Aucune entente n’atténue les risques de déversement de pétrole dans la région du Grand Ours. À moins que…

En juin dernier, le WWF-Canada, les Premières Nations de la Côte et les Citoyens pour la protection du Grand Ours ont écrit à la première ministre Christy Clark de la Colombie-Britannique pour lui exprimer leurs vives inquiétudes à propos des graves risques inhérents au projet d’oléoduc Northern Gateway. Sa réponse fut alors : « Le gouvernement estime que l’on n’a pas tenu compte des préoccupations environnementales des Britanno-Colombiens. » Nous étions d’accord à ce moment-là, et rien n’a changé.
L’entente-cadre survenue aujourd’hui entre la Colombie-Britannique et l’Alberta, visant à trouver des moyens de transporter du pétrole à travers la C.-B., ne tient aucunement compte des risques inacceptables de déversement majeur dans la région du Grand Ours. Il n’existe aucun système parfait d’intervention en cas de déversement qui pourrait atténuer la menace que fait peser ce projet sur nos eaux et nos côtes.

(C) Stephanie Morgan / WWF-Canada
(C) Stephanie Morgan / WWF-Canada

La zone marine du Grand Ours (C) Stephanie Morgan / WWF-Canada

Une étude en trois volets de la prévention, de l’état de préparation et de l’intervention d’urgence en cas de déversement de pétrole, menée pour le compte du gouvernement provincial, a attiré beaucoup d’attention récemment, lors de sa publication. Qui se réjouit d’apprendre que seulement 3 ou 4 pour cent d’un déversement de 10 000 tonnes de pétrole sur la côte nord pourraient être récupérés au bout de cinq jours? Personne ne veut voir les superbes plages et promontoires rocheux de la côte nord britanno-colombienne et de l’Alaska englués de bitume toxique.
La seule entente qui pourrait empêcher un tel désastre serait celle qui décrète – une fois pour toutes – que les oléoducs et les superpétroliers n’ont pas leur place dans la région du Grand Ours. Les risques l’emportent sur les avantages. La première ministre semblait d’accord. Le moment est venu de se montrer inflexible, de réaffirmer cette position et de s’en tenir fermement aux valeurs qui la sous-tendent.