Une heure pour la Terre, ou comment profiter d’un moment d’obscurité pour mettre en lumière les solutions au réchauffement climatique!

Moins de 48 heures après Une heure pour la Terre, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publiait son deuxième rapport exhaustif. Le premier rapport, rendu public en septembre, s’intéressait à l’état physique, si l’on peut dire, du réchauffement climatique – et révélait que 95 % des scientifiques sont d’avis que le phénomène est dû à l’activité humaine. Ce deuxième rapport se penche sur les impacts du phénomène, sur ce qui est en train d’arriver, ce qui est susceptible de se produire, et comment –  s’ils le peuvent – les humains et la nature s’y adapteront. Pas bonnes, les nouvelles.

Dried up river, Inner Mongolia, ChinaUne rivière asséchée en Mongolie intérieure, dans le nord de la Chine. © Global Warming Images / WWF-Canon

Il est difficile de résumer un rapport de l’épaisseur d’un (gros) bottin téléphonique et de lui rendre justice. Je me contenterai donc de dire que les conclusions sont aussi claires qu’inquiétantes. Nous ressentons déjà les impacts du réchauffement climatique, qui touche les espèces, l’eau douce, la production alimentaire, et intensifie les phénomènes météorologiques extrêmes. L’avenir probable semble de plus en plus clairement nous réserver des taux beaucoup plus élevés d’extinction d’espèces, un fardeau assez lourd sur l’économie mondiale, sans parler des risques accrus pour la santé et la sécurité des humains – surtout les plus pauvres et les plus vulnérables, bien évidemment.
Si je dis avenir probable, c’est que le rapport laisse entendre que nous avons une chance – petite, mais réelle – d’agir pour contrer le phénomène. Une petite chance qui, si nous faisons appel à l’intelligence, à la compassion et à l’ingénuité de l’espèce humaine pour réparer les dégâts que nous avons déjà causés, pourrait nous remettre – nous et la nature, autrement dit la planète – sur une meilleure voie d’avenir. À quoi cela tiendra-t-il? D’abord et avant tout, à la conviction que nous pouvons y arriver… et à la volonté de nous y mettre.
Au WWF-Canada, nous avions choisi pour thème d’Une heure pour la Terre 2014 la vision d’un avenir différent – un avenir né du choix de relever ce défi – et l’éclosion d’une volonté collective, quartier par quartier, ville par ville, pays par pays, de donner corps à cette vision.

Blue sky and office buildingUn immeuble commercial moderne en verre reflète le ciel bleu et les nuages ​​indiquant  une architecture écoresponsable  ou une intention de l’entreprise de réduire les émissions de gaz à effet de serre. © Istockphoto.com / WWF-Canada

Penchons-nous donc un peu sur les points positifs, les nombreux outils et stratégies qui existent déjà et qui permettront de s’attaquer au réchauffement climatique. De fait, non seulement existent-ils, mais nombre d’entre eux ont déjà fait leurs preuves sur le terrain et sont à l’action dans plusieurs endroits que nous connaissons.
Un exemple? Edmonton s’est fixé pour objectif d’atteindre le degré zéro en matière de production de carbone. On travaille fort à Edmonton, notamment à la conception d’une collectivité entièrement durable, juste à côté du vieil aéroport du centre-ville. Imaginez dans le centre-ville un quartier regroupant 30 000 personnes de tous les milieux, alimenté en électricité uniquement à partir de sources d’énergies renouvelables, connecté à la ville et au-delà, facilement accessible au moyen d’un réseau efficace de transport collectif, offrant de bons emplois, et à l’empreinte zéro en carbone! Et cette collectivité est en construction en ce moment, en plein cœur de l’Alberta.
Un autre exemple? Halifax. La ville a mis sur pied un mécanisme de financement innovateur pour aider les résidents à installer des systèmes fonctionnant à l’énergie solaire pour chauffer l’eau et leurs maisons. Non seulement ces systèmes font-ils faire des économies – environ 425 $ par année -, ils contribuent à une réduction des émissions résidentielles de 2 000 kg chaque année.
À Toronto, on  trouve des programmes de financement comme le Home Energy Loan Program qui rendent les rénovations plus abordables, et des projets comme Project Neutral qui donnent aux gens les outils nécessaires pour faire de grands pas en direction de la carboneutralité, et ce, simplement en contrôlant leurs sources d’émissions. Déjà, des gestes tout simples – installation de DEL, remplacement de vieilles fenêtres, étanchéité accrue – sont en train de changer la face de résidences dans 525 quartiers à travers la ville. En deux ans à peine, 80 % des maisons qui ont bénéficié de ces programmes ont réduit leurs émissions de cinq tonnes, ce qui équivaut à une voiture de moins sur les routes par année… par maison!

An energy efficient lightbulbUne ampoule a grande efficacité énergétique qui utilise une fraction de la puissance d’une ampoule traditionnelle. © Global Warming Images / WWF-Canon

L’essentiel est de continuer de parler des solutions qui s’offrent à nous, afin qu’individuellement et collectivement, nous les mettions en pratique. Pensons-y toute l’année, pas seulement durant Une heure pour la Terre. Le réchauffement climatique est une réalité – à nous de choisir si vous préférons la détermination et  l’action à l’apathie et au découragement. Samedi soir dernier, près de 1 milliard de personnes dans 170 pays à travers le monde ont choisi leur avenir. Maintenant, agissons!