15 façons pour le Canada d’aider la nature à s’épanouir à nouveau

Le rapport Planète vivante 2016 publié aujourd’hui révèle que nous sommes en voie de perdre 67 % des populations d’espèces d’ici 2020. Voici 15 choses que le Canada peut faire afin de ralentir ce déclin

  1. Déclarer le détroit de Lancaster aire marine nationale de conservation. Maintenant que Shell a abandonné ses permis d’exploration pétrolière et gazière à proximité, rien ne fait plus obstacle à l’établissement d’une aire marine protégée aux frontières étendues telles que demandées par les Inuits pour cette région regorgeant d’ours polaires, de bélugas, de narvals, de guillemots de Brünnich et autres espèces.
Male Narwhal (Monodon monoceros) gathering en masse to eat cod in the spring at the Arctic Bay floe edge in Lancaster Sound, Nunavut, Canada.
Narval mâle (Monodon monoceros) rassemblés pour manger la morue au printemps dans la Baie Arctic, détroit de Lancaster, Nunavut, Canada. © Paul Nicklen/National Geographic Stock / WWF-Canada
  1. Créer une grande réserve naturelle et aire marine protégée (en anglais seulement) pour le Dernier refuge de glace, zone où la banquise d’été devrait demeurer le plus longtemps. Cette région est essentielle pour les narvals, les ours polaires, les morses et autres espèces qui dépendent de la banquise pour survivre.
  1. Rétablir les dispositions retirées de la Loi sur les pêches pour protéger la santé des rivières et des lacs partout au pays. Autrefois l’une des lois environnementales les plus solides, cette Loi cherche à prévenir la détérioration, la destruction et la perturbation nuisibles à l’habitat des poissons.

Visitez le portail Rapport Planète vivante 2016 pour une couverture complète incluant :


 

  1. Utiliser les zones d’importance biologique et écologique déjà répertoriées et cartographiées pour délimiter les nouvelles aires marines protégées (AMP), lors de la mise en œuvre de la promesse de 5 % de protection des océans d’ici 2017. Le consensus scientifique mondial reconnait qu’au moins 30 % des océans devraient être protégés par des AMP optimales en vue de préserver la biodiversité.

 

  1. Protéger les morues, les oiseaux de mer et les baleines à travers une meilleure surveillance de leur alimentation : les poissons-proies tels que les harengs, les capelans et les maquereaux. Notre récent rapport, Bouffe pour tous, révèle que trois pêches de poissons-proies dans l’Atlantique canadien sont dans un état critique.
Capelin (Mallotus villosus) spawning on a beach in Petley, Newfoundland, Canada. © Anna OLAFSDOTTIR / WWF-Canada
Capelan (Mallotus villosus) frayant sur la plage Petley, terre-Neuve, Canada. © Anna OLAFSDOTTIR / WWF-Canada
  1. Mettre à jour la politique d’Évaluation des ressources minérales et énergétiques (en anglais seulement) pour qu’il n’y ait plus de retard injustifié dans le processus de protection des océans en raison de la demande que soit exploré le potentiel minier, pétrolier et gazier en premier lieu. Cette politique discrétionnaire ne reflète pas les priorités actuelles et ne devrait plus faire obstacle à la création en temps voulu des AMP.
  1. Mettre en place des normes minimales significatives pour les prochaines aires marines protégées, comprenant l’interdiction de l’exploration pétrolière et gazière, une limitation de la pêche commerciale (sans chalutage de fond). Les Canadiens soutiennent l’application de ces normes : un récent sondage de Environics commandé par le WWF-Canada révèle que 98 % des Canadiens croient que la protection des océans et de leurs écosystèmes est une importante mesure à prendre de la part de notre gouvernement, que 87 % s’opposent au chalutage de fond et que 80 % croient que l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière, et le forage, ne devraient pas être permis dans les AMP.
Moresby Island coastline, Queen Charlotte Islands/Haida Gwaii, British Columbia, Canada. © Kevin McNamee / WWF-Canada
Littoral de Moresby Island, Haida Gwaii, Colombie-Britannique, Canada. © Kevin McNamee / WWF-Canada
  1. Interdire le déversement d’eaux grises non traitées et d’eaux usées (en anglais seulement) dans les eaux arctiques, ainsi que dans le sud du pays. Les changements climatiques ouvrent des territoires autrefois inaccessibles au transport maritime et au tourisme. Cet environnement fragile nécessite minimalement les mêmes réglementations qui protègent les eaux au Sud.
  1. Réviser la Loi fédérale sur les hydrocarbures (en anglais seulement) pour que le pétrole ne soit plus la priorité officielle, devant les besoins environnementaux et ceux des communautés, en Arctique. Cette loi vieille de 30 ans, inconnue de la plupart des Canadiens, accorde la priorité au pétrole devant toutes les autres utilisations en Arctique et permet l’octroi de droits d’exploration sans évaluation environnementale.
  1. Soutenir les désignations d’habitats du caribou dans le Plan provisoire d’aménagement du Nunavut. Cette espèce emblématique a subi de sévères déclins de populations, certains de plus de 95 %. Les connaissances tant traditionnelles que scientifiques s’accordent pour dire que perturber le caribou durant la période de mise bas peut mener à l’abandon des petits et réduire les populations de caribous.
A barren-ground Caribou (Rangifer tarandus) near Chantrey Inlet on the Back River, Northwest Territories, Canada. © Jeremy HARRISON / WWF-Canada
caribou toundrique (Rangifer tarandus) près de Chantrey Inlet sur la rivière Back, Territoires du Nord-Ouest, Canada. © Jeremy HARRISON / WWF-Canada

 

  1. Demander une surveillance publique et en temps réel de l’eau douce, parce que cette ressource nous appartient tous. À travers le pays, des citoyens de tous âges considèrent l’eau douce comme étant la ressource naturelle la plus importante. Ceci dit, malgré l’importance fondamentale que revêt l’eau douce pour notre bien-être et nos succès économiques, nous n’avons pas de données accessibles et suffisamment étendues concernant cette ressource publique essentielle.
  1. Adopter des normes de surveillance nationales (en anglais seulement) pouvant être utilisées par les groupes communautaires, les organisations de bassins versants, les institutions académiques et les gouvernements. La surveillance communautaire se manifeste de plus en plus en tant qu’approche scientifique pertinente et accessible pour l’amélioration de la santé de nos écosystèmes d’eau douce, suivant le démantèlement historique à la fois des stations et programmes de surveillance à long terme et court terme, et la perte subséquente de prises de décisions basées sur des faits avérés.
A canoeist paddles through the morning mist on the Coulonge River near Réserve faunique, La Vérendrye, Quebec, Canada. © Tim Irvin / WWF-Canada
Canoéiste pagayant sur la rivière Coulonge près de la réserve faunique de La Vérendrye, Québec, Canada. © Tim Irvin / WWF-Canada
  1. Arrêter la concession de droits, autorisations ou permis pour les énergies fossiles sans tout d’abord procéder à une évaluation environnementale. En raison des changements climatiques, nous avons besoin d’une approche moderne (en anglais seulement) privilégiant l’affectation des ressources et le développement de décisions selon des données scientifiques et des faits, et servant l’intérêt public.
  1. Commencer à convertir les subventions accordées aux énergies fossiles vers les énergies renouvelables.
  1. Mettre à jour la Loi sur l’évaluation environnementale afin de prendre en considération les effets cumulatifs de plusieurs projets (nouveaux et anciens) sur les écosystèmes interconnectés. Une méthode d’évaluation régionale pourrait, contrairement à la méthode actuelle du cas pas cas, prendre en considération les impacts interreliés des projets.