Sur la voie des 600 000 véhicules électriques

Il y a un an, le WWF-Canada a mis en route son programme Transports de l’aVÉnir. Étant donné que près du tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Canada sont imputables au transport, troquer les véhicules traditionnels assoiffés de pétrole pour des véhicules électriques (VÉ) ferait une énorme différence dans la lutte aux changements climatiques. C’est pourquoi nous avons lancé une campagne pancanadienne de promotion des VÉ afin qu’il y en ait au moins 600 000 sur les routes du pays d’ici 2020.
Il est maintenant temps d’examiner les progrès d’avancement des VÉ au Canada. Voici donc notre tout nouveau rapport sur la question. La bonne nouvelle du jour? La multiplication des bornes de recharge.
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© WWF-Canada/James Carpenter
Le Circuit électrique d’Hydro-Québec a établi un partenariat avec les entreprises pour installer plus de 200 stations de recharge à travers la province. La Colombie-Britannique a également intensifié à la plaque d’une manière importante, l’installation de 475 en moins d’un an. Même les entreprises privées entrent en scène : l’an dernier, Sun Country Highway a installé plus de 200 nouvelles stations de recharge à travers le pays.
Avec plus de 1000 bornes de recharge publiques maintenant disponibles, les Canadiens peuvent recharger leur voiture au centre commercial, à la quincaillerie ou dans certaines aires de repos sur l’autoroute. Mais si le ratio du nombre de VÉ par station publique de recharge se compare à celui de la Norvège, cette dernière nous bat encore haut la main pour ce qui est du rapport entre le nombre de VÉ et le nombre de véhicules à essence sur les routes.
Il y a un peu plus de 4 000 véhicules électriques sur les routes canadiennes. C’est une augmentation de 148 % par rapport à l’année dernière, mais il s’agit encore seulement d’une petite fraction de tous les véhicules.
Pendant ce temps, la Norvège, dont la population n’est que le septième de la nôtre, compte 14 462 VÉ sur ses routes!
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© WWF-Canada/James Carpenter
Bien des Canadiens profitent déjà des avantages de ce passage à l’électricité. Mais si l’on veut que cette révolution du transport de l’aVÉnir décolle vraiment, il faut vaincre quelques obstacles. Il y a tout d’abord le prix et la disponibilité : les Canadiens doivent avoir accès à une vaste gamme de modèles de VÉ à prix abordable. Il faut aussi qu’il y ait un plus grand nombre de bornes de recharge afin que les conducteurs soient sûrs de pouvoir recharger leurs batteries n’importe où quand ils en ont besoin. Les services publics et les gouvernements, à tous les niveaux, doivent faire preuve de leadership en la matière. Enfin, il faut que se multiplient les occasions pour les Canadiens de se familiariser avec les VÉ et les avantages qu’ils offrent.
Notre objectif de 600 000 véhicules électriques sur nos routes d’ici 2020 est ambitieux, bien sûr. Et il y a des embûches en chemin, évidemment. Mais est-ce faisable? Assurément.
Et d’ailleurs, nous accueillons très favorablement la récente stratégie annoncée la semaine dernière par le gouvernement du Québec. Québec entend en effet investir 516 millions $ pour sa politique d’électrification. Parmi les projets annoncés, mentionnons le maintien des rabais à l’achat d’un véhicule électrique (VÉ), le déploiement de 5000 nouvelles bornes de recharge, particulièrement près des immeubles gouvernementaux et chez les employeurs, et le remplacement progressif de la flotte de véhicules du gouvernement par des véhicules électriques. Un projet d’introduction de 525 taxis électriques est aussi au menu. Au total, le gouvernement vise à introduire 12 500 nouveaux VÉ sur les routes du Québec d’ici 2017, soit six fois plus qu’à l’heure actuelle.
C’est exactement le genre de leadership dont nous avons besoin pour que le Canada devienne, à l’instar de la Norvège, un des chefs de file mondiaux en matière d’adoption des VÉ.
Vous pouvez télécharger le rapport complet ici.