Alain St-Yves, un pionnier de la voiture électrique, nous raconte son histoire inspirante

Par Alain St-Yves , conducteur de voiture électrique depuis 15 ans
Mes convictions
Pionnier sur nos routes en véhicule électrique depuis 1998, c’est à cette époque que j’ai converti une camionnette « verte » à l’électricité. J’étais convaincu qu’on n’avait pas besoin d’essence pour se rendre au travail au quotidien. En 2013, ce « véhicule vert » est toujours sur la route et en possession d’une autre propriétaire de la région de Montréal. Pour ma part, depuis 2004, c’est un modèle GM Cavalier électrique, également de conception artisanale, que j’utilise au quotidien pour mes déplacements. Au cours des années, plusieurs reportages ont été réalisés concernant mes réalisations, l’information est d’ailleurs disponible sur mon site Internet : https://sites.google.com/site/vehiculevert/

École de la Riveraine 1École de la Riveraine, St-Zotique, 2007. Année du premier « Ralley énergie alternative d’où le numéro 15 et les inscriptions de commanditaires sur la voiture. (c) Alain St-Yves

La batterie miracle…
Dans ce domaine, on attendait les batteries révolutionnaires depuis plus d’un siècle et on est finalement parvenu à les fabriquer, ces fameuses batteries tant attendues. C’est la raison qui fait qu’on entend autant parler de voitures électriques depuis quelques années.  Techniquement parlant, ce sont ces nouvelles technologies qui permettent la révolution en cours dans le domaine des transports.
En 2011, à la suite de l’installation de batteries LFP ( lithium fer phosphate) dans ma voiture artisanale, j’ai eu l’impression de passer à la vitesse lumière. En fait, cela me permettait simplement d’obtenir des performances en vitesse et en accélération comparables à celles des voitures de série avec lesquelles on est habitué de fonctionner depuis des décennies. C’est avec fière allure que j’utilise maintenant la voie de gauche sur l’autoroute au lieu de celle de droite où j’étais habitué de circuler depuis 13 ans avec un poids de quelque 1000 lb de batteries au plomb acide.
L’hybride rechargeable ( communément appelé hybride branchable)
On parle déjà des lacunes de la voiture tout électrique. De même qu’avec l’essence, des téméraires tenteront d’aller chercher leur dernier kilomètre disponible ou négligeront de brancher leurs voitures pour finalement tomber en panne de batteries. La solution à ce problème est la voiture électrique à extension d’autonomie, ou hybride rechargeable, comme ce que nous offre la Chevrolet Volt. On appelle ces voitures des hybrides rechargeables, alors qu’on utilise généralement le mode électrique au quotidien, mais on peut continuer de rouler à l’essence pour recharger les batteries lorsqu’elles sont épuisées.  Le moteur thermique ne démarre automatiquement que lorsqu’il ne reste que 30 % de charge dans la batterie.
Et si vous êtes réticent devant l’obligation de brancher votre voiture tous les jours, laissez-moi vous dire que lorsqu’on a acquis cette habitude, on trouve cela plus facile et moins dérangeant que de bifurquer de sa route tous les 10 jours pour aller faire le plein à la pompe et payer la facture de l’essence.

L’autonomie de 500 km!
Certains attendent qu’on fabrique des voitures électriques d’une autonomie de plus de 500 km. Si on me donnait un tel véhicule, je diviserais la batterie en trois parties pour les installer dans trois véhicules. Pourquoi? Parce qu’à mon avis, rien ne sert de surconsommer les ressources en lithium comme nous l’avons fait avec le pétrole. La solution à nos problèmes est dans les compromis. Les 100 premiers kilomètres au quotidien pourraient être faits à l’électricité,  sans carburant fossile. Ensuite, l’utilisation d’un générateur embarqué, comme celui de la Volt, fournit l’énergie pour continuer de rouler.

Le concept de « Consommation globale »
Un concept que je tente de communiquer depuis des années est celui de la « consommation globale ». Avec un véhicule hybride rechargeable, on ne devrait plus parler de litres au 100 km. C’est plutôt de la consommation de carburant du mois ou de l’année selon l’utilisation de sa voiture dont il faudrait parler.  On n’a  pas besoin de carburant pour nos déplacements quotidiens, mais plutôt sur une base occasionnelle lors des plus longs parcours.   Alors que j’enregistrais quelques 2 litres/100 km avec les batteries au plomb, c’est maintenant sous les 1 l/100km que je  fonctionne sur une base annuelle  avec ces nouvelles batteries au lithium.
Nouveau défi depuis 2012
Quelques mots au sujet de mes activités en 2013. Début 2012, je laissais une carrière en maintenance industrielle pour m’impliquer à plein temps dans un projet de réduction de la consommation de carburant et de la pollution.
Bien qu’on se dirige vers l’électrification des transports, tout un volume de tracteurs routiers, d’équipements agricoles, d’engins de chantier et autres moteurs brûle du carburant et continueront de le faire encore longtemps.
C’est dans le cadre d’une certaine démarche scientifique que j’ai entrepris d’installer des dispositifs de « dopage à l’eau » des moteurs.  Mon nouveau site internet www.temsynergie.com témoigne de ces activités. L’automne dernier, c’est dans le secteur agricole que j’obtenais une certaine réussite. À la page « information/média », une première page du journal local souligne les résultats obtenus avec les moissonneuses-batteuses!
Moisonneuse Vandersmissen
Moissonneuse-batteuse équipée d’un dispositif de « dopage à l’eau » permettant d’économiser 15,5% ou 6 litres/heure de diesel (c) Alain St-Yves
Il me faut maintenant trouver les ressources financières nécessaires pour m’entourer d’une équipe pour continuer de vérifier/valider  ce procédé à court terme alors qu’on ne peut plus remettre à plus tard l’application de solutions technologiques qui respectent les critères d’un développement durable.
On me connaît pour mes qualifications multidisciplinaires. Il semble que ma vision, mon engagement il y a 15 ans dans le sens de la voiture électrique correspondent aujourd’hui à une réalité dans le domaine des transports. De même en 2013, je suis sûre qu’il y a encore beaucoup à faire et qu’il nous faut agir à court terme si on souhaite « tourner le dos à l’essence et à la pollution »
Alain St-Yves
www.vehiculevert.org
www.temsynergie.com