Le WWF et le grand objectif fort et ambitieux (GOFA)

Billet initialement publié sur le site de la Freshwater Alliance
Au Rassemblement pour les eaux vivantes cet automne (du 3 au 6 octobre) dans la région d’Ottawa-Gatineau, je me joindrai à plus d’une centaine d’autres personnes passionnées pour tenter de comprendre et relever les défis qui entourent la gestion de l’eau au Canada.

Chute sur l'île d'Anticosti au Québec. (C) Greg STOTT / WWF-Canada
Chute sur l’île d’Anticosti au Québec. (C) Greg STOTT / WWF-Canada

Cette année, nous nous sommes donné un « grand objectif fort et ambitieux » (GOFA). Andrew Stegemann, responsable des programmes communautaires chez MEC, et Tony Maas, directeur du projet Nos eaux vivantes, décrivaient tous deux récemment dans le blogue de l’Alliance canadienne d’eau douce comment les Canadiennes et les Canadiens pouvaient travailler ensemble vers l’atteinte d’un grand objectif – la bonne santé écologique pour toutes les eaux du Canada d’ici 2025. Au WWF-Canada, en qualité d’organisme de conservation scientifique, nous avons tenté de répondre à deux questions fondamentales : 1. Quel est l’état de santé des eaux du Canada? 2. En quoi consiste une bonne santé écologique?
Nous avons beaucoup appris au cours des dernières années passées à étudier ces questions. D’abord, le Canada doit cesser d’hypothéquer l’avenir de nos ressources d’eau douce et commencer à mesurer leur état de santé. Sur le plan national, en l’absence de renseignements de base, nous n’avons aucun moyen de saisir l’ampleur des répercussions et des concessions relatives aux décisions concernant les projets d’exploitation des ressources. En l’absence d’une norme nationale sur la « bonne santé de l’eau », nous n’avons aucun moyen de mesurer les progrès accomplis grâce aux projets de restauration locaux. En l’absence d’un ensemble cohérent de statistiques, nous n’avons aucun moyen d’évaluer l’efficacité de toutes les réformes judiciaires en cours en matière de protection de l’eau à l’échelle du pays.

Un ruisseau coulant à travers une forêt pluviale tempérée, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique. (C) Mike Ambach / WWF-Canada
Un ruisseau coulant à travers une forêt pluviale tempérée, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique. (C) Mike Ambach / WWF-Canada

La vérité pure et simple à propos de l’état dans lequel se trouvent les eaux canadiennes? Ça, personne ne le sait. Ce n’est pas parce que les gens s’en moquent. Bien au contraire, les organismes de bassins versants et les citoyens d’un océan à l’autre réclament des actions locales depuis des années. En dépit de leurs efforts soutenus, l’état de santé global des eaux douces canadiennes demeure étonnamment très opaque, puisqu’il n’existe aucune méthode uniforme pour le mesurer. Dans un pays où l’eau est l’une des plus importantes ressources naturelles – et sans aucun doute l’une des plus convoitées –, cette lacune nous fragilise grandement.
Fort heureusement des citoyens, des organisations et des entreprises commencent à reconnaître la nécessité pour le Canada de se doter d’une norme nationale sur la santé de l’eau afin de protéger adéquatement les lacs et rivières qui leur tiennent à cœur. Ils sont convaincus que cette information représente un complément essentiel aux évaluations locales approfondies. Ils savent également que sans une telle norme, les efforts locaux ne seront jamais aussi efficaces qu’ils pourraient l’être parce que l’eau, par sa nature même, s’écoule en aval et au delà des frontières politiques. Le WWF-Canada a créé le Bilan de santé des cours d’eau afin de résoudre en partie cette problématique, mais il y a plus.

Terrace Bay sous un ciel nuageux, Lac Supérieur, Ontario. (C) GaryAndJoanieMcGuffin.com / WWF-Canada
Terrace Bay sous un ciel nuageux, Lac Supérieur, Ontario. (C) GaryAndJoanieMcGuffin.com / WWF-Canada

C’est la raison pour laquelle l’Alliance canadienne d’eau douce a prévu un dialogue stratégique sur la mutualisation de nos connaissances sur l’eau au programme du Rassemblement pour les eaux vivantes. Je vous invite à vous joindre à moi pour définir une approche commune pouvant aboutir à une compréhension plus efficace de nos richesses d’eau douce à l’échelle nationale.
Elizabeth Hendriks est directrice du programme Eau douce du WWF-Canada. Elle dirige également le Living Water Policy Project, une initiative nationale mise sur pied par les défenseurs d’une politique d’eau douce de partout au Canada.