Aller dans le sens du courant

Par Jenna Wootton
Regardez le WWF Water Wednesday sur la chaîne de télévision anglophone Love Nature pour en apprendre plus sur les enjeux de conservation liés à l’eau à travers le monde.
Nous parlons souvent du « bord de l’eau », mais lorsqu’on en vient à parler de l’océan, nous ne pouvons identifier de ligne permanente où la terre rencontre l’eau. Au contraire, la mer fait des allers-retours, normalement deux fois par jour, poussée par la lune et le soleil. L’espace continuellement couvert et découvert par la marée est connu sous le nom de zone intertidale et accueille en son sein un riche écosystème qui alimente la vie autant sur terre que dans la mer. Cette raison est l’une des raisons qui motivent le WWF-Canada à travailler pour la protection de nos océans et littoraux. Voici cinq faits concernant ces habitats en changement perpétuel et la vie qu’ils supportent :

Intertidal zone with vegetation growing on rocks, Cumberland Sound, Nunavut, Canada.
Zone intertidale avec la végétation qui pousse sur la roche, Cumberland Sound, Nunavut, Canada. (c) Pete Ewins / WWF

Ces zones débordent de vie
Lorsque la marée est basse, le rivage exposé peut sembler désert, mais ces zones comportent pourtant une grande variété de plantes et d’animaux. L’exposition aux vagues, la compétition et le type de rivage déterminent exactement quelles espèces peuvent vivre dans une zone intertidale. Les côtes rocheuses, qui ont tendance à être un peu plus raides, sont l’habitat des ascophylles noueuses, des anémones, des balanes, des escargots, des étoiles de mer, des moules, des chitons, de plusieurs crabes et espèces d’algues. Sur les rivages étendus et moins profonds, comme ceux faits de sable, de boue et de petits galets, vous trouverez tout, allant des palourdes et clypéastres aux crevettes fouisseuses et vers marins.
Mais ce n’est pas facile d’y vivre
Parce que c’est un environnement en changement continue, particulièrement à proximité du rivage, la zone intertidale peut être un habitat difficile à vivre. À marée haute, les créatures vivent dans l’eau salée. À marée basse, elles vivent dans l’eau douce provenant de l’eau de pluie et de ruissellement, ou sont complètement asséchées par le soleil. Dépendamment de la saison, elles doivent aussi vivre avec de grandes variations de température, des vagues et même avec de la glace. Mais plusieurs de ces créatures se sont adaptées pour survivre à ces conditions hostiles. Pour éviter de s’assécher lors de la marée basse, les espèces telles que les crabes et les escargots vont se cacher sous les rochers ou dans les cavités humides, alors que les balanes et les moules vont se refermer, conservant de petites quantités d’eau salée dans leurs coquilles.

Sea stars (Asteroidea sp) clinging to rocks at the tide line in Douglas Channel in the Great Bear Rainforest, British Columbia, Canada
Étoiles de mer (Asteroidea sp), Forêt pluviale du Grand Ours, Colombie-Britannique, Canada. © Andrew S. Wright / WWF-Canada

Les habitants forment des communautés vraiment distinctes
Les plantes et les animaux vivant dans les zones intertidales ne sont pas répartis de façon uniforme. La compétition et la prédation jouent des rôles importants dans la répartition de la zone. Pour éviter la compétition pour des ressources telles que la nourriture, la lumière et l’espace, seules les espèces ayant évolué pour pouvoir survivre en-dehors de l’eau peuvent vivre près du rivage. Cellesqui s’assèchent facilement ou qui sont plus sensibles aux changements de l’environnement, comme la température, vivent à proximité de la mer. De ce fait, les espèces forment des bandes horizontales distinctes le long du rivage et sont relativement faciles à repérer. Sous les arbres, vous remarquerez une bande gris-noir d’algues et de lichens, en-dessous se trouve généralement une bande grise de balanes, suivie d’une bande brune jaunâtre d’ascophylle noueuse et de moules.
Ils constituent une importante source alimentaire
D’innombrables espèces se retrouvent découvertes lors de la descente de la marée, et puisque c’est l’unique moment où les oiseaux et les espèces telles que les ours, les loups ou les ratons-laveurs peuvent s’aventurer dans cette région, le flux et le reflux de la marée jouent un rôle fondamental dans leurs vies. L’abondance d’espèces dans la zone intertidale est une source d’alimentation tout aussi importante pour les humains. Le long des littoraux du pays, par exemple, nous récoltons une variété d’espèces marines de ces zones intertidales, dont les huîtres.

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© Great Canadian Shoreline Cleanup

Il existe des moyens simples de réduire notre impact sur les zones intertidales
Nos rivages sont magnifiques et constituent des espaces vivants et dynamiques. Mais quand des milliers de personnes viennent y planter leurs tentes, y amarrer leurs bateaux ou se promener dans ces endroits chaque année, des effets négatifs peuvent se faire sentir. Les plantes et animaux vivant sur les rochers peuvent sembler inactifs, mais ils sont bien vivants et attendent le retour de l’océan. Pour apprécier ces régions sans endommager la vie aquatique, regardez toujours où vous marchez, évitez de retourner les roches et ne rapportez rien avec vous. Vous pouvez aussi prendre part au Grand nettoyage des rivages canadiens, le plus grand évènement de nettoyage lié à la conservation au Canada, organisé par l’Aquarium de Vancouver et le WWF-Canada, et présenté par Les Compagnies Loblaw limitée. En 2015, plus de 59 000 bénévoles ont nettoyé plus de 2 000 rivages dans chaque province et territoire, empêchant 175 932 kg de déchets de se retrouver dans nos écosystèmes aquatiques, où ils dégradent l’habitat et menacent la nature.