Népal : au travail pour ramener les tigres!

Pour célébrer la Journée mondiale du tigre, voici de bonnes nouvelles pour ces gros félins, venues du Népal.
Il y a 5 ans, les pays du monde où vivent les tigres se sont réunis pour agir quant au déclin rapide de la population de ces félins. Ils ont décidé de se donner un objectif ambitieux. Alors qu’il ne resterait qu’aussi peu que 3200 tigres en liberté sur la planète, soit une chute de 97 % par rapport aux populations historiques, ces États se sont entendus pour doubler ce nombre d’ici 2022. Pourquoi 2022? Car il s’agit de la prochaine année du Tigre dans le calendrier chinois. 5 ans plus tard, nous commençons à percevoir des résultats forts prometteurs au Népal. Ce pays est désormais reconnu pour son travail et ses méthodes innovatrices pour assurer la protection d’espèces emblématiques telles que le tigre, le rhinocéros et l’éléphant.

Tigre capté par un piège photographique dans le parc national Bardia de la région du Terai Arc, Népal. © Adrien Steirn - The Ginkgo Agency - Whiskas - WWF-UK
Tigre capté par un piège photographique dans le parc national Bardia de la région du Terai Arc, Népal. © Adrien Steirn – The Ginkgo Agency – Whiskas – WWF-UK

Plus tôt cette année, nous avons souligné la grande réussite du Népal, qui a atteint le seuil des deux ans sans braconnage. Aujourd’hui, nous partageons les résultats du travail de gestion des habitats, de lutte au braconnage et d’habilitation des communautés locales népalaises. Nous sommes donc heureux d’annoncer que, au cours de la dernière année, nous avons observé une croissance de la population et de la densité des tigres dans la région de Banke-Kamdi. De plus, nous avons remarqué que des tigres ont recolonisé des habitats préalablement abandonnés, et que le degré d’utilisation des habitats a aussi augmenté. Bref, plus de tigres sont présents sur de plus grands territoires – une bonne nouvelle autant pour l’espèce que pour son habitat!
Tout cela ne s’est pas produit du jour au lendemain. Le rétablissement du tigre est à l’ordre du jour au Népal depuis le début des années 2000, et il reste encore beaucoup de chemin à faire avant que nous puissions réellement célébrer. Ces résultats sont le fruit de plusieurs années de travail acharné, à désigner des habitats clés et des corridors comme espaces protégés, à relever les mesures de sécurité par l’armée népalaise, à mener des activités de gestion des habitats protégés, et à inclure les communautés locales dans les mesures de conservation.

Formation dans les communautés locales sur les techniques de surveillance des tigres et de leurs proies. © WWF-Népal
Formation dans les communautés locales sur les techniques de surveillance des tigres et de leurs proies. © WWF-Népal

Ce dernier point – l’inclusion des habitants dans la conservation – est celui qui attire le plus d’attention aujourd’hui. Avec l’appui du WWF-Canada, le WWF-Népal et ses partenaires ont formé 46 personnes à des techniques de pointe : pièges photographiques, enquêtes sur les populations ou sur la fréquentation des habitats, etc. Ces méthodes permettent de suivre les populations de tigres – et de leurs proies – à travers leurs habitats. Ce ne sont pas de simples observations faites par n’importe qui, mais bien des données rigoureuses obtenues via un protocole basé sur la science et par des personnes qualifiées.
Ce travail de terrain avec ceux et celles qui vivent auprès des tigres nous permet non seulement de dresser un portrait plus détaillé de la situation, mais aussi de changer les mentalités à propos d’une espèce en danger… et dangereuse. Des groupes locaux avec lesquels nous collaborons sont maintenant très fiers du travail d’observation et de surveillance qu’ils font. Ils se sentent davantage liés aux tigres et responsables de leur protection.

Image d'une tigresse, tirée d'un piège photographique. © WWF-Népal
Image d’une tigresse, tirée d’un piège photographique. © WWF-Népal

Mais, au Népal, nos efforts continuent de croître au même rythme que nos victoires. Puisqu’il y a maintenant davantage de tigres, nous devons faire en sorte que les territoires protégés soient assez foisonnants et divers pour pouvoir supporter cette population croissante. Nous devons aussi accroître le nombre et la taille des zones protégées, ainsi que nos efforts de lutte au braconnage et de sensibilisation auprès des communautés. Enfin, nous devons également continuer à collaborer avec nos partenaires locaux. Nous avons besoin de leur appui pour la recherche et la surveillance qui soutiennent la présence à long terme des tigres dans la région. Notre travail est loin d’être terminé, mais ça nous fait chaud au cœur d’enfin voir nos efforts commencer à porter leurs fruits!
Vous pouvez aussi en apprendre plus – d’autres bonnes nouvelles – sur la situation des tigres au Bhoutan, ici (en anglais).