Assurer la sécurité des gens (et des ours polaires) quand la banquise rétrécit

D’abord publié sur le Cool Planet Blog du WWF
Un ours polaire adulte n’est pas toujours bienvenu comme visiteur. Un mâle peut mesurer jusqu’à 2,5 m de haut et peser jusqu’à 700 kilos. Sur la terre ferme, loin des phoques qui constituent leur nourriture de base riche en graisses, les ours polaires ont de bonnes chances d’être affamés.

Une affiche prévient les gens de se tenir loin de l’enclos des ours polaires au Centre d’études nordiques de Churchill au Manitoba © Kean MOYNIHAN / WWF-Canada
Une affiche prévient les gens de se tenir loin de l’enclos des ours polaires au Centre d’études nordiques de Churchill au Manitoba © Kean MOYNIHAN / WWF-Canada

Dans certaines régions de l’Arctique, les ours polaires se retrouvent de plus en plus souvent sur la terre ferme parce que la banquise se forme plus tard à l’automne et fond plus tôt au printemps. C’est un problème qui inquiète beaucoup les gens vivant au bord de l’océan Arctique.
Joe Savikataaq Jr, du village canadien d’Arviat, est bien au fait du problème. Sa communauté, établie sur la rive de la baie d’Hudson, occupe une péninsule qui sert d’autoroute aux ours polaires prisonniers de la terre ferme. Ceux-ci menacent les habitants, endommagent leurs propriétés et volent leur nourriture.
Jusqu’à tout récemment, la seule façon d’écarter la menace était, pour ces gens, d’abattre les ours. Mais il existe aujourd’hui d’autres moyens d’éviter les conflits entre les humains et les ours, allant des clôtures électriques aux garde-manger à l’épreuve des ours, en passant par le harcèlement à l’aide de fusils qui tirent des sacs de plombs pour les faire fuir.

Ours polaire (Ursus maritimus) dans la neige au Canada. © J. D. Taylor / WWF-Canada
Ours polaire (Ursus maritimus) dans la neige au Canada. © J. D. Taylor / WWF-Canada

Joe a suivi un cours, financé en partie par le Fonds mondial pour la nature (WWF), pour apprendre comment utiliser différentes méthodes de dissuasion et ainsi devenir un gardien de la communauté contre les ours polaires. « Je suis reconnaissant au WWF d’avoir offert cette formation, car ça leur a demandé beaucoup de travail. J’apprécie tout ce que le monde fait pour assurer la sécurité de la population et réduire le nombre d’ours qu’on tue pour se défendre. »
Maintenant que le manuel de formation est au point, le WWF va l’adapter aux diverses collectivités qui vivent dans l’Arctique. Cette initiative vient s’ajouter au soutien qu’a donné le WWF à la création de patrouilles de surveillance des ours polaires en Russie, en Alaska et au Canada, ainsi qu’à l’organisation d’ateliers circumpolaires sur les conflits entre les ours polaires et les humains.
Malgré l’augmentation à court terme de la superficie de la banquise arctique ces dernières années, la tendance à long terme – la seule qui compte vraiment – est que la banquise ne cesse de rétrécir. Cela se traduira à l’avenir par un accroissement du nombre d’ours polaires sur la terre ferme pendant de plus longues périodes.
Cet avenir, nous tâchons de nous y préparer afin que les humains et les ours polaires puissent cohabiter en harmonie dans ce nouveau climat qui se dessine à l’horizon.