On fait quoi, après la signature historique de l’Accord de Paris?

22 avril 2016, Jour de la Terre. Nous sommes témoins d’un moment historique, la signature formelle de l’Accord de Paris sur le climat par des centaines de dirigeants.

The Walney offshore windfarm from The jack up barge, Kraken, loaded with wind turbines for the Walney Offshore windfarm project, off Barrow in Furness, Cumbria, UK at sunrise. When finished it will have 102, 3.6 MW turbines, giving a total capacity of the Walney project of 367.2 MW, enough to power 320,000 homes. The rotor diameter of the turbines is 107m for Walney 1 and 120 m for Walney 2. The wind farm is owned and constructed by Dong Energy.
© Global Warming Images / WWF

En décembre dernier, nous avions applaudi lorsque 195 pays se sont mis d’accord pour limiter le réchauffement climatiques sous le seuil des 2 degrés et miser sur un objectif de 1,5 degrés par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle. Alors que cette victoire était obtenue au prix d’une longue bataille et qu’elle fut célébrée allégrement, il n’était pas question pour nous d’arrêter notre travail. Parce que ce n’était que le début des procédures pour les gouvernements, les entreprises et les organisations.
Aujourd’hui, nous en sommes à la deuxième étape : la signature de l’Accord. Pour faire avancer l’accord tacite entre les pays en un accord qui soit juridiquement contraignant, l’accord doit être signé par 55 pays membres qui représentent 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Une fois ratifié, il ne faut surtout pas s’arrêter là. Les pays doivent commencer à se fixer des cibles et créer des règlements et lois permettant de les atteindre.
Cette dernière étape est cruciale. Le retrait du Canada du protocole de Kyoto en 2011 démontre que ces accords peuvent échouer si les pays ne prennent pas les mesures nécessaires. Les nouvelles initiatives et consultations du gouvernement fédéral sont prometteuses, et il nous tarde de travailler conjointement avec les responsables afin de parvenir à une réduction significative de nos émissions de carbone, réduction nécessaire pour limiter le réchauffement planétaire à moins de 2 degrés.
Nous savons que les conséquences des changements climatiques seront dévastatrices pour la planète, la nature et l’humanité. C’est pourquoi au WWF-Canada nous célébrons le Jour de la Terre avec la bonne nouvelle de la signature de l’Accord de Paris, tout en sachant que ce n’est qu’une première étape à franchir.
Il est maintenant temps d’agir. Voici quels sont les enjeux :

  • La santé de nos lacs et rivières. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, les écosystèmes d’eau douce sont les plus vulnérables face aux effets des changements climatiques. Au Canada, nous observons déjà les conséquences. En effet, les résultats du Rapport sur les bassins versants du WWF révèlent que la menace liée aux changements climatiques est modérée à élevée dans neuf des onze bassins évalués jusqu’à maintenant.
  • La stabilité des communautés, espèces et écosystèmes nordiques. Le réchauffement en Arctique se déroule à un rythme moyen presque deux fois supérieur à celui de la planète, affectant les régimes météorologiques, les migrations des espèces et surtout, la banquise et le pergélisol. La banquise constitue le fondement des communautés arctiques et de la vie marine, agissant comme une plateforme pour les déplacements et la chasse et procurant un habitat vital autant pour les communautés que pour les espèces.
  • La résilience des écosystèmes océaniques. L’augmentation des températures provoquée par les changements climatiques perturbe les écosystèmes océaniques en entier et l’élévation des niveaux d’acidité ajoute à la pression exercée sur les espèces. Les écosystèmes océaniques sont déjà vulnérables dû à la surpêche, mais ces nouvelles pressions rendent la situation encore plus délicate.