Semaine de l’ours polaire : Moins de glace, moins d’ours

Lorsque maman ourse et ses oursons émergent de leur tanière au mois de mars, la petite famille se dirige illico vers les berges de la banquise où maman chassera le phoque annelé – son aliment de prédilection – afin de refaire ses réserves de graisse et produire le lait nécessaire pour nourrir ses petits. Les oursons, eux, apprennent d’ores et déjà les rudiments de la vie d’un ours polaire – la vie sur la banquise.

Polar bears_296553-600x399Une ourse polaire (Ursus maritimus) et ses deux oursons sur un iceberg, au large de l’île de Baffin. © naturepl.com / Eric Baccega / WWF-Canon

L’ours polaire est le plus grand des ursidés et le plus grand prédateur de l’Arctique, et un symbole puissant de la vigueur et de la résistance de l’Arctique. Mais l’espèce est menacée par la fonte de la banquise, son habitat et la base de l’écosystème arctique, qui subit de plein fouet l’effet du réchauffement climatique mondial.
En effet, la banquise rétrécit drastiquement tous les étés et elle se refait de moins en moins d’un hiver à l’autre, et la survie de l’ours polaire est réellement menacée à long terme. Pour citer Geoff York, biologiste polaire principal du WWF : « Moins de glace, moins d’ours ».

Polar bear_296523-600x399Un ours polaire (Ursus maritimus) sur la banquise, au large des côtes du Svalbard, Norvège © naturepl.com / Steven Kazlowski / WWF-Canon

La perte de la banquise
La banquise perd environ 4,6 pour cent de sa superficie tous les dix ans, et les populations d’ours vivant dans le sud de leur territoire – sud du Nunavut, du Manitoba et de l’Ontario – ne viennent plus passer un ou deux mois sur la terre ferme en été comme ils le faisaient anciennement. Ce sont de cinq à six mois qu’ils doivent maintenant passer sur la terre ferme en attendant l’embâcle… et il n’y a pas de phoque sur la terre ferme.

Polar bears_326123-600x399Deux ours polaires sur un morceau de glace dans l’océan Arctique, le Svalbard © Florian Schulz / © 2010 Florian Schulz / WWF-US

L’adaptation à la nouvelle réalité de l’Arctique
Une chose est sûre : l’Arctique est enmutation, le phénomène se déroule à un rythme accéléré, et ces bouleversements commencent à avoir des conséquences néfastes pour les populations d’ours.
« L’ours polaire pourra certainement s’adapter au réchauffement climatique, mais jusqu’à un certain point seulement, et au rythme où vont les choses il est peu probable qu’il en ait le temps, souligne Geoff York.  On en a vu en Alaska et en Norvège chercher de nouveaux endroits pour faire leur tanière, et on voit un nombre croissant d’individus passer de plus en plus de temps sur la terre ferme. L’ours est un puissant nageur, c’est indéniable, mais le bouleversement climatique est en train de transformer tout ce qui est nécessaire à la vie telle qu’il la connaît et surtout, tout se déroule trop vite. »

Polar bear_228499-600x398Un ours polaire (Ursus maritimus) saute sur la banquise, Spitzberg, le Svalbard, en Norvège. © Steve Morello / WWF-Canon

Les populations d’ours vivant plus au nord auront-elles plus de chance? Les populations vivant au sud migreront-elles, ou pourront-elles s’adapter? Voilà quelques-unes des questions sur lesquelles se penchent Geoff York et autres experts. Le WWF-Canada mène ces recherches en soutenant des projets clés comme la cartographie de l’habitat actuel des ours, dont l’objectif est de mieux comprendre comment les ours seront touchés par la perte de la banquise et dans quelle région leur habitat traditionnel se maintiendra le plus longtemps.
Voilà pourquoi le Fonds mondial pour la nature et des scientifiques à travers le monde s’intéressent tant aux eaux du Haut-Arctique entre le Canada et le Groenland, une région qu’ils ont appelée le Dernier refuge de glace et où l’on croit que la banquise résistera plus longtemps aux assauts du réchauffement climatique, la région où pourrait bien se jouer le sort de l’ours polaire sur la Terre.

Polar baers_296518-600x398Une ourse polaire (Ursus maritimus) et deux oursons marchant sur la banquise du Arctic National Wildlife Refuge , de l’Alaska © naturepl.com / Steven Kazlowski / WWF-Canon

« Personne n’a jamais vu ce genre de bouleversement aussi rapide en Arctique, précise Geoff York. On tente encore de comprendre le phénomène. Ce que l’on sait, par contre, c’est que la disparition de la banquise met en jeu la survie de l’ours polaire qui y vit depuis des milliers d’années. »
Faites un don d’ici le 15 mars 2014 pour soutenir la campagne Habitat arctique du WWF-Canada, et Coca-Cola®  versera le montant équivalent à concurrence de 1 million de dollars US (au Canada et aux États-Unis). Ne ratez pas la chance de voir doubler l’impact de votre don!