Un an plus tard : le Plan 2014 toujours pas adopté

par Rebecca Dolson, spécialiste Eau douce, WWF-Canada
Il y a tout juste un an, le 19 juin 2014, la Commission mixte internationale (CMI) a proposé aux gouvernements canadien et américain un nouveau plan de régularisation des niveaux et débits de l’eau du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. Et en date d’aujourd’hui, aucun des deux gouvernements n’a pris de décision visant à adopter – ou non – le plan en question, qui s’intitule tout simplement le Plan 2014.

Un bateau entrant au port de Port Hope, sur le lac Ontario, Ontario, Canada. © Frank PARHIZGAR / WWF-Canada
Un bateau entrant au port de Port Hope, sur le lac Ontario, Ontario, Canada. © Frank PARHIZGAR / WWF-Canada

Le Plan 2014 constitue une stratégie équilibrée pour assurer la gestion du débit et du niveau des eaux du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, qui permettra de restaurer plus de 26 000 hectares de milieux humides, de bonifier la production hydroélectrique du secteur, ainsi que d’augmenter la résilience de centaines de kilomètres de rivages, au Canada et aux États-Unis. L’an dernier, la CMI a demandé aux gouvernements canadien et américain d’adopter le Plan 2014, et ce dans les plus brefs délais, afin de mettre un terme à plus de 50 ans de dégradation et de perte d’habitats causées par le régime actuel de gestion de l’eau, le plan 1958-D. Ce plan, en vigueur depuis 1958, ne tient pas compte de la variabilité naturelle dans le niveau ou le débit des eaux, ce qui est vital pour le maintien d’écosystèmes résilients et en santé. Le WWF-Canada a appuyé la CMI et exhorté les gouvernements à implanter le Plan 2014, puisqu’il offre la meilleure opportunité pour renverser une partie du tort causé aux habitats côtiers, tout en permettant l’usage équilibré des ressources hydriques et en minimisant la croissance des dommages potentiels aux structures de protection des rivages. Les niveaux et débits de l’eau dans le lac Ontario sont contrôlés via le barrage hydroélectrique Moses-Saunders, situé sur le fleuve Saint-Laurent, qui constitue une partie de la voie maritime du Saint-Laurent.
Le Plan 2014 a été développé sur une période de plus de 14 ans, et se base sur des principes scientifiques bien établis; les débits naturels de l’eau sont variables, et sont essentiels au maintien d’écosystèmes résilients et en santé. Le Plan va continuer à réguler les niveaux et débits du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, tout en gérant les situations extrêmes (débits très élevés ou très faibles), ce qui contribuera à réduire les impacts à la fois des inondations et des sécheresses. Au cours de la phase de développement du Plan, des millions de dollars ont été investis dans des études scientifiques visant à évaluer d’autres choix, ainsi que leurs impacts potentiels, positifs et négatifs, sur l’écosystème du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent et sur l’économie de la région.

© Commission mixte internationale
© Commission mixte internationale

Le Plan 2014 est appuyé de toutes parts, particulièrement de notre côté de la frontière. Nous reconnaissons cette opportunité historique d’améliorer la santé de nos Grands Lacs, et de les préserver pour les générations qui nous suivront. La CMI conclut sa missive aux gouvernements canadien et américain en disant : « Globalement, la CMI est confiante que le Plan 2014 constitue le meilleur choix de gestion, à la fois pour les communautés humaines, florales et fauniques – ainsi que pour protéger les intérêts commerciaux qui dépendent d’un écosystème du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent en santé, pour le Canada comme pour les États-Unis ». Nous ne pouvons être plus d’accord. Il est temps d’agir et d’implanter le Plan 2014.