L’éveil à l’Arctique

 Frederic Hoffman, bénévole au WWF
L’équipe merveilleusement bigarrée de ce voyage regroupait des experts et de purs néophytes en matière de conservation de l’ours blanc, et pour plusieurs d’entre nous, c’était une première en territoire nordique.
Je m’estime privilégié – moi, étudiant en première année à l’université McGill de Montréal – d’avoir pu prendre part à ce voyage et d’apprendre tant de choses sur l’ours polaire de la bouche même de spécialistes reconnus mondialement, tout en côtoyant des chefs de file du milieu des affaires et en prenant part à des discussions très intéressantes, avec des gens allumés, sur l’avenir de notre planète, la nouvelle campagne de sensibilisation et tant d’autres choses encore.
À cela bien sûr se sont ajoutées la majestueuse présence des ours eux-mêmes, la beauté à couper le souffle de cette région peu fréquentée, la chance d’apercevoir des renards polaires et des harfangs des neiges, sans parler de l’extrême gentillesse des habitants de Churchill. Autrement dit, nous avons vécu une expérience inoubliable. Mais surtout, nous avons compris des choses importantes au cours de ce voyage, ce qui lui donne tout son sens.
Cette année, les glaces essentielles à la survie de l’ours blanc ne sont pas encore formées dans la baie d’Hudson, et les ours doivent attendre le long des côtes que se forme la banquise qui leur permettra d’aller chasser et de se repaître de la graisse de phoques dont ils ont tant besoin. À cette époque de l’année, les ours devraient être en train de festoyer et de s’en mettre plein la panse. Des recherches récentes menées à Churchill ont révélé qu’un ours adulte perd environ un kilo par jour en cette période d’attente, et de fait, nombre des ours que nous avons observés étendus dans la neige, étaient de toute évidence affamés. Les ours sont déjà obligés de jeûner pendant une partie de l’année – ce qui correspond également à la période où les ourses ont des oursons à la mamelle – alors ce sont de plus en plus les vraiment vigoureux qui survivent au jeûne prolongé que leur impose l’absence des glaces, et cela posera à plus ou moins court terme un problème de décroissement de la population.


Peter Ewin du WWF parle de la banquise en Arctique (C) WWF-Canada/ Riannon John
Voilà pourquoi les efforts c du WWF et de Coca-Cola arrivent à point nommé. Coca-Cola bénéficie d’une clientèle et d’une visibilité énormes et le WWF, d’une feuille de route impressionnante en Arctique et d’une renommée internationale. En mettant leurs énergies en commun pour lancer la campagne d’appel au soutien du public, WWF et Coke font un grand pas sur la voie de la protection de l’ours blanc, de sa toundra, et de l’ensemble du territoire de l’Arctique.