L’Association des véhicules électriques du Québec se prononce aussi en faveur de la Stratégie du Québec sur l’électrification des transports

Par Simon-Pierre Rioux, Président de l’AVÉQ
Suite au dévoilement de la Stratégie d’électrification des transports de la semaine dernière, l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ) aimerait maintenant faire le point sur les avantages de ce projet.
L’AVÉQ a travaillé sur la stratégie d’électrification des transports depuis près de 5 mois lors des consultations publiques du MTQ et du MRN, et nous sommes heureux de constater que la grande majorité des recommandations que nous avions mis de l’avant ont été retenues. Notre vision depuis le début était de s’assurer que l’électrification des transports au Québec soit un projet de société grandiose, dont les Québécois pourront être fiers.
Ce qui a été présenté est un programme complet qui fera du Québec un leader mondial en électrification des transports, en supportant non seulement les Québécois qui veulent faire le choix d’une voiture électrique, mais offrira aussi un support à la recherche et au développement qui fera briller le génie québécois à l’étranger, en exportant des solutions de motorisation électrique extrêmement efficaces, à un coût très concurrentiel. On supporte aussi l’entreprise qui veut électrifier ses transports afin d’assurer les livraisons en émettant moins de GES.
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Et c’est là l’essentiel qui doit être retenu de cette stratégie: le gouvernement n’investit pas uniquement de l’argent public afin d’offrir un avantage à ceux qui décident d’acheter une voiture électrique. Comme l’ont expérimenté les pays qui ont procédé ainsi, il n’y a aucun retour sur l’investissement. On donne de l’argent pour électrifier l’auto-solo, mais on oublie les transports en commun, on ne réduit pas la congestion routière, et le plus gros émetteur de GES, le transport de marchandise, n’est pas touché par ces mesures. On se retrouve alors avec des critiques très négatives sur ces programmes d’incitatifs.
Il fallait donc aller au-delà d’un simple programme d’incitatif qui ne fait que dépenser les deniers publics.
Et c’est là le génie de cette stratégie: obtenir un retour sur l’investissement gouvernemental, en créant un pôle d’excellence en électrification des transports, à l’image de l’industrie du multimédia, des pharmaceutiques et de l’aéronautique qui font bonne figure au Québec. On veut non seulement garder l’argent gaspillée par les Québécois sur le pétrole dans notre économie (16 milliard $ par année) – donc de l’argent qui sera dépensé localement au lieu de sortir de la province – mais on veut promouvoir l’exportation de produits spécialisés en motorisation électrique vers les marchés extérieurs.
Le transport collectif et le transport des marchandises sont donc deux volets qui feront l’objet d’un financement plus important que le transport individuel, car les deux sont de grands producteurs de GES. Des exemples de projets d’électrification: autobus urbain, interurbain et scolaire électriques, trains et monorail, taxis, remorque de 18 roues électrifiée (pour les départs et accélérations), camion-tracteurs hybridés, moteur-roue SUMO pour transport lourd, camions-vidange… Mais le but n’est pas de simplement électrifier tous les modes de transport actuels, puisque la technologie ne permet pas présentement de le faire, mais bien de redéfinir comment et pourquoi on se déplace afin d’atteindre nos objectifs de réduction de GES. Si on examine entre autres le transport de marchandise, 37% des déplacements se font sans cargaison avec des camions qui consomment près de 50 litres de diesel par 100 km. Il faut produire des solutions plus intelligentes et les exporter à l’étranger.
Il faut donc être capable de voir bien au-delà des incitatifs sur l’auto-solo électrique pour une mince tranche de la population, pour apprécier l’étendue du projet de société qui se pointe à l’horizon, qui fera travailler toutes les sphères de notre économie, pour une planète qui a besoin qu’on limite nos GES et qui devient une priorité pour les pays industrialisés et en voie de développement. Les solutions présentées existent déjà au Québec, mais peu de PME ont les capacités d’exécuter les solutions développées. Les investissements du gouvernements permettront d’aller de l’avant avec des projets qui créeront les transports du futur, en s’assurant de la participation de partenaires industriels qui seront attirés par notre dynamisme en électrification des transports.
Pour l’auto solo, la vision de l’AVÉQ pour le Québec correspond à une voiture électrique par foyer possédant deux voitures ou plus. Selon nos données, les familles qui achètent une voiture électrique (VÉ) comme deuxième véhicule changent leurs habitudes de transport, ce qui rend cette voiture de déplacement urbain le véhicule le plus utilisé par la maisonnée, et renforce l’importance de mieux planifier les déplacements des membres de la famille. Résultat, on remarque une augmentation de l’utilisation des transports en commun et du vélo pour compléter l’offre de mobilité. Et c’est cette prise de conscience qui permet de redéfinir comment et pourquoi on se déplace.
Diminuer notre dépendance au pétrole, et utiliser nos ressources renouvelables hydro-électriques comme source principale d’énergie pour effectuer nos déplacements et ainsi diminuer notre empreinte carbone. Tels sont les objectifs que nous nous devons d’atteindre.