L’Homme laissera-t-il les requins survivre?

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) vient de publier un nouveau rapport (en anglais seulement) sur le statut des requins d’Amérique du Nord et leurs cousins les raies et les chimères. Les perspectives ne sont pas très reluisantes, mais pas seulement pour ces espèces, pour nous aussi.
Les requins et leurs cousins jouent un rôle très important dans l’écosystème marin. Au sommet de la chaîne alimentaire et grands prédateurs, habitants des riches fonds marins ou filtreurs liés au cycle nutritif, ils sont essentiels au maintien de l’équilibre des mers, ce qui comprend ce que nous mangeons et ce dont nous avons besoin. L’on compte environ 30 espèces de requins dans les eaux canadiennes, et plus de la moitié d’entre elles figurent sur les listes de l’UICN des espèces à divers degrés de risque de disparition. Cette situation est complètement inacceptable, pour les requins et pour nous.

(C) Brendal Davis, WWF-Canada

Nous devons maintenant plus que jamais veiller à prendre soin de nos populations de requins. Plus particulièrement, nous devons nous attaquer sérieusement au problème de la prise accessoire des requins par les bateaux de pêche commerciale, afin que les requins capturés et remis à l’eau ne soient pas indûment blessés et qu’ils survivent à la remise à l’eau. Voilà pourquoi le Fonds mondial pour la nature a démarré un programme de collaboration avec les pêcheurs pour les aider à adopter des pratiques responsables et à réduire l’impact de leurs activités sur ces espèces, et bien d’autres encore.
Dans le cadre d’un de nos récents projets, nous avons travaillé avec des pêcheurs commerciaux et récréatifs à l’élaboration de pratiques exemplaires en matière de capture, de manipulation et de remise à l’eau. L’un des grands mythes au sujet des requins veut qu’ils soient extrêmement robustes, et pratiquement indestructibles. Il est vrai qu’ils ont l’air puissants, mais ils ne le sont pas tant que ça, et surtout lorsqu’ils se retrouvent hors de l’eau. Le requin n’a pas de squelette et son « ossature » est faite d’un cartilage mince et léger, ce qui rend ses organes très vulnérables. Il est donc très facile de le blesser gravement en le serrant trop fort ou en le laissant trop longtemps pendu au bout d’un hameçon.
C’est en collaboration avec Art Gaetan, pêcheur d’agrément qui taquine le requin depuis 20 ans, que nous avons mis au point des méthodes pour montrer la manière appropriée de capturer un requin et de le manipuler sans lui faire de mal. Tout au long du mois d’août, des membres de l’équipe de WWF-Canada seront présents dans les divers tournois de pêche au requin en Nouvelle-Écosse, pour montrer aux chefs de pêche les meilleures manières de manipuler le requin. L’objectif de cette intervention est bien sûr d’arriver à ce que les requins mis à l’eau soient en état de survivre.
Nous pouvons et nous devons faire davantage pour protéger cette extraordinaire et importante espèce. Le sort de nos océans dépend en partie de la capacité pour des espèces comme le requin de survivre et s’épanouir et, ce faisant, maintenir l’équilibre et la vie dans ces immenses territoires marins.
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