10 choses à savoir sur le saumon

En cette Semaine canadienne de l’eau, ayons une pensée pour nos champions de l’eau douce – le saumon, espèce emblématique des rivières du Canada, n’est pas qu’un infatigable nageur, il a un odorat étonnant, et il peut même changer de couleur!
Profitons de la Semaine canadienne de l’eau pour tester nos connaissances au sujet de nos espèces championnes. Aujourd’hui, le saumon.
1- Tout comme le WWF-Canada, le saumon aime l’eau salée aussi bien que l’eau douce.

Saumon sauvage de l'Atlantique dans la rivière Alma (aussi connue sous le nom de rivière Upper Salmon) dans le Parc national de Fundy, Nouveau-Brunswick, Canada. © Gilbert Van Ryckevorsel - WWF-Canada
Saumon sauvage de l’Atlantique dans la rivière Alma (aussi connue sous le nom de rivière Upper Salmon) dans le Parc national de Fundy, Nouveau-Brunswick, Canada. © Gilbert Van Ryckevorsel – WWF-Canada

On qualifie le saumon d’anadrome, qui désigne les espèces vivant dans l’eau salée aussi bien que l’eau douce. Le saumon vient au monde en eau douce, où il passera de quelques mois à quelques années, suivant l’espèce, avant de prendre la route de l’océan. Lorsque vient le temps de frayer, il fait le trajet à rebours pour retourner en eau douce. Très peu d’espèces de poissons peuvent s’adapter à une telle variation de la salinité et, de fait, la plupart mourraient si on les transférait de l’eau salée à l’eau douce. Pourquoi en est-il ainsi? C’est que lorsqu’un poisson d’eau salée est exposé à l’eau douce, cela peut faire exploser ses cellules. Inversement un poisson d’eau douce versé en eau salée verra ses cellules se ratatiner en raison d’un processus appelé l’osmorégulation. Heureusement pour lui, le saumon est doté d’une phénoménale capacité d’adaptation physiologique et comportementale qui lui permet de se sentir chez lui en eau douce ou salée.
2- Après avoir passé des années dans l’océan, le saumon parcourt de phénoménales distances pour remonter la rivière qui l’a vu naître, afin de se reproduire à son tour.

Saumon sockeye remontant les rapides de la rivière Adams, Colombie-Britannique, Canada. © Andrew S. Wright / WWF-Canada
Saumon sockeye remontant les rapides de la rivière Adams, Colombie-Britannique, Canada. © Andrew S. Wright / WWF-Canada

Plusieurs théories ont été élaborées pour expliquer comment le saumon arrive à remonter le courant jusqu’à son lieu de naissance. Certains pensent que le champ magnétique de la Terre lui sert de guide, d’autres, qu’il utilise son odorat développé pour retrouver sa rivière d’origine. Quoiqu’il en soit, les bouleversements des habitats, voire leur disparition, ont un effet certain sur la capacité du saumon de retourner frayer dans les eaux qui l’on vu naître, ce qui menace la survie à terme de l’espèce.
3- Le saumon a un sens de l’odorat étonnant.

Un saumon sockeye en migration annuelle dans la rivière Adams, Colombie-Britannique, Canada. © Garth Lenz / WWF-Canada
Un saumon sockeye en migration annuelle dans la rivière Adams, Colombie-Britannique, Canada. © Garth Lenz / WWF-Canada

Le saumon de l’Atlantique peut déceler une goutte de marque olfactive dans une zone de la grandeur de 10 piscines olympiques!
4- Le saumon a la capacité de changer de couleur!

Saumons sockeye © Scandinavian Fishing Yearbook - WWF
Saumons sockeye © Scandinavian Fishing Yearbook – WWF

Le saumon peut arborer trois couleurs différentes au cours de la sa vie. Voyez par exemple la photo ci-dessous : le jeune saumon rouge est clair et tacheté, et il passe au bleu argenté pendant son séjour dans l’océan. À maturité, lorsqu’il est prêt à se reproduire, il devient d’un beau rouge brillant surmonté d’une tête verte.
5- On compte 6 espèces de saumon au Canada.

