Dernière heure – la police thaïlandaise saisit des éléphants au cours d’une opération de lutte contre le commerce illégal

La police thaïlandaise a mis la main sur une douzaine d’éléphants non enregistrés ou enregistrés illégalement, dans des camps de trois provinces du sud du pays, dans le cadre d’une vaste enquête sur la contrebande d’éléphants et des pratiques illégales relativement à l’authentification d’identité et de systèmes d’enregistrement.
Les éléphants ont été sortis des camps situés dans des lieux touristiques populaires auprès des visiteurs thaïs et étrangers. L’opération a démarré le mardi par le retrait de deux éléphants trouvés dans un camp de Ko Chang, dans la province de Trad. Les autorités ont ensuite saisi cinq éléphants à Phang Nga, sept autres à Phuket et deux à Krabi.
Cet effort interprovincial coordonné a été mis sur pied et mené de main de maître par la police thaïlandaise, la division des ressources naturelles et des crimes environnementaux, le ministère responsable des parcs nationaux, de la faune et de la conservation de la flore, et le ministère responsable des animaux d’élevage.

TRAFFIC© TRAFFIC

Le transfert des bêtes et les soins à leur prodiguer sont déterminés au cas par cas. On s’attend à ce que d’autres éléphants non enregistrés soient sortis d’autres camps dans quatre autres provinces au cours des mois à venir.
Les saisies font suite à la découverte de certificats d’identification d’éléphants émis pour des animaux ne résidant pas dans le lieu indiqué. La police croit qu’il s’agit d’éléphants sauvages capturés au Myanmar ou ailleurs, et passés illégalement en Thaïlande où ils ont été entraînés, transférés dans les camps, puis enregistrés plus tard au moyen de ces faux certificats.
La Thaïlande et le Myanmar sont tous deux membres de la CITES, qui interdit le commerce transfrontalier des éléphants.
La police affirme que les enquêtes préliminaires lui ont permis de découvrir neuf certificats douteux d’éléphants dans des camps du Phuket et de Phang Nga. La poursuite de l’enquête a permis de mettre au jour 69 autres faux certificats d’éléphants que détenaient chez eux deux hommes du district de Chaiyaphum. La police a lancé plusieurs mandats d’arrestation à l’égard de chacun de ces deux hommes.
La police a établi le lien entre un de ces suspects et tous les camps où elle a fait une descente ces derniers jours. Elle croit que les camps ont acheté de ce suspect  les certificats d’identité des éléphants saisis. Elle a également confirmé qu’au moins un propriétaire enregistré des animaux, dans le cas de Koh Chang, fera également l’objet de poursuites en vertu de la loi sur les réserves et la protection de la faune sauvage ainsi que de la loi sur les forêts.

TRAFFIC - police© TRAFFIC

La capture d’éléphants sauvages est interdite en Thaïlande depuis les années 1970, en vertu de la loi sur les animaux de trait relevant du ministère de l’Administration des provinces et du ministère de l’Intérieur, qui exige que les éléphants domestiqués soient enregistrés auprès du gouvernement à partir de l’âge de 8 ans.
Une fois enregistrés, ces éléphants sont présumés être des animaux commerciaux en vertu de la loi, et le propriétaire d’un animal a le droit de le vendre et de l’utiliser à son gré. Les certificats d’enregistrement ne sont habituellement émis que pour des animaux nés d’éléphantes domestiquées, mais le système n’exige pas du propriétaire qu’il présente la preuve que ses animaux sont nés en captivité.
Cette zone grise du système ouvre donc grand la porte au commerce d’éléphanteaux, que des criminels capturent dans la nature et font passer illégalement au pays, et font enregistrer comme éléphants domestiqués.
En 2009, le programme TRAFFIC faisait état de ce qu’au moins 240 éléphants vivants avaient été exportés illégalement du Myanmar à la Thaïlande via le Col  des Trois pagodes et autres passages terrestres. L’étude concluait également, sur la foi des déclarations inexactes ou incomplètes recensées dans la documentation exigée par la CITES, que plus du quart de tous les éléphants vivants exportés de la Thaïlande entre 1980 et 2005 l’avaient probablement été illégalement.
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