Des étudiants participent à la restauration et la revitalisation du ruisseau Medway

Par Brad Glasman, Gestionnaire, Services en conservation, Upper Thames River Conservation Authority
Le ruisseau Medway du sud-ouest de l’Ontario traverse des terres agricoles d’exploitation intensive avant de pénétrer dans la ville de London et se déverser dans la rivière Thames. Le ruisseau est affecté par l’érosion provenant des berges et champs avoisinants, ainsi que par le manque d’ombre et d’habitats aquatiques.

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Une équipe d’étudiants de l’Université Western participe à l’installation de boutures vivantes le long des berges du ruisseau Medway. © UTRCA

En tant que tributaire de la rivière Thames, le Medway fait également partie du bassin versant du lac Érié. Et étant connectée aux Grands Lacs,  la rivière Thames hérite du coup de nombreux enjeux entourant les algues, ce qui motive l’action locale. Autour du lac Érié, le travail continue pour résoudre le problème de prolifération d’algues toxiques, qui a des répercussions sur l’eau potable, l’économie locale et la santé du lac. Le gouvernement fédéral a identifié le bassin versant de la Thames comme étant prioritaire, en raison du phosphore déversé dans les lacs Sainte-Claire et Érié, augmentant ainsi la croissance des algues. Ils ont fixé des cibles de réduction des niveaux de phosphore dans la Thames et ses affluents de 40 %, dans le but d’améliorer la qualité de l’eau en aval.
Le ruisseau Medway est très apprécié par la communauté locale. Des efforts de réhabilitation et de surveillance ont été entrepris par la Upper Thames River Conservation Authority (UTRCA) et d’autres organisations depuis plusieurs années. Depuis 2015-2016, la UTRCA travaille avec la communauté pour améliorer certaines zones ciblées du ruisseau. Le secteur d’un kilomètre sur lequel nous avons travaillé était large et stagnant, et il comprenait un habitat limité pour la vie aquatique. Il avait grandement besoin d’être réhabilité.

Les fonds nécessaires à la réalisation du projet nous ont été accordés par le Fonds Loblaw pour l’eau du WWF-Canada, ainsi que par le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (OMNRF) et la London Community Foundation. Le propriétaire des terres traversées par le ruisseau nous a aussi soutenus et a effectué du bénévolat.
Voici ce que nous avons fait :
Restauration du cours d’eau : À l’aide d’une grande pelle mécanique, nous avons placé des pierres rondes aux endroits stratégiques dans le ruisseau pour restreindre le canal et ainsi créer des fosses et des radiers naturels. L’eau coule maintenant plus rapidement et contient plus d’oxygène dissous pour la vie aquatique. Les fosses et radiers fournissent aussi des sites de frai et un habitat pour les invertébrés benthiques (animaux sans colonne vertébrale qui vivent au fond des rivières, comme les écrevisses, trichoptères et éphémères). Des charpentes en bois et des racines d’arbres ont été installées le long des rives afin de créer un refuge pour les poissons et amphibiens. Tout ce travail a été effectué à des endroits spécifiques le long du ruisseau qui traverse une propriété privée, avec l’aide de jeunes Rangers de la OMNRF.
Plantation d’arbres et arbustes : Des élèves des écoles locales, en collaboration avec les Friends of Medway Creek et les parents bénévoles, ont planté 1 000 arbres et arbustes indigènes dans la plaine inondable et le long du ruisseau. Deux écoles secondaires et une école primaire ont participé à la plantation grâce à l’implication de 190 élèves pendant trois jours. Plus de huit hectares d’habitat ont ainsi été restaurés ou créés.

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Le site de plantation était idéal pour que la classe des élèves du primaire de l’école catholique St. Catherine of Siena puisse acquérir de l’expérience dans la plantation de 250 arbres et arbustes indigènes, participant ainsi à la création d’une zone d’arbres tampon le long du ruisseau Medway. © UTRCA

Bio-ingénierie du ruisseau : La bio-ingénierie consiste en l’utilisation de matières organiques vivantes et mortes combinées avec des roches dans le but de créer un habitat et de protéger les berges du ruisseau de l’érosion. Trente-trois étudiants de l’Université Wester et plusieurs membres de la Thames River Anglers Association ont aidé à protéger une portion de 300 mètres du ruisseau en installant des paquets de branches et racines d’arbustes en dormance. Lorsqu’ils prendront racine et pousseront, ces saules des coyotes, saules discolores et cornouillers stolonifères offriront de l’ombre et une couche de feuilles au ruisseau. Ils contribueront aussi à la stabilisation et à la protection des berges contre l’érosion.
Surveillance et évaluations : Un biologiste aquatique a échantillonné des invertébrés benthiques et des poissons avant et après le projet, avec l’aide des élèves des différentes écoles. Les résultats démontrent un écosystème aquatique d’eau chaude passablement diversifié et en bonne santé, dont la qualité devrait continuer à s’améliorer grâce aux efforts de réhabilitation de l’habitat. Avec une surveillance et une évaluation continues, nous espérons démontrer les autres conséquences positives du projet, comme la réduction des polluants dans l’eau en raison de l’absorption des éléments nutritifs (phosphore et azote) par les plantes et la vie aquatique, ainsi que des températures de l’eau plus basses et un écoulement amélioré.
L’union fait la force : La participation de la communauté a été la clé du succès de ce projet. Environ 265 bénévoles et élèves ont mis la main à la pâte : Friends of Medway Creek, Thames River Anglers Association, OMNRF Stewardship Rangers, et les étudiants de l’Université Western et les élèves de l’école secondaire Montcalm, l’école secondaire catholique Central et l’école catholique St. Catherine of Siena.
Depuis 2014, le Fonds Loblaw pour l’eau du WWF soutient des projets essentiels qui protègent et restaurent les écosystèmes d’eau douce partout au pays. Les récipiendaires du Fonds Loblaw pour l’eau, comprenant les autorités en conservation, les groupes de protection de l’eau et les Premières Nations, livrent des résultats concrets qui participent à l’amélioration de la santé de nos cours d’eau de plusieurs façons. Les subventions proviennent notamment d’une partie des revenus tirés du programme de vente de sacs de plastique dans les épiceries de la chaîne Loblaw. Grâce à ce programme, plus de huit milliards de sacs de plastique ont été retirés de la circulation depuis 2007. Le cycle de candidatures pour l’édition 2017 du Fonds Loblaw pour l’eau a débuté le 24 octobre 2016 et se termine le 16 décembre 2016. Pour appliquer, visitez notre site.