Saumons de l'Atlantique remontant une rivière pour frayer, Canada. © Paul Nicklen - National Geographic Stock - WWF-Canada
Saumons de l’Atlantique remontant une rivière pour frayer, Canada. © Paul Nicklen – National Geographic Stock – WWF-Canada

En fait, 7 si l’on compte la truite arc-en-ciel dont les scientifiques ont découvert récemment qu’elle est plus proche du saumon que de la truite, contrairement à ce que l’on a longtemps cru. Les autres espèces sont donc le saumon de l’Atlantique, le saumon quinat, le kéta, le coho, le saumon rose et le saumon rouge.
6- Le saumon est considéré une espèce clé de voûte

Aquaculture de saumons de l'Atlantique (Salmo salar) sur la côte Est du Canada. © Gilbert Van Ryckevorsel - WWF-Canada
Aquaculture de saumons de l’Atlantique (Salmo salar) sur la côte Est du Canada. © Gilbert Van Ryckevorsel – WWF-Canada

On appelle ainsi les espèces dont l’impact sur leur écosystème est démesurément grand par rapport au nombre d’individus. Ainsi la disparition d’une espèce clé de voûte bouleverserait-elle l’écosystème constituant son habitat. Pensons aux carcasses de saumons en décomposition qui se transforment en précieux nutriments qui passent de l’océan à la terre ferme. Des scientifiques (en anglais) ont suivi la trace de nutriments issus de carcasses de saumons et en ont retrouvé des traces dans de la mousse, des herbes, des arbustes, des arbres, des insectes, des oiseaux, des ours et des loups!
7- L’importance du saumon dans la culture autochtone est immense.

Saumons sockeye se battant contre des rapides en remontant la rivière Adams pour frayer, Colombie-Britannique. © Andrew S. Wright - WWF-Canada
Saumons sockeye se battant contre des rapides en remontant la rivière Adams pour frayer, Colombie-Britannique. © Andrew S. Wright – WWF-Canada

Par exemple, dans le Pacifique du Nord-Ouest, le saumon est depuis des millénaires étroitement lié à l’économie, à la religion et à la culture des habitants de la région. Hier et aujourd’hui, le saumon est à la base de l’alimentation des Premières Nations du bassin du fleuve Columbia, et il fait partie de leur identité culturelle et spirituelle.
8- Le saumon est menacé de toutes parts.

Au Canada, les populations de saumons sont menacées par les parasites, les maladies, la surpêche, le réchauffement planétaire et la disparition des habitats. Le WWF-Canada travaille d’arrache-pied dans certains habitats essentiels du saumon afin de tenter de réduire l’ampleur des menaces qui pèsent sur cette importante et emblématique espèce.
9- Le saumon fait partie intégrante de l’héritage naturel du Canada

Saumon sockeye (Oncorhynchus nerka) pris dans les rapides de la rivière Adams en allant frayer, Colombie-Britannique, Canada. © Andrew S. Wright / WWF-Canada
Saumon sockeye (Oncorhynchus nerka) pris dans les rapides de la rivière Adams en allant frayer, Colombie-Britannique, Canada. © Andrew S. Wright / WWF-Canada

Quiconque voyage à l’étranger sait que le saumon fumé du Canada est connu partout. L’économie de Colombie-Britannique s’est d’abord développée autour du saumon du Pacifique. La pêche commerciale et récréative demeure importante pour les communautés côtières. Pas étonnant que le saumon soit le poisson officiel de la Colombie-Britannique!
10- L’origine de son nom

Saumons sockeye remontant la rivière Adams dans le cadre de leur migration annuelle, Colombie-Britannique, Canada. © Garth Lenz - WWF-Canada
Saumons sockeye remontant la rivière Adams dans le cadre de leur migration annuelle, Colombie-Britannique, Canada. © Garth Lenz – WWF-Canada

D’aucuns croient que le mot saumon est un dérivé du mot latin « salmo » ou « salire », qui signifie « bondir ». Si vous avez déjà vu des saumons bondir hors de l’eau au cours du périple qui les mène à leur lieu de fraye, vous serez sans doute d’accord avec cette théorie. Une autre veut que le mot saumon soit dérivé de « salmun », qui signifie plus simplement « poisson de mer ».
Pendant la Semaine canadienne de l’eau, montrez votre soutien pour garder nos lacs et nos rivières en santé pour la faune et les gens! Faites un don pour soutenir les projets des champions du Fonds Loblaw pour l’eau!