50 récits: Protégeons la haute mer

La haute mer, c’est le continent marin inconnu, un lieu au-delà des frontières où les lois sont appliquées avec laxisme, au mieux.
Cela fait bien sûr des victimes. Tout l’environnement marin et ses habitants en souffrent – du poisson comestible commun aux plus étranges créatures qui sillonnent les grands fonds.
Le Fonds mondial pour la nature se bat pour que la haute mer ne soit plus un territoire sans foi ni loi.

Hippocampe (Hippocampus hippocampus) en mer Méditerranée. © Wild Wonders of Europe /Zankl / WWF
Quel est l’enjeu?
La haute mer, les océans au-delà de toute frontière nationale, occupe la moitié de la surface de la Terre. Ne relevant d’aucun pays, elle est la responsabilité de tous. De nous tous.
On trouve en haute mer une vie d’une incroyable diversité, dont une grande part nous est encore inconnue. Le plus grand mammifère de la planète – la baleine bleue – y cohabite avec le microscopique plancton, ses geysers émettent des vapeurs âcres, et ses récifs coralliens en profondeur abritent des créatures défiant l’imagination.
La protection de ce vaste territoire et de sa faune et sa flore uniques représente un formidable défi. Déjà occupé par les pêcheurs, les cargos et de plus en plus d’autres types d’activités humaines, l’on sait que la réglementation sur les pêches, le transport et l’extraction est bien difficile à appliquer à des centaines de milles des côtes. Aussi les écosystèmes et les espèces en place sont-ils très vulnérables à des menaces comme la pollution et les pratiques de pêche dommageables.

Un employé du WWF aux Philippines étudie du plancton au microscope. © Jürgen Freund / WWF-Canon
Où en est-on?
À l’issue d’une campagne d’une durée de quatre ans, la première zone protégée en haute mer a été inaugurée en 2010, au large des îles des Orcades du Sud dans l’océan Austral.
Il est interdit de pêcher et de vider les ordures des navires de pêche dans cette nouvelle aire protégée d’environ 94 000 km², une superficie un peu plus grande que le Portugal.
Le territoire affiche une diversité phénoménale, et abrite davantage d’espèces que n’en comptent les îles Galapagos. Pensons au manchot d’Adélie, à plusieurs espèces de baleines, et aux nombreuses espèces autrefois inconnues des scientifiques – autant d’espèces qui bénéficient maintenant d’une meilleure protection.
Depuis, cinq autres zones protégées ont été créées en haute mer couvrant 290 000 km², autour de la dorsale océanique et des monts sous-marins dans le nord-est de l’océan Atlantique. Le chalutage par le fond, qui détruit les habitats marins, est interdit dans ces zones.
La création de ces nouvelles zones marines protégées est un formidable pas en avant – mais ce n’est toujours qu’un seul pas vers une protection accrue des territoires en haute mer.
Le saviez-vous?
Les geysers en eaux profondes sont très toxiques, mais de nombreuses espèces se sont adaptées et vivent dans leur entourage, et chaque type de geyser regroupe des espèces adaptées spécifiquement à l’environnement qu’il crée.
Quelques chiffres
64 % – proportion des océans en dehors de toute frontière de pays. La « haute mer » couvre environ la moitié de la surface de la planète.
1 200 – espèces vivent dans la première aire protégée en haute mer, dans l’océan Austral
Et maintenant?
Nous espérons que de nombreuses autres zones protégées seront créées en haute mer au cours des années à venir, et qu’une gestion rigoureuse sera entreprise de toutes les activités qui s’y déroulent et les touchent. Nous avons désespérément besoin d’un réseau de zones protégées bien gérées pour chaque type d’écosystème, afin d’en sauvegarder la richesse et la diversité biologique.
Nous aurons alors fait le premier réel pas vers une gouvernance rigoureuse de la haute mer, et vers une gestion durable d’un territoire couvrant plus de la moitié de notre planète.
Ce que vous pouvez faire
La gouvernance des océans est une question éminemment politique – ne ratez pas l’occasion d’exercer une influence par votre vote et vos demandes auprès des politiciens.
Renseignez-vous sur l’ensemble de notre action pour la protection des territoires en haute mer :
https://wwf.panda.org/what_we_do/how_we_work/conservation/marine/protected_areas/increasing_protection/high_seas/
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