra ses recommandations au gouvernement du Canada à l’égard du projet d’oléoduc Northern Gateway d’Enbridge – recommandera-t-elle d’accepter ce projet ou de le rejeter?
Les citoyens de partout au pays et du reste du monde doivent prendre position et appuyer les habitants de la Colombie-Britannique, les communautés des Premières Nations et les résidents locaux. Les citoyens du Canada expriment leur préoccupation, leur gouvernement se doit de les écouter.
La région du Grand Ours n’est pas un endroit pour un oléoduc et des pétroliers. Inscrivez votre nom sur la liste au citoyenpreoccupe.ca