Les bélugas de plus près

Le béluga (Delphinapterus leucas) est l’un des cétacés les mieux connus et les plus faciles à identifier grâce à sa peau blanche et à sa grande bouche souriante (le mot béluga vient du mot russe beloye, qui signifie « blanc »). Le béluga vit principalement dans les eaux arctiques, et on estime qu’environ les deux tiers de la population mondiale – soit environ 150 000 individus – passent l’été en eaux canadiennes. Quelques petits groupes vivent plus au sud, rappels bien vivants de la dernière période glaciaire. Les bélugas du fleuve Saint-Laurent, dont on parle beaucoup ces temps-ci, en sont un exemple.

Béluga en mer Blanche© Andrey Nekrasov / WWF-Canon
Béluga en mer Blanche© Andrey Nekrasov / WWF-Canon

Une des espèces les plus résilientes de l’Arctique, le béluga subit de plein fouet les impacts du réchauffement climatique, de la pollution chimique et sonore et de la surexploitation. À l’instar de ses cousins cétacés vivant au milieu des glaces – le narval et la baleine boréale – le béluga a besoin de la glace de mer qui le protège contre l’épaulard prédateur, qui devient une menace croissante car le recul des glaces lui ouvre de nouveaux territoires de chasse.

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Béluga en mer de Béring© Kevin Schafer / WWF-Canon

Le béluga est étroitement associé aux glaces. De fait, son aileron dorsal atrophié lui permet de se déplacer facilement au milieu des glaces et d’y chercher les trous où aller respirer. La banquise est à la base de la chaîne alimentaire du béluga, et protège cette jolie baleine peu encline à la vitesse contre les épaulards, que la nageoire dorsale empêche de fréquenter les zones de glaces.
Le béluga en bref

  • Les Inuit l’appellent qilalugaq; environ les deux tiers de la population mondiale de bélugas vivent en Arctique canadien et dans le fleuve Saint-Laurent.
  • Le béluga, qui peut atteindre l’âge de 40 ans, se frotte contre le lit rocailleux des estuaires pour accélérer sa mue annuelle (en anglais).
  • Les contaminants des produits chimiques toxiques sont absorbés dans les tissus adipeux du béluga. Dans les années 1990, le WWF-Canada a aidé à contrer cette contamination des populations de bélugas en travaillant à faire resserrer la réglementation sur les produits toxiques.
  • Le « canari des mers » est connu pour ses aptitudes vocales. Le béluga émet en effet des sons très mélodieux. (On a même enregistré un béluga qui reproduisait des intonations humaines)
  • L’intensification du trafic maritime dans les zones habitées par les bélugas fait augmenter le nombre de décibels en milieu sous-marin, ce qui peut nuire à la capacité de communiquer des bélugas. Les dons que reçoit le WWF-Canada servent à financer son travail en conservation, et notamment des recherches menées sur le bruit sous-marin en vue d’évaluer adéquatement cet impact sur les populations marines.