Planet in Focus – Second Nature, ou l’évolution par le biomimétisme

Matthew Higginson, LEAF
Voyez d’autres comptes rendus de films présentés dans le cadre du festival de films Planet in Focus, parrainé par le WWF.
Peu importe comment on finira par les appeler, ces scientifiques suivent résolument une voie qui est loin d’être nouvelle, mais qui mènera néanmoins l’humanité à de nouveaux sommets d’intégration et de collaboration. Karl Hastrich est venu nous présenter le documentaire de Guy Lieberman, qui nous faire faire un bref survol de la discipline de prédilection de Janine Benyus – biologiste, auteure et nommée héroïne de l’environnement par la revue Time – et de son projet moteur, la promotion de ce qu’elle appelle l’économie circulaire du biomimétisme.
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Qu’est-ce que le biomimétisme? Janine Benyus jonglait avec ce concept depuis des années lorsqu’il a bien fallu lui donner un nom. En bonne biologiste, elle s’est donc tournée vers le grec, et a ressorti les racines bio – qui signifie vie – et mimesis – qui signifie imiter. Ces deux racines réunies forment très succintement ce que j’estime faire partie naturellement de la permaculture. Et avant que vous ne vous exclamiez « oh non, encore un autre truc compliqué », disons tout de suite que la culture permanente désigne la création d’un système pérenne dans lequel nous pouvons tous vivre, dont nous pouvons tous tirer des avantages et que nous pouvons tous soutenir – autrement dit, une manière de vivre qui est en meilleure adéquation avec la nature qui nous entoure. Peu à peu au cours de ce documentaire d’à peine une demi-heure, on se rend compte de la pertinence de l’idée de travailler dans le sens de la nature et de s’en inspirer plutôt que de simplement prendre ce qui nous plaît sans se préoccuper des conséquences. J’aime bien que l’on nuance le discours, car tout n’est pas noir ou blanc. Ce n’est pas simplement une question de ressources, mais, comme l’a déclaré David Suzuki – et deux fois plutôt qu’une – mais de la vie même qui supporte les systèmes en présence sur notre planète. Voilà une manière intelligente d’examiner la question.

Le documentaire nous emmène sur les traces de Janine Benyus, En Afrique du Sud, qu’elle parcourt pour retrouver la manifestation de l’interdépendance que connut déjà notre espèce avec son environnement afin de la faire revivre sous un nouveau jour. L’on nous montre un bâtiment construit au Zimbabwe selon le modèle de la termitière de manière qu’il arrive à réguler sa température sans climatisation, et du béton auto-nettoyant inspiré des feuilles de lotus! Ce voyage nous convie à redécouvrir ce que nous avons perdu collectivement.
Un des guides de Janine Benvus nous résume la situation en quelques mots – la forme idéale  (et totalement acceptable) de test sur les animaux! La nature a perfectionné ces systèmes au cours  de millions d’années, et l’on peut en effet se demander – face à toutes les innovations qui nous entourent – s’il est vraiment intelligent de chercher à réinventer sans d’abord écouter, regarder, comprendre ce que la nature nous propose? Le message de Janine Benvus est simple : nous avons plus de chances de survie comme espèce si l’on aborde la nature comme un professeur plutôt que comme un immense entrepôt mis à notre disposition. Simple, mais pas simpliste.