Célébrons nos océans… chez notre poissonnier

Il y a quelques jours, le WWF-Canada et une vaste coalition d’ONG et d’entreprises ont tenu une activité sur la colline parlementaire à Ottawa pour inviter le Canada à désigner le 18 mars Journée nationale des produits de la mer durables. L’idée de créer une telle Journée est d’offrir à tous les citoyens du Canada la possibilité de célébrer l’incroyable diversité de la vie dans nos océans, cours d’eau et lacs et leur immense contribution à notre économie, et de bien comprendre ce qui se fait – et ce qui reste à faire – pour assurer la pérennité des populations, humaines et autres.
Il est essentiel de changer, pour l’améliorer, la manière de pêcher et d’élever les produits de la mer, car ce sera le seul moyen d’assurer la survie de certains des espèces et des écosystèmes marins et d’eau douce les plus menacés de la planète. En ce sens, une Journée nationale des produits de la mer durables servirait également de rappel que nos choix au quotidien – en l’occurrence le choix de nos aliments – ont un impact profond sur l’avenir de notre planète… et cela est particulièrement probant dans les comptoirs de nos poissonneries.

- Local people -, MexicoPêcheurs accrédités par le MSC et leur capture de homards en Baja California, golfe de Californie, Mexique © Gustavo Ybarra / WWF-Canon

La plupart d’entre nous n’avons pas de contact quotidien avec les océans et ne voyons pas la bataille que doivent livrer nos espèces marines pour survivre. Or quelque 85 % des ressources marines dans le monde sont exploitées à pleine capacité, voire font l’objet de surpêche. Et malgré cela, nous continuons d’envoyer sur les océans plus de deux fois le nombre de bateaux de pêche que nos océans peuvent soutenir. Au Canada, les stocks de morue montrent bien des signes de rétablissement, mais ils demeurent négligeables par rapport à ce qu’ils ont déjà été. Et la liste est longue d’espèces commerciales aujourd’hui très menacées – thon, saumon, flétan de l’Atlantique, par exemple.
Pendant ce temps, d’autres espèces à risque – requins, baleines, tortues de mer – continuent de se faire capturer dans le matériel de pêche et multiplient le nombre de victimes « accidentelles » de notre appétit insatiable pour les produits de la mer, et que l’on désigne pudiquement par l’expression « prises accessoires ».
Pour renverser cette triste tendance, il faut changer nos méthodes de pêche et d’exploitation de nos océans. Autrement dit, il nous faut transformer la manière de faire les choses – depuis ce qui se passe sur le bateau jusqu’à nos choix de consommation.
Le défi est de taille, mais ô combien stimulant. Au Canada, la plus grande chaîne d’épiceries, les Compagnies Loblaw limitée, a décidé en 2009 d’aborder le virage en s’engageant à s’approvisionner en produits de la mer uniquement auprès de sources responsables et durables. Une première dans le secteur de l’alimentation. Outre le choix entre produits de capture et de culture, frais, surgelés ou en boîte, Loblaw vise également les produits contenant des ingrédients tirés de produits de la mer – suppléments contenant de l’huile de poisson, jus d’orange riche en oméga-3, et même la nourriture pour animaux de compagnie.
Cette initiative est encourageante pour la santé de nos océans et de toutes les formes de vie qui y foisonnent. Et son succès est facile à constater, il n’y a qu’à voir le nombre croissante de produits certifiés durables sur les tablettes de Loblaw, produits répondant aux critères de qualité les plus stricts – Marine Stewardship Council (MSC) pour les produits de capture et Aquaculture Stewardship Council (ASC) pour les produits de culture.  Les critères établis par ces organismes d’accréditation aident à contrer certaines des plus grandes menaces pesant sur la vie dans les océans – destruction des habitats, prises accessoires, surpêche.

sustainable-salmon-600x334Emballage de saumon arborant le logo du MSC, chez Loblaw. © Loblaw Companies Limited.

Loblaw a publié un rapport sur les progrès réalisés dans le domaine des produits de la mer durables. On y voit qu’environ 88  % des ventes de produits de la mer sont associées à des produits certifiés – provenant donc de sources certifiées par le MSC ou l’ASC, de sources acceptables sous certaines conditions, ou de fournisseurs ayant réalisé des progrès probants en matière de durabilité. Loblaw étant le plus grand acheteur et vendeur de produits de la mer, cette information est très significative, notamment dans la perspective de créer une journée nationale soulignant les efforts du Canada pour maintenir ses océans en santé. Et ce que cela signifie, c’est que nous avons tous maintenant accès directement à des produits de la mer certifiés et pouvons tous contribuer à la pérennité de nos océans, où que nous vivions. Pas besoin d’aller loin, il suffit d’aller chez notre poissonnier!