Document fédéral de mauvais augure pour les espèces en péril

Et du faucon pèlerin, du petit duc maculé et du petit crapaud de l’Ouest. Si je vous parle aujourd’hui de cette ménagerie de bêtes à poils, à plumes et à nageoires, c’est que toutes ces bêtes ont une chose en commun –  elles sont toutes des espèces en péril, et leurs chances de survie viennent d’en prendre un coup.


Rorquals à bosses (Megaptera novaeangliae) dans le chenal marin de Douglas, en Colombie-Britannique. © Tim Irvin / WWF-Canada
Désolée, j’avais dit que je ne parlerais pas de réglementation. Mais en fait, c’est le sujet de ce blogue. À ma décharge, avouez qu’il est difficile ces temps-ci de parler de la faune qui est au cœur de notre travail sans aborder la question des révisions à la réglementation qui rendent notre boulot plus difficile… et plus nécessaire que jamais.
C’est que dans une lettre qui vient tout juste d’être connue publiquement, on apprend qu’il y a deux ans, des scientifiques du ministère fédéral des Pêches et Océans ont informé Environnement Canada que le projet d’oléoduc Northern Gateway menacerait 15 espèces en péril de la région. Des espèces comme le caribou, le petit duc maculé et le crapaud de l’ouest , qui figurent déjà sur la liste des espèces visées par la Loi sur les espèces en péril du Canada. Si cette lettre avait tenu compte du risque que pose le passage prévu de grands pétroliers (ce dont d’autres documents fédéraux tiennent compte, apparemment), la liste des espèces menacées par ce projet aurait été plus longue encore, et aurait compris notamment les baleines, loutres de mer et poissons.
Or, si nous disposons de lois comme la Loi sur les espèces en péril, c’est bien parce qu’il y a péril. Et l’une des raisons de cette loi est bien de sonner l’alarme lorsqu’un projet de « développement » – ou toute autre activité humaine – menace le rétablissement d’espèces qui luttent pour leur survie. Mais en adoptant le projet de loi C-38, notre Parlement a considérablement affaibli sa propre réglementation. En effet, la loi sera désormais édulcorée, et plus facile à contourner. Et par conséquent, les espèces en péril – et encore plus menacées maintenant par des projets d’oléoducs et de pétroliers qui traverseront les mers – ne peuvent plus compter sur notre gouvernement pour les protéger. En tout cas pas comme il l’a déjà fait.
Autrement dit, le petit duc maculé et le rorqual à bosse, le caribou et la loutre de mer devront plus que jamais compter sur nous. Et sur vous!
Alors ne parlons pas de réglementation, et parlons de nous et de notre connexion aux espèces auxquelles nous tenons. Prenons conscience que ces espèces ont besoin de nous aujourd’hui comme jamais. Et relevons ensemble le formidable défi de veiller à leur protection. Après tout, les protéger elles, c’est aussi nous protéger nous.
Joignez votre voix à la nôtre pour prendre la défense des espèces en péril dans la région du Grand Ours. Devenez vous aussi un Citoyen pour la protection du Grand Ours. Aidez-nous à réécrire l’avenir.