Les jardins urbains : un Montréal plus vert

Écrit par Alexandre Duval, blogueur invité
Montréal est une ville connue à travers le monde entier pour son impressionnante scène culturelle, la vigueur de son centre-ville, ses innombrables endroits où sortir et manger ainsi que pour son réseau cyclable qui figure parmi les mieux développés de la planète. Mais Montréal est aussi une chef de file mondiale dans le domaine des jardins communautaires. En fait, la métropole du Québec comprend l’un des plus importants programmes d’agriculture urbaine qui soit avec pas moins de 25 000 mètres carrés de terres cultivables en plein cœur de la ville.
Un succès retentissant
Simplement définis, les jardins communautaires sont des terres vouées à l’agriculture urbaine qui sont divisées en petits jardinets cultivés de manière indépendante par les citoyens qui les louent. Autrement dit, chaque jardin regroupe plusieurs citoyens qui cultivent ce qu’ils veulent de façon autonome sur la portion de terre qui leur est assignée. Un espace de jardin communautaire peut être loué chaque été moyennant une somme modique remise à la ville – soit 10 $ pour une parcelle de trois mètres par six mètres – et une somme semblable au comité responsable de la gestion du jardin dans son ensemble.

Jardin deLorimier(c) Jardin communautaire De Lorimier, Montréal

En effet, chaque jardin communautaire de Montréal est géré bénévolement par un comité élu dont le rôle est essentiellement de s’occuper de tout ce qui découle de l’utilisation de l’espace communautaire et de l’attribution des jardinets aux nouveaux membres. Le succès de la formule est retentissant : le nombre d’espaces réservés aux jardins communautaires est passé d’un seul au moment du lancement du programme municipal des Jardins communautaires (en 1975) à 97 espaces aujourd’hui. Ce sont donc des milliers de Montréalais qui, chaque été, s’adonnent à la culture de fruits, légumes, plantes et fleurs en milieu urbain.
Les jardins communautaires offrent non seulement la possibilité aux citoyens de produire eux-mêmes une partie des denrées alimentaires qu’ils consomment, mais l’initiative contribue également à améliorer la cohabitation et l’animation de la vie de quartier en plus de combattre les îlots de chaleur. Le réseau des jardins communautaires de Montréal est atout indéniable de la ville et il surprend presque à coup sûr les touristes qui séjournent dans la métropole et qui voient des citoyens remuer le sol à quelques pas des meilleurs bars de Montréal et des hôtels du centre-ville!
Un autre volet de l’agriculture urbaine
Mais les jardins communautaires de Montréal ne sont qu’une facette de l’agriculture urbaine qui fleurit sur l’île. En effet, il existe aussi un réseau de jardins collectifs qui se distinguent des jardins communautaires par le fait qu’ils sont cultivés collectivement par un groupe de citoyens qui décident ensemble des espèces qu’ils feront pousser au cours de l’été et qui se partagent les tâches liées à l’entretien et à la récolte. Les jardins collectifs sont arrivés à Montréal à la fin des années 1990. Or, ils ont très rapidement pris leur envol au point où l’on compte désormais plus de 75 jardins de ce type.


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(c) Ismael Hautecoeur / Actioncommuniterre, Notre-Dame-de-Grâce, Montréal

Par leur organisation, les jardins collectifs contribuent à renforcer les liens de solidarité entre résidents des différents quartiers de Montréal en plus de faire la promotion de l’agriculture biologique. Plusieurs jardins collectifs ont aussi une vocation charitable, au sens où ils remettent gracieusement une partie de leurs récoltes à des organismes d’aide alimentaire qui sont situés dans les alentours. Qui eût cru que de faire pousser des tomates et des betteraves entre deux immeubles puisse vraisemblablement avoir un impact aussi positif sur l’environnement urbain et le plaisir de vivre en ville?

À propos de l’auteur
Alexandre Duval est un blogueur pigiste qui écrit notamment au sujet du tourisme à Montréal ainsi que de l’environnement.