Baleines boréales et fonte des glaces

Publié initialement sur le site anglais Thin Ice Blog du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Alors que dans le sud du Canada, les climatiseurs se mettent à vrombir pour affronter la canicule de juillet, la banquise de l’Arctique est toujours là, selon les images satellitaires. Cette technologie nous permet aussi de mesurer l’épaisseur du couvert de glace, un élément aussi important pour la faune marine comme la baleine boréale que la superficie océanique recouverte par la banquise. Sur le pourtour sud de l’Arctique, en particulier, la banquise s’est amincie énormément depuis une décennie, ce qui signifie qu’elle fond plus tôt au printemps et que la période d’eaux libres de glace s’allonge chaque été.
Au niveau de la mer, une autre technologie fabuleuse est à l’œuvre : il s’agit d’un émetteur compact, de la taille d’un téléphone portable, fixé sur le dos de certaines baleines boréales de 100 tonnes. Ces appareils ont permis aux scientifiques et aux décideurs de recueillir des données inestimables sur les endroits que fréquentent ces baleines, et ainsi de déterminer les zones les plus importantes à protéger.

Baleine boréale munie d’un dispositif de repérage satellitaire. © Bernard LeBlanc.
Baleine boréale munie d’un dispositif de repérage satellitaire. © Bernard LeBlanc.

Le mois dernier, nous avons eu la belle surprise de constater que la baleine no 114495 (actuellement à la pointe sud-est de l’île de Baffin, là où l’océan Arctique se libère de la banquise pour l’été) portait son émetteur depuis deux ans déjà, et l’appareil continue de transmettre des renseignements essentiels aux scientifiques à l’écoute.
Au Fonds mondial pour la nature (WWF), nous sommes très heureux de pouvoir partager ces données avec vous. Comme le montrent les cartes, ces baleines bougent beaucoup, mais elles ont aussi l’habitude de revenir à certains endroits particuliers qu’elles semblent privilégier pour y élever leurs baleineaux, se nourrir ou encore se reposer à l’abri de leur principal prédateur, l’épaulard.
Alors que pointe à l’horizon un accroissement des activités humaines comme la navigation commerciale, l’exploration pétrolière et gazière, l’exploitation minière à grande échelle et la pêche commerciale dans les eaux de l’Arctique, il s’avère essentiel de bien savoir où se trouvent ces zones vitales pour les baleines boréales et autres créatures magnifiques du pôle encore présentes dans leurs habitats naturels.