Comment les temps chauds et secs affectent la nature

Plusieurs régions du pays sont soumises à des périodes de sécheresse, ou se préparent à les affronter, et les effets ne se font pas seulement ressentir sur les récoltes, les jardins et les terres. Les sécheresses apportent en effet leur lot de troubles pour la faune qui dépend de l’eau douce provenant de nos rivières, ruisseaux et lacs pour survivre.
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Certaines espèces réagissent bien aux temps secs. Les moustiques, qui dépendent pourtant de l’eau pour se reproduire, n’ont besoin que de très peu d’eau pour survivre et ne sont donc pas affectés par la sécheresse. Les salamandres et les tortues d’eau douce vont quant à elles se creuser un terrier dans les zones humides asséchées pour survivre à la sécheresse.
Difficile pour le saumon
Les espèces les plus vulnérables aux temps secs sont celles vivant en eau froide.

  • Le saumon a besoin d’une eau courante froide pour migrer vers sa zone de frai. Lors de sécheresses, le faible courant empêche le saumon de nager pour remonter la rivière pour frayer, ou restreint son accès à d’importants habitats appelés chenaux secondaires.
  • Un faible débit signifie aussi que la température peut devenir trop chaude pour la survie du saumon et les épidémies de maladies sont alors plus susceptibles de survenir. En Colombie-Britannique, le débit du fleuve Fraser a atteint une baisse de 24 % sous la moyenne et les températures ont atteint 1,6 °C de plus que la normale. Cela pourrait être fatal pour la plus grande population de saumon rouge au pays.
A Sockeye salmon (Oncorhynchus nerka), part of the annual migration, in the Adams River, British Columbia, Canada.
Saumon rouge (Oncorhynchus nerka), dans la rivière Adams, Colombie-Britannique, Canada. © Garth Lenz / WWF-Canada

Épuisement de la moule
Les faibles débits produisent aussi une baisse de disponibilité en oxygène dans l’eau, ce qui peut tuer certaines espèces comme les moules d’eau douce qui sont sédentaires et ne peuvent pas facilement échapper à ces conditions.

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Moules d’eau douce au fond d’un lac, Amérique du Nord. © Eric Engbretson Underwater Photography / WWF-Canada

Les espèces terrestres souffrent aussi
Les sécheresses et faibles débits peuvent aussi affecter les espèces qui ne vivent pas directement dans les habitats aquatiques :

  • En temps de sécheresse, les plantes ne mettent pas autant d’énergie pour croître et certaines plantes moins résistantes flétrissent et meurent. Il en résulte une moins grande couverture produisant de l’ombre et moins d’abris contre les prédateurs. Les espèces comme les oiseaux qui nichent à même le sol ont besoin de cette couverture pour cacher leurs nids derrière le feuillage.
  • Les sécheresses causent aussi une diminution dans la production de fleurs, de baies, de glands ou noix nécessaire à l’alimentation de certains animaux. Les pollinisateurs tels que le monarque ont besoin des fleurs qui leur fournissent du nectar, leur source d’alimentation. Les chevreuils, ratons-laveurs, renards, opossums, écureuils, oiseaux et tamias font partie des nombreuses espèces qui dépendent des baies et noix pour se nourrir.

La périlleuse recherche d’eau
Les sécheresses peuvent aussi forcer les animaux à se déplacer vers de nouveaux endroits, à la recherche de conditions plus humides :

  • Ce déplacement peut les mener vers des aires urbaines où le potentiel de conflit avec les humains augmente considérablement.
  • Plus d’animaux allant vers les villes signifie plus d’animaux frappés sur les routes, et le risque que ces animaux soient considérés comme une faune nuisible alors qu’ils circulent à proximité des maisons à la recherche de nourriture ou d’eau est accru.
  • Le cerf de Virginie est l’une des espèces fréquemment aperçues, même dans les zones urbaines achalandées. Il est souvent perçu comme nuisible, puisqu’il s’immisce dans les cours arrière et les jardins des citadins lorsqu’il ne trouve pas de nourriture dans les boisés ou les parcs.

Que peut-on faire pour assurer des ressources en eau suffisantes?
Le WWF-Canada cherche à influencer la gestion de l’eau douce en prenant en considération les fluctuations des débits saisonniers. Nous demandons aux décideurs de considérer les conditions de faible débit lors de la prise de décision sur l’utilisation de l’eau, afin de s’assurer que le débit de l’eau soit résilient aux conditions de sécheresse et afin de protéger les espèces et leurs habitats.
Regardez la vidéo ci-dessous (en anglais seulement) pour comprendre l’importance des débits environnementaux.

Alors que les scientifiques travaillent à assurer une meilleure prise de décision en termes de gestion de l’eau, vous pouvez aussi faire votre part pour vos cours d’eau et ainsi permettre des ressources en eau suffisantes et constantes.
Essayez ces trois trucs :

  • Découvrez quelle quantité d’eau coule en temps réel dans votre rivière locale. Regardez la carte du WaterWatch nord-américain. Cette carte utilise une palette de couleurs allant du bleu au rouge pour démontrer la différence des débits en temps réel comparés aux débits historiques. Si votre point est rouge, cela signifie que le débit actuel est moins de 10 % du débit historique – ce qui est très faible.
  • Respectez les règlements municipaux et les avis de non-utilisation d’eau pour l’arrosage. Essayez de ne pas arroser dans les moments les plus chauds de la journée.
  • Privilégiez un aménagement paysager composé de plantes indigènes tolérantes à la sécheresse.

Calculez votre empreinte d’utilisation d’eau pour découvrir d’autres façons de réduire votre consommation d’eau à la maison et en apprendre plus sur la conservation de l’eau (en anglais seulement) : WWF-Canada’s Count for Nature website.