La source de mon projet Revolution

Rob Stewart, réalisateur et éco-guerrier
Dans toute révolution, dans le passé, ce sont les personnes les plus directement touchées par l’atrocité qui ont pris la rue pour faire changer les choses. Et cette fois, on parle des enfants. En 2050, nous serons confrontés à l’effondrement des écosystèmes à travers le monde, et les enfants d’aujourd’hui sont ceux qui pourront se battre demain, pour un monde meilleur.
Revolution-sharks
« On vous dit toute votre vie depuis que vous êtes un enfant,« Les requins sont dangereux. Vous êtes prévenus de ne pas vous aventurer trop loin dans l’océan. Mais enfin, vous êtes sous l’eau, et vous voyez la créature que vous avez appris à craindre. Et  cette créature est parfaite, et elle ne veut pas vous faire de mal, et c’est la plus belle chose que vous ayez jamais vue. »– Rob Stewart, Les Seigneurs de la mer
Je comprends cela parfaitement, car j’ai toujours aimé les requins, qui étaient pour moi les derniers dragons et dinosaures qui restaient sur la planète. En plus, ils sont énigmatiques – difficiles d’approche, très difficiles à comprendre, on ne sait que peu de choses sur eux. J’ai rencontré mon premier requin à l’âge de 9 ans, et alors qu’on m’avait toujours mis en garde contre ce dangereux prédateur, j’ai bien vu que c’est lui qui avait peur de moi. Pour l’amoureux de l’océan que j’étais déjà, cette rencontre a été la clef qui m’a ouvert tout un monde à explorer. Je n’avais plus peur de l’océan.
À l’âge de 20 ans, je suis allé aux îles Galapagos comme photographe de la faune dans le cadre d’un projet sur le requin-marteau. Je croyais aller admirer de majestueux requins évoluant sereinement dans leur milieu naturel, mais à la place, j’ai trouvé 100 kilomètres de ligne de pêche installée illégalement, et des centaines de requins morts ou mourants. Cela m’a tué. J’adorais les requins et j’avais l’impression d’assister à la mort de proches. Le choc a déclenché quelque chose chez moi, et j’ai su qu’il fallait que je fasse quelque chose pour que les gens aiment les requins, pour les aider à les voir d’un autre œil. C’est alors que j’ai décidé de faire Sharkwater.
Sharkwater a poussé 80 pays à interdire l’amputation des ailerons de requins et a sensibilisé les gens aux enjeux auxquels font face les requins, ce qui a mené à une action citoyenne à travers le monde pour protéger l’espèce. Mais pourquoi sauver le requin si notre mode de vie ne change pas et que nous menons la planète à l’effondrement? Car il n’est plus simplement question de sauver les requins, ou les océans. Il s’agit aussi de nous sauver, nous.
Sharkwater nous a appris qu’en éduquant les gens, en leur montrant  ce qu’il se passe, on leur donne envie de faire les choses correctement. Les gens sont prêts à se battre pour les requins et les écosystèmes. C’est là où j’ai trouvé ma motivation pour réaliser mon film Revolution. Mon espoir, c’est que lorsque les gens auront vu le film et appris ce qu’il se passe dans le monde, nous deviendrons tous moralement liés et nous nous engagerons à faire de meilleurs choix de vie.
L’essentiel est d’en parler. Il n’y a qu’un faible pourcentage de la population mondiale qui est au courant de la manière dont les choses se passent, or il faudra que tout le monde sache ce qui est en train d’arriver pour susciter un mouvement global de changement, provoquer la révolution que nous devons mener pour assurer un avenir plus radieux à l’humanité.
Nous avons tant d’habitudes qui détruisent les choses dont la vie humaine dépend. Par exemple, les pêcheries de crevettes gaspillent 85 pour cent de ce qu’elles ramènent à la surface – ce sont 54 milliards de livres de poissons que l’on gaspille ainsi chaque année tandis que des dizaines de millions de personnes meurent de faim. Nous devons réviser nos habitudes de consommation – être conscients de ce que nous achetons, d’où viennent les produits que nous achetons, ce que nous consommons, gaspillons et jetons. Et où vont tous ces produits que l’on jette, car ils se retrouvent bien quelque part. Par exemple, les plastiques contiennent des produits chimiques qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire et deviennent toxiques par effet bioaccumulatif, plus particulièrement chez les grands prédateurs comme les humains. Le corps de l’être humain moyen d’aujourd’hui contient environ une livre de plastique incorporé dans son tissu biologique. On pollue bien plus que l’environnement, on se pollue nous-mêmes, car ce que nous rejetons à l’extérieur nous revient à l’intérieur.
En 250 ans, nous avons bâti une civilisation qui est en train de détruire le monde dont elle dépend pour survivre. Cette civilisation est en train, littéralement, d’épuiser sa source de vie, et sa poursuite de la croissance économique se fait au prix de sa vie même. Nous pourrions opérer un changement radical, mais pour cela il faut que tout le monde sache ce qu’il se passe. Il ne nous suffira pas de rouler en voiture hybride, d’utiliser des ampoules éconergétiques, de recycler et d’adopter des politiques environnementales. Il nous faut une bonne révolution.
L’heure est aux  risques et aux rêves les plus fous. L’heure est à un changement radical du mode de fonctionnement de notre monde. Et pour y arriver, nous devons tous mettre la main à la pâte, nous devons tous évoluer, faire attention aux autres, aux autres espèces, aux écosystèmes. Nous devons intégrer ces notions, les faire nôtres au quotidien pour refaire de notre planète un lieu où il fait bon vivre, pour l’humanité et les millions d’espèces qui la parcourent avec nous. L’humanité – nos émotions et nos sentiments – c’est tout ce que nous avons. Une fois instruite de notre monde, notre humanité doit nous guider, nous mener à délaisser les activités qui détruisent la vie, et opter pour celles qui soutiennent la vie et les générations futures.
L’éducation est au cœur de la sauvegarde de notre avenir, et c’est pourquoi je voudrais que le plus de gens possible voient le film Revolution. Je vous invite à vous joindre à ma mission de susciter une révolution, car nous devons tous mettre l’épaule à la roue. Arrêtons-nous un moment pour réfléchir à ce que nous mangeons, comment nous dépensons, comment nous vivons. C’est là la question la plus importante de l’heure, les enjeux n’ont jamais été si sérieux, et jamais pareil enjeu n’a exigé un tel engagement de la part de nous tous. Mettons nos capacités et nos talents au service d’un changement pour la vie!
Ne vous laissez pas arrêter par le « je ne sais pas quoi faire ». Chaque geste compte! Et voilà l’occasion de chercher et trouver de nouvelles idées, des solutions audacieuses, et de les partager pour que le changement s’opère. Allumons notre enthousiasme, et nous pourrons tous ensemble faire de grandes choses.
Notre défi pour-changer-le-monde :
1. Allez voir la bande-annonce de Revolution au https://youtu.be/UxcophNGLdg
2. Envoyez la bande-annonce à toutes vos connaissances!
3. Suivez le cours de Revolution sur Facebook et YouTube :
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