Semaine de l’ours polaire : Le secret du bon voisinage

Il est 3 heures du matin et il fait -40 °C, mais Leo Ikakhik, hissé sur son VTT, fait sa patrouille comme si de rien  n’était. Un gars du coin et un chasseur, Leo est également un agent de la faune d’expérienceet il a été engagé comme patrouilleur d’ours polaires dans le cadre du projet conjoint de prévention des conflits entre humains et ours polaires mis sur pied par le village d’Arviat, le gouvernement du Nunavut et le WWF-Canada.

©Pete-Ewins-WWF-Canada-600x398©Pete Ewins / WWF-Canada

La banquise fond à un rythme alarmant, et les ours sont coincés de plus en plus longtemps sur la terre  ferme, où la recherche de nourriture les pousse à s’approcher des établissements humains. Vu de loin, à distance sécuritaire, l’ours polaire a l’air d’un beau gros nounours et on ne pense guère qu’il est le plus grand prédateur terrestre sur la planète. Jusqu’au moment où on en trouve un dans sa cour arrière.
« Pour la population d’Arviat, il est primordial de maintenir la relation harmonieuse qu’elle entretient avec la nature, nous dit Bob Leonard, le maire du village. C’est dans cette optique que nous nous sommes mis à chercher des moyens de protéger les gens et les ours les uns des autres. En 2011, le WWF-Canada est entré en scène et cela nous a donné un sérieux coup de pouce. Ensuite, grâce au soutien du gouvernement du Nunavut et à l’appui du WWF-Canada – et au financement de Coca-Cola, son partenaire de longue date – nous avons créé un partenariat et démarré un vaste projet de recherche de solutions pratiques. »
Une des mesures retenues a consisté à installer de bonnes clôtures. On a installé sept clôtures électriques – à l’énergie solaire – autour des groupes de chiens de traîneau afin d’empêcher les ours de s’en prendre à eux et à leur nourriture. Ensuite, un nouveau financement a permis d’engager Leo comme patrouilleur – il sillonne Arviat pendant la nuit, du mois d’octobre au mois de décembre, et travaille avec les agents locaux de onservation du gouvernement du Nunavut.
« Mon boulot de patrouilleur consiste à tenir les ours à l’oeil lorsqu’ils s’approchent du village et à les repousser », dit Leo. Il utilise des appareils bruyants et des balles de caoutchouc pour effrayer les ours et les éloigner des habitations.

©-Leo-Ikakhik-Hamlet-of-Arviat-600x450Arviat © Leo Ikakhik

En 2012, le projet a fait ses preuves de manière éloquente : aucun ours n’a été abattu défensivement pendant l’année, contre 8 en 2010. La nature est évidemment assez imprévisible, et la faune peut modifier ses habitudes, à preuve on a constaté à Arviat plus d’activité des ours polaires autour du village cette année. « Mais nous avons démontré l’efficacité de notre série de mesures, affirme Peter Ewins, agent principal, Espèces au WWFCanada, et cela change la donne pour tous, humains et ours. »
Aujourd’hui, le WWF-Canada travaille en collaboration avec Parcs Canada, le ministère de l’Environnement du Nunavut et d’autres partenaires à la préparation d’un programme de formation en surveillance des ours polaires, à l’intention des communautés à travers le territoire. « L’Arctique est en plein bouleversement, et nous devons aider les collectivités et la faune à s’adapter à sa nouvelle réalité », ajoute Peter Ewins, qui ne manque pas de rappeler que la lutte contre le réchauffement climatique demeure LA solution au problème.
Faites un don d’ici le 15 mars 2014 pour soutenir la campagne Habitat arctique du WWF-Canada, et Coca-Cola®  versera le montant équivalent à concurrence de 1 million de dollars US (au Canada et aux États-Unis). Ne ratez pas la chance de voir doubler l’impact de votre don!