Les aventures de l’Arctic Tern vers le Dernier refuge de glace – du 14 au 20 juillet

Ayant un peu d’avance sur le programme, l’équipage en profite pour faire quelques arrêts utiles, mais aussi agréables. Des noms comme « Arfertuassuk » ou encore « Nugssuaq » sont à première vue imprononçables, mais pas le choix, il y en a plein la carte! Nous devenons donc des apprentis en groenlandais. Et croyez-moi, ça vaut le détour. Tous les membres d’équipage tentent de prononcer le même mot, mais ça ne donne pas du tout la même chose !

Chaque escale effectuée nous a permis de découvrir un visage différent de ce pays incroyable : Godhavn est d’abord un petit port bien enclavé au sud de l’ile Disko. Arrivée le soir, la tranquillité de cet endroit nous frappe, les habitants vivant surement au rythme des quelques discrètes baleines à bosse et des icebergs qui arrivent depuis le « Jakobhavn icefjord » et rejoignent la mer. Notre ami le brouillard était encore à ce moment-là toujours de la partie.

Vue de Disko

Belle journée pour étendre

Le lendemain, nous décidons de contourner l’ile Disko par l’est, pour rejoindre Ilulissat et aller voir ce glacier mythique. Il est à l’origine en effet de près de 10 % des icebergs du Groenland, et est souvent considéré comme l’un des plus productifs de l’hémisphère nord. Nous ne sommes pas déçus. Ilulisat déjà en tant que village parait assez actif, beaucoup de gens dans les rues (proportionnellement à la population locale bien sûr!), quelques magasins ouverts (et pourtant nous sommes dimanche), quelques restaurants. Il est vrai que c’est quand même la troisième commune du territoire avec environ 4500 habitants. Notre capitaine étant déjà venu ici, il nous guide pour une petite randonnée (l’équipage était divisé au départ sur la direction à suivre – femmes d’un côté et l’homme de l’autre… – à  vous de deviner quel avis nous avons suivi, mais nous avons fini par trouver en tout cas !). Direction le bord du « Jakobhavn icefjord » : un panorama inoubliable! Des icebergs, des bergy bits, des petits glaçons, des blancs, des bleutés, des transparents et j’en passe, un champ de glace tellement compact, aucun doute, on est au bon endroit!

Depuis notre arrivée dans ce pays, nous découvrons aussi une nouvelle culture, une nouvelle langue, peu de gens parlent anglais, nous apprenons les quelques mots utiles permettant de dire bonjour ou merci en groenlandais. Je pratique mon « merci » à chaque fois que c’est nécessaire : ça s’écrit qujanaq et se prononce « Krou-Ya-Nak ». Une fois sur deux, ça fait bien rire la personne en face! Mais je ne désespère pas de m’améliorer! Nous finissons toujours par nous faire comprendre pour les choses utiles (plein d’essence, d’eau, trouver une épicerie, une douche, une laveuse, etc.). Les gens, ici, sont très accueillants et souriants, l’entraide est de mise dans ces villages isolés de bout du monde et chacun prend le temps de répondre à nos questions en utilisant un langage mi-anglais, mi-groenlandais, mi-langage des signes!

Le plus gros questionnement pour l’équipage a lieu au supermarché : des étalages entiers de viande et de poissons qui ont l’air tous aussi bons les uns que les autres, la pêche étant une partie importante de l’économie du pays. Seul hic : aucune idée de ce qui est marqué sur l’étiquette! « allatooq », « eqaluk pujuugaq » ou encore « Tuttu », à vous de choisir! (lien vers photo ‘Buying local foods’) (d’après notre compréhension, « phoque », « bœuf musqué » ou encore le nom d’un poisson fumé délicieux, mais le nom nous échappe encore à ce jour). L’équipage est partagé : Pascale a un faible pour la viande de phoque, Grant et moi-même votons définitivement pour le boeuf musqué. Notons également qu’il est très facile de trouver également ici de la baleine au menu.

Retour au bateau après ce précieux moment à Ilulisat, quelques heures de sommeil et c’est le départ pour le nord, via l’est de l’ile Disko. Une deuxième superbe journée, plein soleil (ce qui nous change!), et voilà l’Arctic Tern 1 en train de slalomer entre les icebergs. La côte de l’ile Disko est superbe, nous apercevons même la calotte glaciaire groenlandaise. La sortie de la Baie nous ramène un peu dans notre routine : vent de face et brouillard. Nous faisons donc un dernier arrêt avant Upernavik, à ‘Arfertuassuk’, un fjord long de 5 miles nautiques et qui nous offre un abri très calme pour la nuit.

Arrivée à Upernavik

Le 19 juillet, à 3 heures du matin, nous entrons finalement dans le port d’Upernavik! . La première partie de notre mission est accomplie, l’Arctic Tern est à bon port pour démarrer ses missions avec le WWF dans les prochains jours. L’équipage profite de ces moments pour finaliser la préparation, transformer le bateau depuis son mode « traversée et navigation au large à 3 personnes » dans sa version « navigation côtière a 7 équipiers ». Nous avons hâte de voir arriver nos 4 prochains intervenants avec lesquels nous nous dirigerons vers Qanaaq durant près de 14 jours.