Rapport de l’ONÉ sur le forage extracôtier

L’ONÉ a réaffirmé sa politique de forage de puits de secours au cours d’une même saison.
Bravo!
La politique de forage de puits de secours au cours d’une même saison exige de toute entreprise souhaitant mener des activités de forage en Arctique qu’elle démontre qu’en cas de besoin, elle pourra forer un puits de secours pour reprendre le contrôle d’un puits en éruption, et « tuer » le puits avant l’arrivée de l’hiver. Cette politique est une saine précaution pour minimiser le risque qu’un déversement se poursuive pendant toute une saison hivernale en Arctique, ce qui serait catastrophique pour l’environnement marin.
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les grandes sociétés pétrolières voulaient voir l’Office abandonner cette politique. Après tout, le gouvernement fédéral leur a accordé des permis d’exploration en mer de Beaufort, et elles veulent mettre la main sur le pétrole qui s’y trouve. Mais comme l’industrie pétrolière l’admet elle-même, le forage d’un puits de secours en pleine mer pourrait s’étendre sur deux ou trois saisons d’exploitation en Arctique. Le forage d’un puits de secours au cours d’une même saison serait impossible, à moins de forer simultanément un deuxième puits au cas où, une dépense qu’elles préféreraient bien sûr éviter.
Pourquoi alors le gouvernement fédéral donne-t-il à ces entreprises des permis d’exploration en pleine mer de Beaufort? Bonne question.
Si vous voulons éviter que se produise au Canada une catastrophe semblable – ou pire encore –  à celle provoquée par BP dans le golfe du Mexique, nous devons insister sur une méthode extrêmement prudente à l’exploitation pétrolière extracôtière dans le Nord canadien. Ainsi, la société pétrolière qui ne peut garantir le forage d’un puits de secours au cours d’une même saison devrait tout simplement se voir refuser le permis de forage. S’il y a un domaine où la sécurité ne doit pas être négligée, c’est bien celui-là.

(C) Garde côtière des États-Unis
D’aucuns ont exprimé leur inquiétude devant l’ouverture dont fait preuve l’ONÉ en matière de méthode de rechange au forage d’un puits de secours. Selon moi, l’ONÉ a raison. En effet, si l’industrie peut démontrer que son approche ou sa méthode de rechange est aussi efficace, sinon plus, pour protéger l’environnement, pourquoi pas? Cela étant dit, nous n’avons rien entendu au cours des audiences de revue du dossier arctique réalisé par l’ONÉ et portant sur le forage extracôtier à Inuvik, indiquant que l’industrie a effectivement une solution de rechange plausible à proposer.
La position ferme exprimée par l’ONÉ en maintenant sa politique de forage d’un puits de secours au cours d’une même saison dit l’engagement de l’Office à protéger l’environnement et les gens qui en dépendent. Encore une fois, Bravo!