En quête de réponses dans le bassin du Grand lac des Esclaves

par Heather Crochetiere, coordonnatrice du programme Eau douce du WWF-Canada
Depuis quelques semaines, nous partageons avec vous toutes sortes d’informations sur la santé de l’eau. Dans le cadre de son programme de Bilans de santé des cours d’eau, le WWF-Canada évalue l’état de santé de tous les fleuves et rivières du Canada et, à ce jour, un quart de ceux-ci ont été examinés.
Les rivières qui composent le bassin du Grand Lac des Esclaves, dans les Territoires du Nord-Ouest et en Alberta, ont ainsi fait l’objet d’une évaluation, notamment les rivières Hay, Slave, Lockhart et Marian, tous des cours d’eau qui se jettent dans le Grand Lac des Esclaves et ses effluents.
Le Grand Lac des Esclaves est le cinquième plus grand lac d’Amérique du Nord, le cinquième plus profond aussi. Malheureusement, comme c’est le cas pour la plupart des bassins versants du pays – ceux des rivières Saint-Maurice, des Outaouais et Athabaska, entre autres – nous ne disposons pas d’assez de données pour dresser un bilan de santé complet et précis du bassin du Grand Lac des Esclaves.
La plus grande partie de ce bassin versant se trouve dans le sud-est des Territoires du Nord-Ouest et dans le nord de l’Alberta, avec des ramifications en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. On y trouve 22 communautés regroupant plus de 28 000 personnes qui dépendent du Grand Lac des Esclaves et des cours d’eau de la région pour leur pêche de subsistance.

Des hommes de la Première Nation des Dénés apprêtent les poissons qu’ils ont pêchés dans le Grand Lac des Esclaves près de Lutselk’e, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Canada. © Monte HUMMEL / WWF-Canada
Des hommes de la Première Nation des Dénés apprêtent les poissons qu’ils ont pêchés dans le Grand Lac des Esclaves près de Lutselk’e, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Canada. © Monte HUMMEL / WWF-Canada

 
La rivière Slave est le lieu de nidification le plus septentrional du pélican d’Amérique qui, avec une envergure pouvant atteindre trois mètres, est un des plus grands oiseaux de la planète. Inscrits à la liste des espèces dites « sensibles » dans le General Status of Alberta Wild Species report, ces oiseaux majestueux risquent de subir un impact négatif des altérations de niveau de l’eau qui entraînent la perte d’habitats.

Pélicans d’Amérique aux rapides des Noyés © Mathieu LEBEL /WWF-Canada
Pélicans d’Amérique aux rapides des Noyés © Mathieu LEBEL /WWF-Canadasanté

 
Sans données de surveillance adéquates, il est difficile de dire si ces cours d’eau sont en santé et de s’assurer qu’ils le seront à l’avenir. La bonne nouvelle est que d’excellents projets associés à la santé des eaux douces sont à l’œuvre dans le bassin du Grand Lac des Esclaves.
Par exemple, The Slave River and Delta Partnership et SWEEP – The Slave Watershed Environmental Effects Program sont deux programmes de surveillance par la collectivité qui s’appuient à la fois sur le savoir traditionnel et sur la science courante pour suivre l’évolution de la rivière Slave et de son delta. Nous espérons que l’insuffisance de données soulignée dans le Bilan de santé du cours d’eau convaincra les autorités qu’il faut investir davantage dans la surveillance de tous les cours d’eau qui composent ce fabuleux réseau hydrographique.
Le WWF-Canada remercie la Walter and Duncan Gordon Foundation pour son soutien à ces travaux importants.