La Colombie-Britannique n’est pas à vendre – la première ministre Christy Clark passe à côté de la question avec sa juste part de dollars

WWF-Canada s’est joint aujourd’hui à divers groupes de citoyens pour rencontrer des journalistes et leur démontrer que la position de la première ministre Clark au sujet des redevances de l’oléoduc est complètement à côté de la question en ce qui concerne l’inquiétude de la Colombie-Britannique à l’égard de l’oléoduc Nothern Gateway. Ce n’est pas une question d’argent, simplement il n’y a pas de place pour un oléoduc ici. Et cette opposition gagne du terrain depuis le dernier déversement de pétrole en date, celui de vendredi dernier au Wisconsin.

J’étais heureuse de partager le podium avec le grand chef Stewart Phillip, de l’union des chefs amérindiens de la C.-B., David Anderson, ancien chef du parti libéral de la C.-B. et ancien ministre fédéral de l’Environnement, Jennifer Rice, conseillère municipale de Prince-Rupert, et Josh Paterson, avocat-conseil à la West Coast Environmental Law Association.
Tous les intervenants lors de cette conférence de presse très courue ont convenu d’une chose, c’est qu’il faut stopper le projet Northern Gateway.
J’ai pour ma part déclaré que nous ne pouvons pas mettre en péril nos baleines, nos saumons et nos ours. Nous ne pouvons nous permettre de mettre en péril des sources d’eau douce et des océans florissants dont sont tributaires les économies locales. Tout oléoduc est susceptible de fuir un jour ou l’autre, et c’est précisément pour cela que l’on ne veut pas exposer la région du Grand Ours à un tel risque. Nous continuerons de travailler pour qu’à l’entente de gestion du territoire et de la forêt naturelle s’ajoute un plan de protection écosystémique pour la zone marine du Grand Ours, et que soit confirmée la protection des rivières sauvages, des habitats des poissons et des espèces en péril de la région.
Les cinq conditions posées par la C.-B. à un appui éventuel au projet Northern Gateway ont été dévoilées la semaine dernière, juste avant le plus récent déversement de pétrole. Parmi ces conditions figurait la demande d’une juste part des avantages fiscaux et économiques de projets entourant du pétrole lourd, soit des bénéfices à la hauteur des risques assumés par la province. Mais plutôt que de mettre un prix de vente à la province pour lui imposer un oléoduc dont les Britanno-Colombiens ne veulent pas, la première ministre devrait faire la promotion de notre leadership en matière d’énergie et de notre plan détaillé d’action en matière de climat (en anglais seulement). Le gouvernement de la Colombie-Britannique est le seul au Canada qui ait adopté une taxe sur le carbone, et qui fonctionne – les émissions de gaz à effet de serre ainsi que la consommation d’énergie sont en baisse dans la province. Nous avons également des cibles audacieuses d’émissions de GES fixées par la loi, et qui exigent une réduction de 33 % des GES d’ici 2020. Le plus récent rapport de la province (en anglais seulement) sur le bon fonctionnement de ce programme a été publié il y a à peine quelques semaines et il démontre que les émissions de GES en Colombie-Britannique ont effectivement baissé de 4,5 % entre 2007 et 2010. Et en 2010, le secteur public de la province s’est démarqué en devenant le premier en Amérique du Nord – et peut-être dans le monde – à réaliser la carboneutralité.
Enfin, des experts déclaraient dans une lettre d’opinion publiée dans le New York Times du 4 juillet dernier que la Colombie-Britannique a adopté la meilleure politique climatique à ce jour dans le monde (article en anglais). Voilà une nouvelle qui donne davantage envie de célébrer!