Students on Ice – la garde côtière canadienne à la rescousse!

Écrit par Carolyn Dawe
Vendredi, 48 heures après le départ prévu nous sommes toujours là. Notre expédition est sérieusement menacée, et les glaces continuent de s’accumuler dans la baie Frobisher, ce qui rend complètement illusoire toute tentative de rejoindre notre bateau. Mais on nous annonce que la garde côtière canadienne a reçu l’autorisation de prendre à son bord toute notre équipe pour nous mener à notre bateau.

Alex Taylor souligne avec joie l’embarquement à bord du NGCC Des Groseilliers

Je n’aurais jamais imaginé que la logistique serait aussi élaborée pour transporter 116 personnes et leurs bagages à bord du navire de la garde côtière canadienne. Le transfert de notre équipe a commencé par bourrer, à partir de 19 h, à marée haute – les premiers passagers en survêtements protecteurs sont montés à bord d’une barge qui a entrepris de se frayer un chemin à travers un champ de glace. Trois heures plus tard, nous étions tous à bord du brise-glace Des Groseilliers, qui a entrepris le trajet jusqu’à notre bateau. Ce n’est que vers 23 h que nous avons pu sauter dans des zodiacs pour le dernier bout du trajet. Enfin, à 0 h 30, nous étions tous sains et saufs à bord de « notre » bateau et pouvions nous installer en prévision de la prochaine semaine.
Ce n’est que le lendemain que nous avons mesuré l’ampleur – et l’importance – de la démarche. Il est évident que si la garde côtière n’était pas venue nous aider si généreusement, nous n’aurions peut-être pas pu rejoindre notre bateau à temps pour mener à bien notre expédition. En plus, l’équipage et le capitaine du Des Groseilliers nous ont accompagnés le lendemain pour nous ouvrir les glaces et nous permettre de sortir sains et saufs de la baie Frobisher.

Le BGCC Des Groseilliers

Pour nous, les glaces ont représenté un « simple » problème de logistique, mais j’ai compris l’impact qu’elles peuvent avoir sur la vie des habitants d’Iqaluit et des autres communautés nordiques. Les cargos ne disposent que d’une courte période chaque année pour venir approvisionner ces communautés, et qu’il s’agisse de nourriture, d’appareils, d’autos ou de quelque autre bien, tout coûte beaucoup trop cher à faire livrer par avion, alors les produits de base sont souvent livrés par bateau une fois par année… il faut être prévoyant!  Le cargo de ligne attendant avec notre bateau que reculent les glaces était un tel bateau de livraison, chargé de produits destinés à des gens qui les attendent depuis des mois, voire une année entière.
Nous ne savons pas si les glaces ont enfin quitté la baie Frobisher, mais nous savons notre chance que la garde côtière ait fait ce « détour » pour venir à notre rescousse et nous permettre d’entreprendre enfin notre périple!