Les Virunga, un monde à l’autre bout du monde… mais combien proche de nous

Je l’avoue, il y a deux mois je ne connaissais même pas le nom du parc national des Virunga. Aujourd’hui, tandis que s’intensifie la campagne de sensibilisation d’urgence du WWF International afin de protéger ce joyau écologique d’Afrique contre la menace de l’exploration pétrolière, je vois tous les jours apparaître le nom des Virunga.
Tout comme la centaine de milliers d’autres personnes à travers le monde qui ont signé notre pétition pour freiner l’élan pétrolier qui menace ce parc, je suis inquiète pour l’avenir des Virunga. Ce parc est un endroit unique, qui abrite le quart de la population mondiale restante de  gorilles de montagne, une espèce au statut plus que précaire, et la plus grande diversité d’espèces de tous les parcs protégés du continent africain. Lieu d’une beauté inestimable et site d’une des plus grandes diversités dans le monde, source de bénéfices économiques et sociaux dont dépendent des cultures et des communautés entières.  D’ailleurs, l’UNESCO lui a attribué le statut de site du patrimoine mondial, preuve supplémentaire, s’il en fallait, de sa valeur. Or, tout cela est menacé par notre demande insatiable de pétrole.

Gorilles, parc national des Virunga, RDCUne maman gorille de montagne avec son bébé dans le parc national des Virunga, République démocratique du Congo
© Martin Harvey/ WWF-Canon

Les Virunga, un monde à l’autre bout du monde… mais combien proche de nous.
De fait, tout comme les Virunga, la côte du pays du  Grand Ours est un véritable joyau écologique mondial. Un lieu rare. Cette partie de la côte de la Colombie-Britannique est le lieu de rencontre de l’une des dernières forêts pluviales côtières tempérées intactes de la planète, et d’une mer parmi les plus productives dans le monde. Au kilomètre carré, cette région assure la subsistance de plus de vie – sous toutes ses formes – que pratiquement tout autre endroit sur Terre, et abrite des espèces rares et menacées – de l’immense rorqual commun au minuscule guillemot marbré.
Comme les Virunga, le Grand Ours est un lieu d’une extraordinaire beauté et d’une richesse de ressources qui ont assuré la survie de cultures millénaires et une économie moderne florissante. Le modèle de développement durable et responsable mis au point ici par les Premières Nations, les gouvernements fédéral et provincial, les sociétés forestières et les organismes de conservation a été récompensé à l’échelle internationale et a reçu le prix Don à la Terre du WWF International. Et, comme les Virunga, la région du Grand Ours est menacée par un projet qui transformerait cette région côtière en toile de fond de l’expansion de l’industrie pétrolière – dans ce cas précis, superpétroliers et oléoducs se partageraient le territoire.

oursons, région du Grand Ours, Colombie-Britannique, CanadaOursons grizzly (Ursus arctos horribilis) à l’abri des herbages du printemps, dans l’estuaire de la rivière Khutze, forêt pluviale du Grand Ours, Colombie-Britannique © Andrew S. Wright/ WWF-Canada

Je sais bien que nous mettrons un certain temps à nous « sevrer » du pétrole. Comme la plupart des gens, je ne suis pas prête à me priver d’un coup sec de tout ce que le pétrole me procure, directement ou indirectement – biens, services, activités pour moi et ma famille. Mais on ne peut plus nier l’évidence mise en lumière par les scientifiques, qui nous le disent clairement : il est grand temps de passer à l’action et d’opérer la transition qui nous détournera des combustibles fossiles.
Alors, travaillons à nous sevrer de notre dépendance au pétrole, et prenons position fermement pour protéger certains des endroits les plus précieux de notre planète. Joignez votre voix à celle du WWF pour freiner l’élan pétrolier.