Nos océans, poubelles de la planète?

Le 2 août dernier, je me suis rendu à l’aquarium de Vancouver où étaient invités les chercheurs Marcus Eriksen et Anna Cummins de l’institut 5 Gyres Institute (gyre désigne les tourbillons océaniques, et l’on en compte 5 grands sur la planète), et j’y ai appris que l’on trouve maintenant du plastique dans les estomacs d’une myriade d’espèces dans les recoins les plus éloignés de nos océans. Du menu poisson à fourrage qui absorbe des petits bouts de plastique à l’estomac congestionné d’une tortue marine, jusqu’aux albatros qui avalent des briquets jetables, la mer et ses habitants sont pleins de plastique.
Ce sont nos rivières qui ont trimbalé tout ce plastique jusqu’à la mer. Et une fois arrivé à l’océan, le plastique devient prisonnier des courants marins, il se désagrège en petits morceaux et s’agglutine sous la surface de l’eau, particulièrement dans les 5 grands tourbillons océaniques, créant ainsi de véritables îles de plastique. Selon l’encyclopédie du National Geographic,  un tourbillon océanique est un courant océanique circulaire formé par la configuration des vents de la terre et les forces créées par la rotation de la planète.
Markus Eriksen et Anna Cummings nous ont décrit leurs voyages en mer pour tenter de documenter l’étendue du problème ainsi que les dangers potentiels pour la santé de l’entrée du plastique dans la chaîne alimentaire. Heureusement, ils nous ont également parlé de mesures qui peuvent être entreprises pour régler le problème. D’abord, on peut réduire notre utilisation de matières plastiques, encourager nos élus locaux et provinciaux à tarifer l’utilisation des sacs de plastique ou adopter d’autres règlements en vue de réduire la consommation de plastique. Ensuite, on peut exiger l’adoption de mécanismes de responsabilité élargie des producteurs (REP) afin que ces derniers assument eux-mêmes le coût total de la production de plastique. À ce chapitre, je dois dire que le Conseil du recyclage de la Colombie-Britannique, l’un des pionniers dans ce domaine et en activité depuis 1974, dispose de très nombreuses  ressources en matière de REP.
Dans son blogue, Anna Cummings suggère une autre solution : le plastique biodégradable. Et si tous les plastiques étaient fabriqués de manière à NE PAS flotter dans les océans pendant des décennies?

Les suggestions ont été très appréciées des participants à cette rencontre, qui regroupait un grand nombre de coordonnateurs de site pour le Grand nettoyage des rivages canadiens. Véritables ambassadeurs, menant aux premières lignes leur activité pour réduire la quantité de déchets dans nos cours d’eau, ces personnes engagées ont bien accueilli les idées visant à réduire les déchets.
Vous voulez faire quelque chose de concret à ce sujet? Pourquoi ne pas commencer par donner un coup de main au Grand nettoyage des rivages canadiens? Cette activité se déroulera du 17 au 25 septembre partout au Canada. Il y a certainement un groupe près de chez vous… sinon, créez le vôtre! Aidez-nous à garder nos berges et rivages propres et salubres… et sans plastique!