Le VÉ : une expérience concluante selon Robert Cadieux

Ce père de deux adolescents et directeur, environnement et développement durable chez Pratt & Whitney Canada, songe d’ailleurs aujourd’hui à se départir de son véhicule de marque Jetta TDI qui demeure le plus clair du temps stationné devant la maison. Il n’y a que pour l’occasionnel trajet de longue distance que la famille s’en sert, comme pour un prochain voyage à New York.
« Nous avons atteint l’objectif que nous nous étions fixé pour 2012 de ne pas consommer plus de 300 litres de carburant avec la Jetta et nous l’atteindrons encore certainement en 2013 », affirme M. Cadieux.
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Monsieur Robert Cadieux et sa i-Miev de Mistsubishi (c) Robert Cadieux
Monsieur Cadieux a adhéré au projet pilote d’Hydro-Québec et a pris possession d’une i-Miev de Mitsubishi en décembre 2011. Il ne retire que du positif de son expérience. Pragmatique, il détaille les avantages et répond méthodiquement aux questions qui portent sur l’inquiétude première des gens à l’égard des VÉs : l’anxiété relative à l’autonomie de la batterie.
« On devient très vite compétent pour évaluer l’autonomie dont nous avons besoin pour différents trajets, explique-t-il. C’est simplement une question de planifier ses déplacements. Personnellement, après trois semaines d’utilisation de mon VÉ, je savais déjà exactement combien de barres au compteur j’avais besoin pour tel ou tel déplacement. Et puis je trouve toujours une façon de me brancher entre mes déplacements. »
Monsieur Cadieux bénéficie de la possibilité de se brancher à une borne de 220 volts au travail. Et comme le circuit électrique s’étend toujours de plus en plus, il sait qu’il peut se brancher aux endroits où il se rend faire ses courses, le temps nécessaire pour avoir assez de courant pour poursuivre son trajet.
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(c) Robert Cadieux
Présentement, les voitures électriques prennent environ 6 heures pour se recharger entièrement sur un courant de 220 volts, et environ le double sur une prise régulière de 115 volts. Toutefois, la vitesse de recharge s’améliore au gré des nouveaux modèles, de même que l’autonomie de la batterie.
Pour un propriétaire de VÉ, le plus important et visible des avantages est le faible coût d’utilisation comparé à un véhicule à essence. On peut recharger son véhicule pour 2,50 $ seulement et il n’y a pas de changement d’huile ou d’autres fluides. Une inspection annuelle suffit normalement à s’assurer que le véhicule est en état. On change les pneus, on met du lave-glace et le tour est joué. Cela représente une économie majeure de carburant et de main-d’œuvre.
« Pour l’instant, le seul inconvénient réside dans le fait qu’il n’y a pas ou peu de stations de recharge rapide de 400 volts entre milieux urbains, comme entre Montréal et Québec. », détaille monsieur Cadieux.
Alors, s’il n’y a que des avantages, ou presque, pourquoi les gens sont-ils toujours réticents à adopter le véhicule électrique? Selon Robert Cadieux, parce que les gens sont naturellement craintifs devant la nouveauté et ont tendance à n’en retenir que les inconvénients. Il met en lumière les avantages du VÉ grâce à une analogie de son crû :
« Imaginons que ce soit le contraire, que tout le monde roule à l’électricité et qu’on invente une automobile ayant une autonomie de 450 km et qui roule à l’essence, explique Monsieur Cadieux. Les gens qui voudraient se convertir réaliseraient alors rapidement les nombreux inconvénients de rouler à l’essence : on ne peut avoir une borne de recharge chez soi, on paie l’essence beaucoup plus cher, on pollue l’environnement. »
Il est en effet difficile de résister à ces arguments.