Nous faisons tous partie d’un même réseau de vie

J’ai vécu la plus grande partie de ma vie sur la côte Nord de la Colombie-Britannique, qui fait partie de moi, de ce que je suis. Je viens de la communauté de Gingolx, également appelée Kincolith, un des quatre villages Nisga’a dans la vallée Nass, un lieu qui dégage une incroyable sérénité. Le gouvernement Nisga’a s’est joint récemment au mouvement d’opposition au projet d’oléoduc Northern Gateway de la société Enbridge. Ce ralliement à un mouvement croissant est motivé par le souci sincère pour le sort de notre terre et de nos cours d’eau, qui nous nourrissent aujourd’hui et doivent continuer de le faire à l’avenir. Je suis reconnaissante à ma Nation de prendre position aux côtés de tous les opposants à ce projet, et d’affirmer ainsi son désir de protéger et assurer l’avenir de cette côte. Je crois quant à moi au pouvoir du nombre, au pouvoir de l’unité.
La vie des communautés côtières témoigne de la richesse du territoire et du sens profond d’appartenance de ses habitants à leur terre. J’apprécie que nous tous qui vivons sur la côte puissions toujours profiter de l’abondance des produits que nous tirons de la générosité de la mer, source essentielle de vie pour un grand nombre d’entre nous.

© Mike Ambach – Skeena River
J’ai écouté dernièrement les audiences de la Commission d’examen conjoint, et j’en retiens le message commun qui est envoyé non seulement à la Commission ou à Enbridge, mais également à tous ceux qui seront touchés, et dont les vies seront bouleversées, par le projet d’oléoduc traversant un immense territoire vierge pour se rendre sur la côte Nord de la Colombie-Britannique.
Aussi devons-nous collectivement, ce qui englobe vraiment tout le monde, prendre position et affirmer haut et fort notre inquiétude – à l’égard les uns des autres, de nos familles, de nos communautés et surtout, de notre région côtière –  face aux impacts potentiels de ce projet d’oléoduc sur la forêt et la zone marine du Grand Ours, et sur notre vie à tous.
Selon moi, il n’y a pas que les communautés autochtones vivant des ressources marines qui sont concernées, mais bien tous les Britanno-Colombiens dont la subsistance est liée à ces ressources – que ce soit en mer ou sur terre. Il n’y a aucun doute à avoir sur la pertinence de vouloir défendre le territoire que l’on habite. Le message est très clair : nous, peuple de la côte Nord de la C.-B., nous logeons tous à la même enseigne en ce qui touche à la protection de notre avenir.
Les risques liés à ce projet sont énormes, et aucun montant d’argent ne pourra jamais rattraper ce que l’on risque de perdre. Bien sûr, le potentiel de développement économique et d’emploi peut sembler attirant, mais rien n’est garanti. À long terme, qu’est-ce que cela signifie si la terre est morte, l’eau polluée et les ressources épuisées? L’argent, ça va et ça vient, mais la terre, l’eau et les ressources ne sont pas un produit jetable après usage.
Nous ne formons qu’un seul et même réseau de vie, reliant terres et mers et toutes les formes de vie qui les habitent. C’est maintenant qu’il faut agir, nous regrouper pour assurer un avenir aux générations futures, veiller sur notre Terre mère – faune, vie marine, forêts. Voilà notre position : nous sommes en faveur de toute la beauté et la richesse de ce territoire, et en faveur de « notre » mode de vie sur la côte. Je tremble à l’idée des dégâts irréparables que causerait un déversement de pétrole dans ce territoire extraordinaire. C’est ici que nous vivons, comment peut-on envisager de mettre notre lieu de vie à risque?
Je vous invite tous à prendre le temps d’aller écouter la diffusion en ligne des audiences de la Commission d’examen conjoint. Vous y entendrez de nombreux intervenant parlant d’une seule et même voix en faveur de la défense et de la protection de notre territoire côtier. Chacun a son point de vue, son histoire à partager, et tous croient à un avenir durable.
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