Une annonce du fédéral qui confirme nos appréhensions quant à la portée de la loi C-38

Hier, en plein vendredi après-midi, alors que plusieurs d’entre nous se préparaient à profiter des beautés de notre nature durant le weekend, le gouvernement fédéral, lui, était en train de faire table rase de la protection de nos pêcheries, de notre faune, de nos forêts et de nos océans.
Il y a quelques mois, le Fonds mondial pour la nature appelait les citoyens du Canada à prendre la mesure des dispositions imbriquées dans le projet de loi C-38, le fameux projet de loi mammouth soi-disant budgétaire du gouvernement fédéral. Nous avions souligné les amendements déplorables à la Loi sur les Pêches, le recul des mesures de protection des espèces menacées, et l’affaiblissement du processus d’évaluation environnementale. Et nous avions prédit que tout cela paverait la voie aux pétrolières pour construire des oléoducs et envoyer des pétroliers dans la zone marine du Grand Ours, un de nos derniers joyaux écologiques.

Vue aérienne d’un ours Kermode traversant un fossé sur un tronc d’arbre dans la forêt du Grand Ours, Colombie-Britannique

Au cours des dernières semaines, on a assisté au Canada et aux États-Unis à plusieurs désastres qui nous rappellent que les déversements de pétrole sont inévitables, et que les technologies actuelles sont complètement impuissantes à les prévenir, à nettoyer les dégâts, et à restaurer les écosystèmes détruits. À la lumière de telles catastrophes, on serait en droit d’espérer voir nos dirigeants resserrer la réglementation, adopter des normes environnementales plus strictes, et admettre que certains lieux sont trop précieux pour qu’on puisse avoir même l’idée de les mettre à risque.
Or, que voyons-nous? Le contraire! Hier, le gouvernement fédéral a confirmé les dispositions de son évaluation environnementale tronquée du projet d’oléoduc Northern Gateway. Le gouvernement a annoncé candidement que le processus sera accéléré, qu’il se déroulera sur la base de critères environnementaux très étroitement délimités, et que la Commission d’examen n’aura même pas le pouvoir de renverser le projet pour des motifs environnementaux.
Alors, comme nous l’avions prévu plus tôt, notre boulot – et le vôtre – vient de devenir à la fois plus difficile et plus essentiel. Nous devons tous nous rallier pour défendre l’avenir de la région du Grand Ours, l’un de nos trésors écologiques d’importance mondiale, que les mesures annoncées aujourd’hui menacent de saboter.
Cette fin de semaine, sortez admirer les paysages et les lieux sauvages que vous aimez, et prenez un instant pour penser à la façon dont ces lieux – et nos écosystèmes d’importance mondiale, comme la région du Grand Ours, nous définissent tous, citoyens de ce pays.
Et surtout, surtout, ne laissez pas ce moment passer à l’oubli. Joignez votre voix à la nôtre pour défendre ce lieu unique et mener cette importante lutte. Passez le mot aux gens que vous connaissez pour que tous sachent ce qui se passe. Et si vous n’en êtes pas déjà, joignez-vous aux Citoyens pour la protection du Grand Ours. Choisissons ensemble un avenir digne de ce nom pour notre pays.