Trop d’espèces meurent en raison des sels de déglaçage

Blancs, granuleux et répandus allègrement chaque hiver… ils sont versés sur nos autoroutes et salissent nos bottes. Ils nous sont familiers. Et ils sont toxiques.
Ce sont les sels servant au déglaçage des routes, et ils ont un impact dévastateur sur les écosystèmes d’eau douce des Grands Lacs.
Le sel de déglaçage – le plus commun étant le chlorure de sodium – se dissout facilement dans l’eau et s’écoule des routes et des stationnements dans les égouts, puis ensuite dans les ruisseaux, milieux humides, rivières et lacs. En hiver et au printemps, dans la région des Grands Lacs, les niveaux de sels dans les eaux souterraines et de surface atteignent régulièrement des niveaux dangereux pour les espèces.

Rainette crucifère © United States Geological Survey

Les récents Rapports sur les bassins versants du WWF-Canada révélaient des menaces très élevées concernant la pollution, pour le bassin versant des Grands Lacs. Dans cette région au revêtement des réseaux routiers et à la population denses, l’utilisation excessive de sels en hiver est responsable des conditions toxiques portant atteinte à la vie aquatique.
Les poissons d’eau douce ne peuvent survivent dans une eau trop salée, et l’eau salée détruit les œufs et larves des espèces comme les moules. Les grenouilles et tortues meurent lorsqu’il y a trop de sels dans les lacs et rivières.

Jeune tortue-molle à épine © WWF-Canada/Scott Gillingwater

Étonnamment, il existe des rapports selon lesquels des espèces d’eaux salées, comme le crabe bleu, introduites dans les lacs et rivières de l’Ontario peuvent survivre en raison de tout ce sel introduit dans l’environnement.
Ce graphique démontre les mesures du ruisseau Cooksville à Mississauga en Ontario, suite à la première chute de neige importante de l’hiver, celle du 11 décembre 2017. Les sels de déglaçage ont été épandus durant ces conditions hivernales et les effets sur le ruisseau sont évidents à l’intérieur de quelques heures seulement.

Le graphique démontre que les niveaux de sel du ruisseau de Cooksville augmente sérieusement suite à une tempête de neige.

Les sels finissent aussi leur parcours dans notre eau potable. À certains endroits de l’Ontario, comme dans la région de Waterloo, les concentrations de sels dans les sources d’eau potable sont près du niveau maximum permis pour la santé humaine.
Le Fonds mondial pour la nature Canada travaille à l’atteinte d’une réduction mesurable de l’utilisation des sels de déglaçage en Ontario pour les trois prochaines années, afin d’améliorer la santé de nos écosystèmes d’eau douce. Pour ce faire, nous :

  • Collaborons avec les entreprises pour réduire les sels sur leurs terrains. 70 % de la contamination par les sels, dans le bassin des Grands Lacs, provient des propriétés privées, souvent des espaces de stationnement tels que ceux autour des centres d’achat. Nous travaillons avec les groupes de gestion immobilière et créons des outils afin de les aider à réduire leur utilisation des sels en hiver.
  • Encourageons les formations et certifications. Nous avons établi un partenariat avec Smart About Salt Council en Ontario, afin de promouvoir la certification pour ceux et celles qui doivent utiliser les sels sur les routes et/ou stationnements. Avec la collaboration de Landscape Ontario, nous mobilisons les entrepreneurs à réduire leur épandage de sels. Utiliser plus de sel n’est pas mieux ou plus sécuritaire, et l’éducation aidera à balancer la sécurité du public avec les préoccupations environnementales.
  • Travaillons au changement des politiques. Nous demandons des changements aux politiques, qui devraient exiger des entreprises commerciales et des municipalités ontariennes qui utilisent des sels de suivre une formation et de tendre vers la certification. Nous demandons également une stratégie de réduction des sels d’épandage partout en Ontario.

Les sels épandus sur nos routes et nos stationnements ne fondent pas avec la neige : ils s’accumulent dans nos ruisseaux, rivières et autres systèmes aquatiques. Nous devons reconnaître les torts qu’ils causent aux espèces d’eau douce et prendre des mesures pour arrêter ces préjudices.