50 récits: Pêcher plus intelligemment

Le 29 avril 2011, le Fonds mondial pour la nature a célébré ses 50 ans d’engagement envers la protection de l’environnement. Pour souligner cet anniversaire, nous publions 50 récits en 50 jours, pour rappeler ce que tous ensemble nous avons accompli, et tenter de dessiner la voie des 50 prochaines années.
« Il y a encore plein de poissons dans la mer. »
Cela a déjà été vrai, mais cela ne l’est plus. Partout dans le monde, l’industrie de la pêche est mal en point. Et ce n’est pas parce que nous mangeons trop de poisson, mais bien à cause des méthodes de pêche pratiquées au cours des dernières décennies. Gaspillage et courte vue résument assez bien la situation.

Quel est l’enjeu?
Pêche illégale, non réglementée, gaspillage, autant de pratiques qui ont pratiquement épuisé les ressources marines.
La surpêche a mené les populations de nombreuses espèces –  thon rouge de l’Atlantique, morue et perche de mer, notamment – à des niveaux extrêmement bas. La pêche à l’aveugle se pratique en capturant des milliards de poissons et autres espèces que les pêcheurs ne veulent même pas. Ces prises « accessoires » sont souvent rejetées à la mer, mais elles sont alors affaiblies, mourantes ou déjà mortes.
Où en est-on?

Nous avons mené plusieurs actions pour promouvoir des pratiques de pêche responsables, mais il y a encore fort à faire…
Notre concours  Engins de pêche intelligents (en anglais pour l’instant) met l’industrie au défi de mettre au point de l’équipement de pêche qui fera moins de tort à diverses espèces, comme l’hameçon rond qui réduit considérablement le nombre de prises « accessoires » de tortues marines, une espèce menacée.

Le  Marine Stewardship Council, que nous avons mis sur pied en collaboration avec la société Unilever en 1997, certifie les pêcheries qui font la preuve de leurs pratiques durables. Près de la moitié de la pêche de poissons à chair blanche dans le monde est aujourd’hui effectuée par des pêcheries qui ont déjà obtenu la certification MSC ou sont en processus de certification.
Nous menons également campagne pour une réduction marquée de la pêche du thon rouge de l’Atlantique, au moins jusqu’à ce que le les réserves se renouvellent.
Dans le cas d’autres pêcheries de thon, nous avons contribué à la mise sur pied de la fondation Sustainable Seafood Foundation, qui regroupe 70 % des acteurs du marché mondial du thon en conserve, afin de trouver des moyens de pêcher le thon dans une perspective durable.
Le saviez-vous?
La pêche illégale, non déclarée et non réglementée coûte dans les environs de 10 à 23 G$ par année, et constitue la plus grande menace à la viabilité des pêcheries.
Quelques  chiffres
85 % – proportion des réserves qui sont « pleinement exploitées, surexploitées, épuisées ou en rétablissement », selon la FAO
3 milliards – de personnes dans le monde pour qui le poisson représente au moins 15 % de l’apport en protéines animales
540 millions – de personnes dont la subsistance dépend directement ou indirectement de la pêche; c’est 8 % de la population mondiale
40 % – proportion des produits de la mer pêchés… et rejetés, gaspillés ou en provenance de pêcheries non gérées
Et maintenant?
Nous nous battons sur plusieurs fronts pour que la pêche soit pratiquée de manière durable

  • Nouvelles politiques – La politique commune en matière de pêcheries de l’Union européenne fixe des quotas sur le nombre de prises auxquelles ont droit les pêcheurs européens, mais à cause de règlements non durables et non applicables, certaines pêcheries finissent par rejeter 60 % de leurs prises, un gaspillage inacceptable.

La politique sera révisée l’an prochain.  Nous faisons campagne pour que soient adoptées des politiques et des pratiques qui assureront une gestion responsable des pêcheries… partout dans le monde.

  • Meilleure gestion – Les espèces de « haute mer » – les océans au-delà des limites territoriales nationales – sont gérées par des organismes régionaux de gestion des pêcheries.

Ces organismes font face à des défis de taille, et nous travaillons avec eux à trouver des solutions concrètes.
Nous avons également créé des coalitions avec des transformateurs et des détaillants pour presser les organismes de gestion des pêcheries à améliorer leurs pratiques.

  • Approvisionnement durable – Il est difficile de savoir d’où vient le poisson qu’on achète. Comment être sûr de consommer du poisson durable quand on ne sait pas d’où il vient?

Dans le cadre de notre action en vue de régler ce problème de « traçabilité », nous travaillons avec des transformateurs et des détaillants d’Asie et d’Europe pour qu’ils se renseignent sur l’origine de leurs produits.
La prochaine étape consistera à créer des systèmes de traçabilité qui permettront au consommateur de savoir d’où vient le poisson dans son assiette.
Ce que vous pouvez faire

Les consommateurs jouent un rôle très important en matière de conservation marine!
Achetez du poisson certifié MSC, un moyen très simple d’aider les réserves de poissons à se reconstituer. Vous pouvez également vous procurer le guide de produits de la mer du Fonds mondial pour la nature et l’apporter avec vous à la poissonnerie ou au restaurant. Posez des questions, demandez d’où viennent les produits qu’on vous propose, et demandez des produits de pêcheries durables.
Renseignez-vous sur le code de conduite de l’ONU pour une pêche responsable
Soulignez nos 50 ans avec nous!
Donnez maintenant ou Adoptez un animal et aidez le WWF à relever les défis environnementaux des 50 prochaines années.
Suivez-nous aussi sur Facebook