Rénover en vert

Mais la plupart d’entre nous vivent dans des maisons « traditionnelles », qui ont dix, vingt, ou cent ans ou plus. Et puis, combien d’entre nous ont quelques millions de dollars à dépenser sur un nouveau concept jamais vu?
Laissez-moi vous présenter la rénovation verte, pratique, abordable et réalisable. Rénover en vert, c’est utiliser la structure de maison dont on dispose et en optimiser les améliorations en fonction de notre budget, des subventions gouvernementales et de nos priorités en matière d’environnement.
Dans mon cas, ma maison semi-détachée, bâtie en 1913 dans la zone nord de Toronto, n’avait jamais été rénovée en profondeur, ni très bien isolée. Vent coulis, murs froids et variations de température ont longtemps fait partie de mon quotidien. En hiver, je voyais du frimas se former sur le plancher devant la porte d’entrée. Pendant des années j’ai rêvé de reverdir toute la maison, pas seulement dans une perspective d’économie d’énergie, mais également pour réduire la consommation d’eau et de matériaux tels que le bois et les peintures.
Selon le rapport Planète vivante du Fonds mondial pour la nature, l’empreinte environnementale des Canadiens se situe dans les dix pires per capita dans le monde. C’est que nos bâtiments et autres infrastructures ont une durée de vie de 50 à 100 ans ou plus, ce qui signifie que bien de l’eau devra couler encore sous les ponts avant que nous puissions remplacer ses structures par des concepts plus verts.
La revue Sustainable Builder (voyez les pages 32-35 du visionneur) a raconté l’aventure de nos rénovations. Nous avons commencé par arracher tous les murs jusqu’à la brique extérieure, puis nous avons bien isolé, et installé des planchers, escaliers, moulures et armoires en bois provenant de forêts certifiées FSC.
Au chapitre de l’eau, outre les pommes de douche à faible débit et les toilettes à double chasse, qui sont maintenant monnaie courante, nous recueillons l’eau de la douche dans un réservoir d’eaux usées domestiques connecté à la toilette… pourquoi activer la toilette avec de l’eau potable alors qu’on a de la belle eau savonneuse à portée de main?
C’est un peu plus tard que nous avons eu droit à la vraie surprise. Nous creusions dans la cour arrière en vue d’installer une citerne de 3 700 litres pour recueillir l’eau de ruissellement du toit pour arroser le jardin, et qu’avons-nous trouvé? Une citerne de béton installée par la famille de fermiers qui avait construit la maison il y a près de 100 ans! Je suppose qu’on utilisait cette citerne pour recueillir l’eau pour la lessive au sous-sol de la maison.
Ou comment faire du neuf avec du vieux.
Nous avons également réutilisé de vieilles briques pour construire une cheminée, nous avons récupéré des solives du toit pour le manteau de cheminée et les étagères. Toutes les portes de chambres et de garde-robes ont été conservées, ce qui donne beaucoup de cachet, et nous avons installé un toit vert sur la petite rallonge; nous y faisons pousser quelques fines herbes et épices.
L’expérience a été éreintante, mais ô combien satisfaisante! Et on espère bien que ça aide la planète.
Je tiens à remercier l’entrepreneur Craig Mahood et le directeur de chantier et designer Roger Algie de Just Homes. Et aussi Chris Thompson de Project Innovations pour son aide précieuse avec le système Brac des eaux usées.
* FSC — le symbole d’une exploitation forestière responsable
FSC® – CAN – 34
https://www.fsccanada.org/francais.htm