La moule d’eau douce, l’espèce la plus menacée en Amérique du Nord

Partout au Canada et dans le monde, une espèce essentielle à la santé de l’eau douce est en train de disparaître. À l’échelle de la planète, les populations d’espèces d’eau douce ont chuté de 76 % au cours des quatre dernières décennies. Ici, au Canada, la vie en eau douce est en train de s’effondrer, et à un rythme terrifiant.
Voilà pourquoi nous souhaitons rendre hommage, en cette Semaine canadienne de l’eau, à la moule d’eau douce, l’une de nos espèces d’eau douce les plus importantes, et les plus menacées en Amérique du Nord. De fait, en ce moment même, plus de la moitié des moules d’eau douce du continent nord-américain sont en voie de disparition.

Moules d’eau douce au fond d’un lac, Amérique du Nord © Eric Engbretson Underwater Photography / WWF-Canada
Moules d’eau douce au fond d’un lac, Amérique du Nord © Eric Engbretson Underwater Photography / WWF-Canada

Des moules, et puis après?
Les moules sont des organismes filtreurs – autrement dit, cette espèce membre de la famille des invertébrés filtre l’eau pour l’assainir, un peu comme nos filtres de maison. Prenons par exemple l’obovarie ronde : eh bien, cette petite moule filtre à elle seule près de 40 litres d’eau par jour! Dans un plan d’eau pollué, cette espèce absorbe les produits toxiques, et assure donc la pureté et la salubrité des cours d’eau où elle vit.
La moule est également une source importante de nourriture pour une grande variété d’espèces – poissons, loutres, visons, rats musqués et oiseaux s’en régalent – ce qui signifie que la disparition des moules aurait tout un impact négatif sur l’ensemble de l’écosystème qu’elle habite.
La moule d’eau douce est un mollusque – animal invertébré au corps mou – vivant au fond des ruisseaux, rivières, lacs et étangs. L’on croit que l’espérance de vie des moules n’excède pas 18 ans – ce qui n’est déjà pas si mal –, mais certaines d’entre elles pourraient vivre jusqu’à 30 ans, par exemple la gonidée des Rocheuses.

Membres du personnel du WWF-Canada participant à un projet de rétablissement de la moule d’eau douce dans la rivière Ausable, Ontario © WWF-Canada
Membres du personnel du WWF-Canada participant à un projet de rétablissement de la moule d’eau douce dans la rivière Ausable, Ontario © WWF-Canada

Si la moule d’eau douce est si importante, comment se fait-il que les populations soient en si grand péril partout dans le monde? Et pourquoi ne fait-on pas ce qu’il faut pour protéger l’espèce?
Il existe bien des espèces distinctes de moules – la mulette feuille d’érable, la villeuse irisée, la mulette de Necturus – et toutes sont en péril.
L’expansion urbaine se poursuit à vive allure, et les moules sont menacées de toutes parts. L’agriculture produit beaucoup de sédiments dans l’eau et ceux-ci en s’accumulant peuvent enterrer, étouffer ou affamer ces organismes filtreurs. L’exposition aux produits chimiques issus de l’agriculture et aux eaux de ruissellement des routes constitue également une menace. La moule zébrée est l’une des espèces invasives les mieux connues au Canada, et elle fait concurrence aux espèces indigènes du Canada dont elle envahit l’habitat et accapare la nourriture partout où elle s’établit.
Que faire pour protéger la moule d’eau douce?
Nous devons faire très attention à ce que nous rejetons dans l’eau – du sel de déglaçage aux produits nettoyants domestiques. Chaque geste soutenant la santé de notre eau douce compte à cet égard, car ce qui a un impact sur la moule aura ultimement un impact sur nous.
La moule est un maillon très important de la chaîne alimentaire en eau douce, et elle travaille avec ardeur à maintenir la salubrité de notre eau douce. Alors en cette semaine nationale de l’eau, levons notre verre d’eau à la santé de la petite moule d’eau douce et veillons à la protéger!
Pendant la Semaine canadienne de l’eau, montrer votre soutien pour garder nos lacs et nos rivières en santé pour la faune et les gens! Faites un don pour soutenir les projets des champions du Fonds Loblaw pour l’eau!