Les conditions de la première ministre Clark entourant le projet Northern Gateway passent à côté de la vraie question

Comment la société Enbridge a-t-elle répondu aux critiques sévères exprimées à l’endroit de sa culture d’entreprise et de ses pratiques et mesures en matière de déversement de pétrole? Elle a fini par promettre un demi-milliard de dollars de plus en mesure de sécurité le long de son projet d’oléoduc Northern Gateway. En suggérant ainsi que cette promesse pourrait dissiper les inquiétudes qui ont été soulevées au sujet d’un éventuel déversement, la société Enbridge a démontré qu’elle est complètement à côté de la question, car elle ne répond absolument pas aux arguments de l’opposition considérable, et croissante, à ce projet en Colombie-Britannique.
Malheureusement, la première ministre Clark a fait semblable démonstration lundi dernier, en présentant les cinq conditions à un appui de son gouvernement au projet Northern Gateway. Elle aussi passe complètement à côté de la question.

Région marine du Grand Ours, Colombie-Britannique © Andrew S. Wright / WWF-Canada

Nous n’avons jamais suggéré qu’il faille augmenter la capacité de réaction à un déversement catastrophique de pétrole dans nos rivières ou sur nos côtes. Nous n’avons jamais suggéré que les redevances offertes à la province n’étaient pas suffisantes. Notre position a toujours été claire : la région du Grand Ours sur la côte nord de la Colombie-Britannique n’est pas un endroit pour un oléoduc de pétrole brut ni une route de pétroliers. Pas aujourd’hui, pas demain, et pas pour tout l’or au monde.
La région du Grand Ours est l’un des endroits les plus riches et productifs sur le plan biologique dans le monde. Le Grand Ours est l’un des derniers endroits sur la planète où subsistent, et se côtoient, une forêt pluviale côtière tempérée, de grandes rivières sauvages et de florissantes zones marines froides. Les populations de saumon du Pacifique y abondent, et la région est l’habitat essentiel de plusieurs espèces en péril – épaulard, baleine à bosse et rorqual commun. Les forêts, rivières et zones marines sont essentielles aux communautés côtières et aux Premières Nations, qui y trouvent à se nourrir et dont le mode de vie en est indissociable. L’immense capital naturel de cette région soutient une économie diversifiée – des dizaines de milliers d’emplois pour des gens de chez nous et des milliards de dollars annuellement. Au cours des dernières décennies, la région s’est muée en un modèle de conservation et de développement économique durable reconnu aujourd’hui partout dans le monde.
Selon nous, la question est de savoir dans quelle province et quel pays nous voulons vivre. Nous, Citoyens pour la protection du Grand Ours, appelons de tous nos vœux l’élaboration d’une stratégie énergétique réfléchie et tournée vers l’avenir, qui ne mettra pas en péril les joyaux écologiques de notre territoire. Nous réclamons une stratégie énergétique qui protège notre héritage naturel, qui respecte nos valeurs traditionnelles d’équité et d’ouverture, qui protège les emplois des gens d’ici, et veille aux intérêts de tous les habitants de ce pays, aujourd’hui et demain.
Nous pressons notre première ministre de se joindre à nous et à la grande majorité des Britanno-Colombiens, pour mettre fin définitivement à tout projet d’oléoduc et de pétroliers sur la côte nord de la Colombie-Britannique et dans la région du Grand Ours.