Le temps presse pour les épaulards de la mer de Salish

Les épaulards de la mer de Salish sont dans une position particulièrement précaire. Les populations d’épaulards résidents du Sud ne comptent plus que 78 individus, après 12 mois de mortalité élevée. Ils éprouvent des difficultés parce que leur nourriture préférée, le saumon quinnat, est en déclin, et ils sont menacés par la pollution sonore sous-marine, principalement causée par la navigation autour du très achalandé port de Vancouver. Quand il y a beaucoup de bruit sous l’eau, la communication, la navigation et la recherche de nourriture deviennent plus difficiles pour les orques.

A southern resident Killer whale (Orcinus orca) leaping out of the waters of Haro Strait, British Columbia, Canada
Un épaulard résident du Sud (Orcinus orca) qui bondit hors de l’eau dans le détroit de Haro, Colombie-Britannique, Canada. © Natalie Bowes / WWF-Canada

La semaine dernière, les épaulards ont reçu un coup de pouce laissant entrevoir une lueur d’espoir. L’Alliance verte, un programme volontaire de certification environnementale pour l’industrie maritime nord-américaine, a publié deux nouveaux indicateurs de rendement conçus pour réduire l’impact du bruit sous-marin sur les mammifères marins. Le WWF-Canada a participé à l’élaboration de ces indicateurs dans le cadre d’un processus s’échelonnant sur deux ans, réunissant des architectes navals, des membres de l’industrie maritime et des représentants d’organismes environnementaux.
Aussi lancée la semaine dernière, l’initiative de l’Administration portuaire Vancouver-Fraser qui a ajouté des incitatifs, à travers son programme EcoAction déjà existant, pour les navires les plus silencieux. Cela signifie que les navires qui produisent moins de bruit bénéficieront de tarifs réduits lorsqu’ils font escale au port de Vancouver. Les mesures de réduction du bruit admissibles dans le programme seront ainsi bonifiées au cours des prochaines années. Le port de Vancouver est le premier au monde à mettre en place des mesures incitant les navires à réduire leurs émissions sonores, dans l’espoir d’atténuer les effets du bruit sous-marin sur les mammifères marins tels que les épaulards, les marsouins et les baleines.
Ces deux initiatives sont des étapes vers l’apaisement sonore de la mer de Salish, pour les espèces qui y vivent, et nous applaudissons l’Alliance verte et l’Administration portuaire Vancouver-Fraser pour la mise en oeuvre de ces programmes.

Close up of three southern resident Killer whales (Orcinus orca) moving through the waters at Active Pass, British Columbia, Canada
Trois épaulards résidents du Sud circulant dans l’océan au large de la Colombie-Britannique. © Natalie Bowes / WWF-Canada

Plan de rétablissement
Cependant, les épaulards de la mer de Salish ont besoin d’un plan de rétablissement encore plus important afin de résoudre les multiples menaces auxquelles ils font face. Magnifique et emblématique espèce de la côte Ouest, les épaulards résidents du Sud ont été désignés « en voie de disparition » en 2001, par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Il aura fallu 15 ans pour que le gouvernement fédéral diffuse une proposition de plan de rétablissement – ce qu’il a fait à l’été 2016. Le plan d’action final n’a pas encore été publié.
Sans améliorations tangibles apportées à son habitat essentiel, il y a une possibilité bien réelle que ces populations continuent de décliner jusqu’à disparaître. En raison de la taille réduite des populations résidentes du Sud et du faible taux de reproduction de l’espèce, la route est encore longue d’ici à ce que ces épaulards s’épanouissent à nouveau. Ainsi, même dans des conditions favorables, le rétablissement pourrait prendre plus de 25 ans. Mais au cours de la prochaine décennie, il est prévu que le trafic maritime augmente de façon significative dans la mer de Salish.
Les épaulards de la mer de Salish ont besoin d’un plan de rétablissement qui soit assez solide pour traiter efficacement les multiples menaces auxquelles ils sont actuellement confrontés, et celles qu’ils auront à affronter dans le futur. Nous espérons que le plan d’action sera mis en place rapidement; avec sept décès depuis janvier 2015, le temps presse.
Faites un don, afin que le WWF-Canada puisse poursuivre son travail avec les espèces du pays comme l’épaulard.